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Décès d’Aimé Césaire

date de redaction vendredi 18 avril 2008


Tjenbé Rèd salue le poète martiniquais, qui rejoint Daniel Guérin au paradis de ceux qui luttent contre toutes les discriminations.


communiqué Tjenbé Rèd n°TR08SOC10 - 17/4/2008

Aimé Fernand David Césaire a rejoint les pères de nos pères et Tjenbé Rèd, mouvement noir & métis homosexuel, porte son deuil avec la Martinique et avec les autres mouvements noirs & métis de l’Outre-Mer, de l’Hexagone ou de l’Afrique.

Le message du chantre de la « négritude » s’adressait à toutes les personnes concernées par les questions noires & métisses sans cautionner jamais la moindre discrimination ; comment l’aurait-il pu, lui qui déclarait : « Je suis de la race de ceux qu’on opprime » ? [1] - lui qui écrivait : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir » ? [2] - lui qui acceptait, en 1956, de préfacer « Les Antilles décolonisées », un ouvrage de Daniel Guérin, ce militant de la libération des peuples tout autant que de la libération homosexuelle ? [3]

Parce qu’Aimé Césaire se reconnaissait ainsi de toutes celles et de tous ceux qu’on opprime, de celles et de ceux qui luttent contre toutes les oppressions, Tjenbé Rèd avait regretté, avec d’autres associations, le rapprochement opéré entre son nom glorieux et celui, assurément moins glorieux, d’un artiste qui participait de l’oppression homophobe en chantant la destruction physique des personnes lesbiennes, gaies, bi & trans en Guadeloupe et en Martinique (fin 2006, une récompense portant le nom d’Aimé Césaire avait été attribuée à un tel artiste) [4].

Il convenait, après le décès d’Aimé Césaire, d’honorer sa mémoire en rappelant que son oeuvre, son esprit et son nom même ne peuvent, sans être méconnus, se voir instrumentalisés au service d’une propagande appelant à l’oppression ou à la destruction de telle ou telle catégorie de la population. Le « nègre fondamental » était un humaniste fondamental : ce n’est pas lui faire injure que de le rappeler aujourd’hui avec solennité ; c’est au contraire reprendre et poursuivre son combat, réaffirmer sa dimension universelle de lutte contre toutes les discriminations.

Tjenbé Rèd invite celles et ceux qui souhaiteraient s’associer à ce rappel à participer à la veillée organisée ce vendredi 18 avril à 19h30 sur la place de la Sorbonne, où Aimé Césaire avait été étudiant, puis à l’hommage organisé ce samedi 19 avril à 17 heures, place du Panthéon.

La commission Culture & Société de Tjenbé Rèd,
Mouvement civique pour l’action & la réflexion sur les questions noires, métisses & LGBT en France ultramarine & hexagonale

Notes :

[1« Aimé Césaire », article en ligne de Wikipédia

[2In « Cahier d’un retour au pays natal », Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1956, p. 42

[3« Les Antilles décolonisées », Daniel Guérin, introduction par Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1956

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