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Sizzla interdit d’espace Schengen ?

date de redaction vendredi 30 mai 2008


Le chanteur laisserait dire qu’il aurait décidé d’annuler sa tournée en Europe.


Communiqué de presse Tjende Red n°TR08POL10A - 29/5/2008

Ce jeudi matin, Tjenbé Rèd regrettait que Sizzla ait décidé, de manière incompréhensible, d’annuler la suite de sa tournée en France alors que nous venions de trouver un terrain d’entente avec lui .

Ses proches exégètes déclaraient par exemple : « Les associations homosexuelles sont allées trop loin, Sizzla a pété un plomb et il est reparti en Jamaïque ».

Il semblerait que la réalité soit un peu différente : selon le site Internet Jahsound.net, l’information étant confirmée par plusieurs sites anglophones, Sizzla a plus vulgairement été refoulé à la frontière espagnole alors qu’il essayait, arrivant des Etats-Unis d’Amérique, d’entrer dans l’espace Schengen pour se produire en Espagne puis en France. Son visa aurait été déclaré invalide par les autorités espagnoles. Le 16 mai dernier déjà, Tjenbé Rèd et la LSVD (Fédération lesbienne et gaie en Allemagne) s’étonnaient de le voir arriver dans l’espace Schengen alors que les autorités allemandes l’avaient inscrit, à la demande de la LSVD, sur le fichier SIS (système d’information Schengen) qui liste les personnes interdites d’accès à cet espace (il semblerait d’ailleurs que ce soit l’ambassade de France en Jamaïque qui ait délivré, dans des conditions qui restent à éclaircir, ce visa).

Il serait dès lors édifiant que Sizzla ait cru bon de désigner les associations LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans) françaises à la vindicte de ses fans, comme « responsables » de sa « décision » d’annuler la suite de sa tournée en France, alors qu’il aurait été bien incapable de prendre une telle « décision », interdit qu’il était de séjour dans l’espace Schengen... S’être défaussé de sa responsabilité en usant d’une ficelle aussi grosse serait à tout le moins un spectaculaire manque de panache !

Car c’est bien de sa responsabilité qu’il s’agit : s’il n’avait interprété de chansons appelant à la haine ou au meurtre des personnes blanches ou LGBT de 1998 à 2007, s’il n’avait recommencé à le faire le 13 juin 2007 après avoir promis de ne plus le faire le 15 avril 2007 en signant le RCA (Reggae Compassionate Act), jamais Sizzla n’aurait été inscrit sur le SIS. Sizzla est seul responsable des paroles qu’il interprète (pour gérer son « fond de commerce » sans doute, comme le reconnaissent parfois ingénument ses proches exégètes) ; il reste seul responsable des conséquences de ces paroles. Mardi 27 mai dernier à 22h35, le chanteur a fait savoir qu’il se considérait de nouveau comme engagé par le RCA : il lui appartient désormais de respecter cet engagement ; les associations de défense des droits humains auraient sans doute du mal à lui demander de réaffirmer encore son respect d’un engagement qu’il aurait déjà méconnu deux fois.


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