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Pressions policières contre des militants et des journalistes

date de redaction samedi 22 février 2003


L’Inter-LGBT demande des explications à Nicolas Sarkozy


Communiqué de presse / Lettre ouverte - 20 février 2003

A l’occasion du Sommet France-Afrique, des militants de lutte pour les
droits de la personne humaine ont mené différentes actions
d’interpellation des pouvoirs publics ces deux derniers jours
concernant la position de la France vis-à-vis du régime de Robert
Mugabe, président zimbabwéen tortionnaire et violent homophobe. A ces
différentes occasions, ils ont eu à faire face à une intimidation
policière, et ont parfois subi des arrestations. Des journalistes se
sont vus entravés dans leur travail, ont dû subir des contrôles de leur
matériel et des fouilles au corps, et ont été immobilisés au mépris de
leur liberté d’informer. L’Inter-LGBT a adressé un fax au Ministère de l’Intérieur pour
protester contre ces méthodes.

Monsieur le Ministre,

Le mercredi 19 février, alors que des militants de lutte pour les
droits de la personne déployaient des banderoles pour protester contre
le régime de Robert Mugabe, président du Zimbabwe, auteur de tortures,
de nombreuses violations des libertés individuelles et adepte d’une
homophobie la plus extrême, des journalistes et des ressortissants
zimbabwéens ont été interpellés par les forces de l’ordre. Les
journalistes ont dû subir une fouille au corps et le contrôle de leur
matériel. Des militants zimbwabéens ont été retenus dans les locaux de
la police toute la journée durant.

Ce jeudi, lors d’une action de protestation à proximité du ministère
des Affaires étrangères, Peter Tatchell et d’autres militants ont été
arrêtés par la police sur ordre du Ministère de l’Intérieur. Des
journalistes ont encore été immobilisés pendant deux heures.

L’Inter-LGBT tient à exprimer sa vive indignation sur les méthodes
employés par les forces de l’ordre qui entravent autant la liberté de
manifester que la liberté d’informer. Alors que, dès le mois de juin,
nous avons fait le choix d’entamer un dialogue avec votre cabinet sur
nos revendications, les militants de nos associations ou de celles qui
nous sont proches subissent une intimidation inacceptable de votre part
et d’ailleurs totalement inédite. Tantôt reçus à votre cabinet, tantôt
interpellés sous votre responsabilité dans la rue, nos militants
s’interrogent sur une méthode qui manie carotte et bâton.

Nous souhaitons de votre part une clarification dans votre relation
avec les mouvements sociaux dont celui que nous représentons, que vous
ne pouvez considérer à la fois comme un interlocuteur valable d’un
dialogue social, et fauteurs de troubles à réprimer dans le même temps.
Nous sommes par ailleurs solidaires des protestations des organisations
de journalistes contre le traitement qu’il leur a été infligé, et
n’acceptons pas que des pressions soit exercées sur leur profession à
l’occasion des actions que nous menons ou soutenons.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre
considération la plus respectueuse,

Alain Piriou, Porte-parole


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