Propagande anti-gay

L’Académie d’éducation et d’études sociales (AES) a récemment envoyé à titre gracieux un ouvrage défendant les idées réactionnaires et discriminatoires de l’Église catholique romaine aux centres de documentation et d’information de plusieurs centaines d’établissements scolaires publics français. Cet ouvrage au titre explicite, "Homme et femme, Il les créa" est un réquisitoire contre le mariage homosexuel et l’adoption par des parents de même sexe.

Jointe à l’ouvrage, une note adressée aux chefs d’établissement, explique la démarche de l’association, par "l’inquiétude non seulement sociale mais sociétale face à la propagande pour le mariage et l’adoption homosexuels". "Faisant le constat que notre société tend à perdre ses repères fondamentaux, les membres de l’académie ont été conduits à une réflexion exigeante sur les bases même de toute société. À ce degré d’analyse, le lien entre l’anthropologie et les données religieuses est chose naturelle", affirme l’académie.

L’AES, association loi 1901, a été fondée en 1922, pour promouvoir " toutes formes d’action soutenant l’éducation et les applications possibles d’une doctrine sociale chrétienne et humaniste", peut-on lire sur son site internet. L’AES regroupe "comme membres titulaires, associés ou correspondants, ceux et celles qui, en France et dans les pays francophones, veulent contribuer à approfondir le christianisme social".

L’AES fait donc appel chaque année à "des personnalités du monde politique, économique, social et intellectuel, en vue d’ouvrir un débat et de présenter ses travaux dans un esprit de large ouverture". Il n’est donc pas étonnant de retrouver parmi les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage le député UMP du Nord Christian Vanneste, condamné pour homophobie, le père Tony Anatrella, psychanalyste réputé pour ses prises de position anti-homo, et Monseigneur Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay.

Plusieurs enseignants inquiets des idées développées dans ce livre ont tiré la sonnette d’alarme, en faisant notament circuler l’information sur des listes de diffusion spécialisées. Le ministère de l’Education nationale appelle à la vigilance.