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Le magazine Illico menacé : Chirac, Sarkozy et Royal doivent réagir

date de redaction mardi 1er mai 2007


La Fédération des Centres LGBT, Aides, An Nou Allé, le Comité IDAHO, le CRAN et la LGP Région Centre dénoncent les menaces de l’Administration sur la liberté d’information des personnes lesbiennes,
gaies, bi & trans et des personnes vivant avec le VIH/sida. Chirac, Sarkozy et Royal doivent soutenir le magazine « Illico » ! GayLib et Centr’Égaux doivent réagir !


communiqué de presse n°ANA2007 - 30/4/2007

Nous apprenons que deux jours avant le premier tour de l’élection
présidentielle, le ministère de l’intérieur menaçait le magazine Illico. Une
quasi-interdiction de fait pourrait être prononcée dès le 4 mai soit,
troublant hasard, deux jours avant le second tour. Ce bimensuel parisien
de référence pour les associations lesbiennes, gaies, bi & trans et pour les
associations de lutte contre le VIH/sida se voit reprocher d’enfreindre la
loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
Illico diffuserait des « textes et des photographies de nature pornographique
susceptibles de choquer les mineurs qui pourraient l’acquérir »
, et des
publicités « pour des sites Internet ou des serveurs de rencontre par
téléphone explicitement sexuelles »
. Mais chacun sait, au besoin pour s’en
attrister, qu’Illico est tout sauf un magazine pornographique. Chacun sait,
au besoin pour s’en réjouir, que les publicités pour sites de rencontre sont
légion dans la presse.

Comment ne pas voir, dans une démarche aussi manifestement infondée, sinon
surprenante de la part d’une administration d’ordinaire moins dynamique en
période de gel républicain, une pression destinée à faire taire un média qui
a pris position pour Madame Royal ? Sous couvert de protection de la
jeunesse, c’est bien une homophobie et une sérophobie d’État qui se
dessinent, c’est bien une mise au pas de la presse qui s’esquisse. Nous
dénonçons ce détournement de la loi de 1949 (dont le texte, dans un langage
évoquant moins la protection de la jeunesse que « Fahrenheit 451 », prévoit
que la police pourrait « saisir, arracher, lacérer » les publicités pour
Illico). Nous ne voudrions pas voir, dans ce détournement, un gage donné par
François Baroin, ministre de l’intérieur, à l’électorat d’extrême droite
déjà fort courtisé.

Le magazine Illico, d’une rare qualité journalistique, nous est précieux. Il
nous permet d’informer notre public, un public souvent isolé, souvent peu au
fait de ses droits, souvent en demande du soutien apporté par Illico. Nous
avons besoin d’Illico. Nous ne laisserons pas interdire Illico sans réagir.
Si la sanction envisagée devait être prononcée, nous saurions interpeller
l’ensemble des candidatEs aux législatives en leur demandant s’ils
cautionnent une telle atteinte aux droits.

Nous demandons à François Baroin de clarifier au plus vite la situation.
Nous souhaitons que Monsieur Chirac, président de la république, à ce titre
garant du respect des libertés fondamentales reconnues par la Constitution,
Monsieur Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle soutenu par Monsieur
Chirac, et Madame Royal, candidate socialiste à cette élection, se
prononcent.

Nous attendons de GayLib et de Centr’Égaux qu’ils condamnent publiquement
une procédure aussi alarmante. Ces deux mouvements, proches respectivement
de l’UMP et de l’UDF, les deux partis représentés au gouvernement, doivent
démontrer sans équivoque et sans tarder qu’ils sont aux côtés des personnes
lesbiennes, gaies, bi & trans et des personnes vivant avec le VIH/sida alors
qu’une de leurs libertés des plus fondamentales, celle d’être informées de
la situation qui est la leur, est menacée.

Pour la Fédération des Centres LGBT [1],
la Présidence,
CIGaLes

Pour CIGaLes,
Centre LGBT Dijon Bourgogne,
le Président,
Romain Chappaz

et Aides, An Nou Allé ! (CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer | Association des
NoirEs LGBT & de leurs amiEs en France), le Comité IDAHO (Journée mondiale
de lutte contre l’homophobie), le CRAN (Conseil représentatif des
associations noires en France), la LGP Région Centre (Espace LGBT de
Touraine)

Notes :

[1La Fédération française des Centres LGBT regroupe trente-quatre
associations : neuf Centres LGBT : CIGaLes (Dijon), Couleurs gaies (Metz),
Ex-Aequo (Reims), Forum gay & lesbien (Lyon), Homonyme (Nancy), J’en suis,
j’y reste (Lille), Quazar (Angers), Reims Liberté Gaie, LGP Région Centre
(Espace LGBT de Touraine) ; dix associations affinitaires : An Nou Allé !
(Antilles-Guyane et Outre-Mer), Arc-en-Ciel 31 | AIHBIA (Toulouse), ARIS
(Lyon), CGL Nîmes, CGLBT Rennes, C.I.GA.LE. (Grenoble), GAGL | Groupe action
gay & lesbien Loiret (Orléans), HOMogênE (Le Mans), Homo-Sphère (Nouméa),
Les Enfants terribles (Caen) ; quinze associations observatrices : Adhéos
(Saintes), Agayri Sud-Est (Valence), Agile (Clermont-Ferrand), Angel 34
(Montpellier), Angel 91 (Massy), Aisne Gay (Soissons), Arc-en-Ciel 28
(Chartres), CLG Nantes-Atlantique (Nantes), Comme ça ! (Rouen), Émergence 57
(Sarreguemines), Gay-Union (La Réunion), G2L | Gays & lesbiennes des Landes
(Mont-de-Marsan), HomoLog (Amiens), HomoLogué(e) (Versailles), Mémoire des
sexualités (Marseille) ; deux correspondants locaux : François Garrido
(Bordeaux), Jean-Gabriel Wlock (Troyes).


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