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Moi ça va, c’est mes papiers qui déconnent

date de redaction samedi 6 octobre 2007


Les Panthères roses participent à l’Existrans dont le mot d’ordre est cette année « Contre la psychiatrisation, RESIS’TRANS’ ». Rendez-vous à 14h place du Châtelet.


communiqué Les Panthères Roses - 5/10/2007

Des chercheuses de Trannyland, envoyées en mission spéciale en terre des “ droits de l’homme ”, y ont découvert que certaines personnes n’ont pas le droit de disposer librement de leur corps et sont considéréEs comme des malades mentaLEs ! AppeléEs trans (transgenres et transexuelLEs), ilLEs sont insultéEs, dépréciéEs, discriminéEs, le rapport est formel. Abasourdies, elles découvrent un précédent dans ces terres hostiles : l’homosexualité était considérée comme un délit jusqu’en 1981 et comme une maladie mentale jusqu’en 1990.

Un homme né fille ou une femme née garçon doivent suivre une psychothérapie de deux ans minimum pour avoir accès à des soins nécessaires et vitaux. Sous prétexte du traumatisme que les transformations risqueraient d’engendrer, la présence d’un expert est jugée indispensable alors que pour ces mêmes experts, les opérations chirurgicales de réassignation, imposées dès le plus jeune âge aux personnes intersexes, ne semblent pas impliquer de conséquences lourdes.

Alors qu’un garçon trans (FTM) ressemble bien à un garçon, ses papiers mentionnent qu’il est né fille et vice-versa ; ce système a non seulement pour conséquence une intrusion dans sa vie privée mais, surtout, l’empêche d’accéder aux droits élémentaires : emploi, logement....

Nos chercheuses ont d’abord cru à une erreur ou une négligence administrative. Mais non, l’accès à un changement d’Etat civil reste difficile à obtenir même lorsque les conditions sont remplies, l’Etat exigeant que les trans aient un sexe conforme à leur apparence. Ainsi une fille trans (MTF) doit avoir un vagin et donc passer obligatoirement par la case opération et un garçon ne plus avoir d’utérus (pour les garçons, les chirurgiens n’ont pas très envie de reproduire un pénis qui fonctionne, cela remettrait en cause un don de la nature qui assoit et justifie la domination des hommes sur les femmes).

Ces opérations coûteuses sont à la charge des personnes trans, ce qui vue leur situation économique et sociale (absence de travail, de logement, etc.) est souvent impossible et n’est accessible que pour une poignée de privilégiéEs. Nos chercheuses remarquent que les luttes féministes ont permis aux femmes de bénéficier de la solidarité collective lorsque leur situation l’exige (enceinte, nécessité d’avorter, besoin de contraception) et qu’elles peuvent suivre des traitements hormonaux sans expertise psychiatrique (pilule, ménopause). Pour des besoins comparables, les trans sont aujourd’hui encore jugéEs et expertiséEs : culpabilité et difficultés sociales sont le prix à payer.

Les enquêtrices ne voient toujours pas le lien entre papiers d’identité et organes génitaux (on ne doit d’ailleurs jamais les montrer en public). Elles estiment que l’attente et le stress générés par les conditions d’accès à un changement d’Etat civil relèvent d’un système tyrannique niant l’existence de toute une catégorie de la population. Quelle faille dans un pays qui affirme haut et fort que “ tous les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droit ” ! Faut-il comprendre : libre d’être né homme, de le rester et de gagner plus que sa femme, née femme et libre de le rester, libres de se marier, d’avoir des enfants et de jouir des privilèges provenant du respect des prescriptions tacites de la société hétéronormative et transphobe...

Les conclusions de l’enquête sont claires : l’exclusion des trans doit cesser !

NOUS EXIGEONS :

  • la dépsychiatrisation des trans, le droit à l’auto-diagnostic.
  • le changement d’état civil avec ou sans opération.
  • le droit de choisir son genre, son corps, son sexe, sa sexualité, sans entraves.
  • la suppression de la mention du sexe sur l’état civil.
  • l’accès aux soins pour toutEs, avec ou sans papiers, avec ou sans “ moralité “.
  • des politiques publiques de prévention des IST et du sida qui prennent en compte les spécificités des populations ciblées.
  • l’asile pour les personnes persécutées en raison de leur genre, leur corps, leur sexe, leur sexualité et la régularisation des trans sans-papierEs.
  • la mise en place d’une politique efficace de prévention de la transphobie, de la lesbophobie, de l’homophobie et du sexisme.
  • le libre choix de son ou de ses médecins dans le cadre d’un suivi médical individualisé respectueux de l’identité de la personne.
  • la prise en charge par la sécurité sociale de nos traitements hormonaux et/ou chirurgicaux qu’ils aient lieu en France ou à l’étrangers.
  • le changement rapide du prénom et du sexe sur les actes d’état civil et les papiers usuels.
  • l’arrêt des assignations hormono-chirurgicales des enfants intersexes.
  • la formation du personnel de l’Education nationale sur les identités de genre, trans et intersexe et sur les sexualités.

Les Panthères roses soutiennent et participeront à l’Existrans le 6 octobre 2007, rendez-vous place du Châtelet à 14H.


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