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Violence homophobe : le sang coule de nouveau en Martinique

date de redaction mercredi 3 janvier 2007


L’État doit
arrêter les auteurs des agressions homophobes récurrentes dans l’île, et le PS doit sanctionner les propos homophobes de ses représentants locaux, déclare An Nou Allé !


Communiqué de presse An Nou Allé ! n°ANA2007/01 - 2/1/2007

Vendredi 22 décembre à Fort-de-France, un acteur de prévention VIH/sida a
été agressé. Michel Ramathon délivrait des informations et distribuait des
préservatifs dans le cadre d’une action de l’Amvie (Association Martinique
Vivre Ensemble). Financée par la DSDS, la CGSS et Sidaction, cette action
figure au programme régional de santé publique sous l’appellation
« Permanence d’information, de prévention et d’écoute ».

Vers 23h30 heure locale, deux jeunes gens d’environ 16 ou 17 ans l’ont
interpellé en lui demandant une cigarette sur un ton comminatoire, puis l’un
d’entre eux l’a traité de « sacré makoumé » (« sale pédé ») avant de lui porter
trois coups de « cutter » sous l’omoplate gauche, au bras et à l’avant-bras.
Secouru par les pompiers, le militant a été transporté au CHU de la Maynard
et s’est vu poser, vers 3 heures du matin, 21 points de suture. Le lendemain
samedi 23 décembre, An Nou Allé l’aidait à porter plainte à l’hôtel de
police de Fort-de-France. Pareil soutien n’était pas superflu, pour qui se
souvient du refus du même hôtel de police d’enregistrer la plainte de deux
victimes d’agressions homophobes, le 27 mai 2005 (voir nos lettres
recommandées du 6 juin 2005 au procureur de la République et au directeur de
la police nationale de Fort-de-France, restées sans réponse). [1]

Ces agressions doivent être rapprochées du meurtre, le 21 avril 2004 à
Sainte-Marie, de Julien Rotsen, tué d’un coup de paire de ciseaux en plein
coeur par un jeune homme de 21 ans qui l’avait traité de « PD ». [2]

Force est de constater que la violence homophobe perdure à la Martinique et
s’appuie sur la défaillance, pour ne pas dire la complicité passive,
d’agents de l’État voire de membres de la classe politique locale. En mai
2005, l’hôtel de police de Fort-de-France avait relâché les agresseurs et
humilié les agressés ! En septembre 2006, lors du procès du meurtrier de
Julien Rotsen, le parquet avait légitimé le passage à l’acte comme réponse à
l’insulte homophobe ! Enfin, depuis juillet 2004, deux élus locaux de
premier plan, Marlène Lanoix et Raymond Occolier, multiplient les propos
homophobes en toute impunité sans se voir sanctionnés par leur formation
politique, en l’espèce le Parti socialiste. [3]

Jusqu’à quand ? An Nou Allé appelle la société martiniquaise à se réveiller.
Nos compatriotes doivent cesser de tolérer l’homophobie ou de considérer que
les propos homophobes n’ont pas de conséquence. An Nou Allé demande à
rencontrer le préfet de la Martinique afin de faire le point sur les suites
données à ces agressions. Enfin, An Nou Allé exige que le Parti socialiste
cesse de tolérer l’expression homophobe en son sein ! Il incombe à cette
formation politique d’adresser un signal fort à nos compatriotes ! Il lui
incombe de démontrer qu’elle n’a pas sur l’homophobie un discours à Paris et
un autre sous les tropiques !

Notes :

[16 juin 2005 - Lettre recommandée d’An Nou Allé au procureur de la
République de Fort-de-France sur l’attitude de la police après une agression
homophobe aux Trois-Ilets - Communication n°ANA2005/08
http://www.annoualle.org/2005/20050...

[222 septembre 2006 - Quand l’homophobie fait un mort en Martinique, la
presse parle de « plaisanterie » et le procureur légitime le passage à l’acte - Communiqué de presse n°ANA2006/22
http://www.annoualle.org/2006/20060...

[317 novembre 2006 - Georges Frêche, raciste ! Marlène Lanoix, Raymond
Occolier, homophobes ! Ségolène Royal doit les désavouer, le PS doit les sanctionner - Communiqué n°ANA2006/44
http://www.annoualle.org/2006/20061...


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