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Agression lesbophobe de Montpellier : le parquet fait appel de la relaxe du mis en cause

date de redaction mardi 22 avril 2008


L’avocat de la victime a démontré que l’alibi présenté par l’accusé au cours de son procès était fortement invraisemblable.


communiqué Collectif contre l’Homophobie - 22/4/2008

Le vendredi 18 avril 2008, le tribunal correctionnel de Montpellier jugeait l’agression lesbophobe subie par Julie le 1er avril dernier et relaxait le prévenu.

Face à l’inaction de la police et de la justice et suite à la médiatisation de l’affaire, le mis en cause était placé en garde à vue, puis déféré en comparution immédiate.

Le prévenu avait ainsi eu 15 jours pour se fabriquer un alibi douteux, dont la véracité n’a convaincu personne, sinon le tribunal correctionnel.

En effet le prévenu a indiqué qu’il avait passé la soirée à regarder un match de football sur Canal Plus avec sa compagne au domicile d’un ami. Non seulement aucun des trois protagonistes ne se souvenait des équipes qui jouaient, ni du score.

Pire ! L’enquête policière a établi que l’ami en question n’avait pas de décodeur et don pas d’accès à la chaîne cryptée.

Les trois protagonistes ont alors indiqué qu’ils avaient regardé un match de football sur la chaîne Sport +.

Lors de son réquisitoire, le magistrat représentant le Ministère Public s’en était remis à la sagesse du tribunal correctionnel ; cette stratégie de la défausse allait s’avérer lourde de conséquences puisqu’elle ouvrait la porte à la relaxe du prévenu.

Déçus et indignés Julie, son avocat Maître Luc ABRATKIEWICZ, et le CCH avaient immédiatement appelé le Parquet à interjeter appel.

Tout au long du week-end, l’avocat de Julie a réalisé des vérifications et des recoupements pour découvrir que le second alibi comme les deux témoignages (de la compagne et de l’ami) sont mensongers.

En effet le soir de l’agression de Julie, la chaîne Sport + a diffusé à 20h du hockey sur glace et à 22h30 du tennis.

Ces informations portées à la connaissance du Parquet dés le lundi matin, ont conduit ce dernier à faire appel de la relaxe dans la journée.

Il est regrettable qu’une enquête policière bâclée et qu’un manque de diligence du Procureur de la République n’aient pas permis de confondre le prévenu plus tôt et plus vite.

Il est regrettable que la parole de Julie ait pu être mise en doute et que son statut de victime ait été nié par cette relaxe.

Nous rendons hommage à l’implication de Maître Luc ABRATKIEWICZ dans ce dossier, son professionnalisme a évité un hold-up judiciaire.

Nous remercions toutes les personnes et toutes les organisations (notamment la Coordination Lesbienne en France) pour leurs témoignages de soutien et de solidarité.

Nous attendons désormais avec sérénité et vigilance le procès en appel ; Julie a droit à un procès équitable, nous ne transigerons pas sur le respect de tous ses droits de victime.

Hussein BOURGI,
Le président


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