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Karim, lycéen homosexuel d’origine algérienne a nouveau menacé

date de redaction mercredi 20 décembre 2006     auteur Jean-Benoît RICHARD


La Cour d’appel du Tribunal administratif de Bordeaux a mis en délibéré le recours introduit par la préfecture contre la décision qui autorisait le jeune homme à rester en France.


La Cour d’appel du Tribunal administratif de Bordeaux a examiné mardi 19 décembre le recours introduit par la préfecture de la Gironde contre une décision qui autorise Karim, un jeune algérien homosexuel, a rester en France parce qu’il risque la persécution s’il rentre dans son pays.

Pour la première fois dans ce dossier un avocat, Me Stéphane Moulin, est intervenu au nom de la préfecture de la Gironde pour affirmer que « la réalité de l’homosexualité [de Karim] était remise en cause »", le jeune Algérien n’ayant selon lui apporté « aucune preuve de vie commune ».

De son côté, le commissaire du gouvernement a notamment soutenu que l’homosexualité « ne justifie pas d’une situation assez particulière » pour permettre le maintien sur le territoire français.

L’avocat de Karim, Me Pierre Landète, a évoqué « un acharnement de la préfecture extrêmement malsain », et a rappelé que le code pénal algérien considère l’homosexualité comme un délit puni de 3 ans d’emprisonnement.

Me Landète a aussi fait état du soutien de plus en plus important en faveur du lycéen. La pétition sur internet - relayée notamment par les GLB - a recueilli plus de 1.500 signatures.

Il a également évoqué « la forte valeur symbolique » du parrainage républicain par l’actrice Josiane Balasko et un élu socialiste bordelais qui a eu lieu le 12 décembre.

Les associations homosexuelles qui suivent de près l’affaire estiment que l’Etat fait tout pour ne pas faire jurisprudence, et jugent l’argument présenté par l’avocat de la préfecture « inacceptable ».

Stéphane Corbin, président de la Coordination Interpride France affirme qu’« on ne prouve pas que l’on est homosexuel en apportant la preuve d’une vie commune, même si Karim a un petit ami. En droit positif l’orientation sexuelle n’a pas à être prouvée, et il n’existe, fort heureusement, aucun certificat en attestant. On est rempli d’effroi à l’idée de devoir prouver que l’on est homosexuel, comme dans le passé il fallait prouver que l’on n’était pas Juif ! »

Le jugement a été mis en délibéré, mais le tribunal ne s’est pas fixé de date précise. La décision est attendue sous un mois environ.


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