Accueil > Actualités > Agression homophobe et raciste à Raismes prés de Valenciennes

Agression homophobe et raciste à Raismes prés de Valenciennes

date de redaction mardi 30 décembre 2008


Quatre personnes, dont deux mineures, ont été interpellées. Le procès des agresseurs est renvoyé au 23 mars 2009.


communiqué CCH Montpellier - 29 décembre 2008

Dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 décembre, deux homosexuels ayant passé la soirée à Lille et rentrant à Valenciennes ont été victimes vers 23h d’une agression à caractère homophobe et raciste.

L’un, âgé de 25 ans, souffre d’une fracture du nez ayant occasionné 5 jours d’ITT et le second, âgé de 21 ans et d’origine maghrébine, a eu le bras fracturé, une plaie à la tête et de multiples contusions occasionnant 21 jours d’ITT.

En route, sur l’A23, les deux hommes s’arrêtent sur l’aire de Millonfosse, lieu de rencontres fréquenté par les homosexuels.

A peine garés, les deux victimes sont abordées par un individu qui engage la conversation à travers la vitre baissée, il réussit à convaincre les deux victimes de le suivre sur le parking de la mare à Goriaux où se trouvaient ses 3 amis à bord de leur véhicule.

L’un des agresseurs réussit à persuader la plus jeune des deux victimes à le suivre dans le sous bois pour discuter tranquillement à l’écart tout en insistant pour que la seconde victime les rejoigne. Au bout de 30mn, inquiet pour son ami, la plus jeune des victimes finit par rejoindre le sous bois.

Tout s’accélère alors : la première victime est frappée d’un coup de tête au visage, sans sommation, avant de se prendre un coup de genou dans le ventre et de s’entendre dire « sale pédé ». Dès les premiers coups portés, le plus jeune réplique immédiatement pour défendre son ami ; c’est alors que les 3 agresseurs s’acharnent sur lui à l’aide d’une matraque télescopique, le quatrième complice étant resté dans son véhicule.

Chacune de leur côté, les deux victimes réussissent à s’échapper : le moins blessé se réfugie dans une maison toute proche, recueilli par un couple qui lui ouvre sa porte. Quand il revient sur les lieux de l’agression accompagnée de la police, son jeune ami a disparu, il avait réussi à s’enfuir et à marcher jusqu’au centre de tri de La Poste, à Petite-Forêt, avant d’être pris en charge par les secours.

Les deux victimes sont aussitôt auditionnées. Les enquêteurs peuvent alors compter sur le numéro de plaque d’immatriculation qu’avait relevé la victime la plus jeune, sur le trajet entre l’aire de Millonfosse et le parking de la mare à Goriaux.

Dès le mardi 23 décembre, la police a procédé à l’interpellation de quatre garçons, identifiés comme leurs agresseurs.

Une visite matinale qui semble avoir été riche d’enseignements pour les policiers. Des symboles et des documents comportant des inscriptions néonazies auraient été retrouvés dans les habitations.

Placés en garde à vue, les auteurs de l’agression - deux majeurs et deux mineurs - ont reconnu le caractère homophobe de leur acte. L’un d’eux ajoutant même qu’il « n’aime pas les Arabes ».

Les auditions réalisées par la police ont permis d’apprendre que les quatre agresseurs s’étaient armés d’une matraque télescopique, et d’un pied de biche dont il ne sera pas fait usage mais que les policiers retrouveront, dissimulé sous un fauteuil.

Ils attendaient des victimes potentielles sur le lieu de l’agression depuis 21h.

Les deux mineurs ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant d’être présentés au juge des enfants

Les deux adultes ont été placés à la maison d’arrêt de Valenciennes en attendant d’être jugés ce lundi 29 décembre 2008 à 15h par le tribunal correctionnel de Valenciennes.

A l’ouverture de l’audience, l’avocat des victimes a appris que l’un des mis en cause l’avait également désigné pour le défendre.

Face à ce quiproquo inattendu, le Tribunal a décidé de maintenir les deux prévenus majeurs en détention et de renvoyer le procès au 23 mars 2009.

Avec l’accord des victimes, le Collectif Contre l’Homophobie s’est constitué partie civile et a confié le soin de le représenter à Maître Jean-Bernard GEOFFROY, avocat au barreau de Béthune et président du RAVAD.

Hussein BOURGI,
Le président


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur