Accueil > Média > Presse écrite > PREFmag - Préférences Mag > PREF Mag #18 - janvier/février 2007

PREF Mag #18 - janvier/février 2007

date de redaction vendredi 22 décembre 2006


La première livraison de 2007 est très prospective. Au fil des pages, la rédaction de PREF mag a cherché à répondre à la question « après quoi les gays courent-ils » ? et Jack Rafaelli, son rédacteur en chef d’expliquer : « à quelques mois de la présidentielle, il était important, au-delà de la simple question des droits, de considérer les nouveaux défis de société auxquels nous allons être confrontés ».

LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ

La marche de l’histoire s’est mainte fois chargée de malmener ces trois mots symboliques et de quelque peu éroder les façades des monuments républicains en même temps que les valeurs fondatrices.

Qu’en est-il aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, du néolibéralisme cynique et triomphant et du retour des vieilles croyances que l’on pensait suffisamment sécularisées pour se fondre dans la société ?
Quels sont les enjeux du passage à ce jeune siècle qui, partout, doit affronter de nouveaux
risques, dont ceux, non des moindres, des fragiles équilibres de nos démocraties et de leurs principes fondamentaux ?

QUE RESTE-T-IL DE NOS RÉVOLTES ?

L’exubérante effervescence des années du Fhar est déjà bien loin, il a fallu faire face à beaucoup de renoncements. Les pédés / gouines ont adopté le terme « gay », très middle class blanche. Toutefois, à l’heure où le courant « consensualiste » et consumériste gay tient le haut du pavé occidental, il serait hâtif de ranger le militantisme homo dans la case romantique du folklore seventies.

DE L’ÉGALITÉ

ÉGALITÉ de droits, c’est le grand mot d’ordre qui déclenche tant d’effets de rhétorique, fanfares médiatiques et s’inscrit, tout en promesses, en lettres d’or dans tous les programmes de gouvernements de droite, de gauche, du centre et d’ailleurs.

Mais de quels droits parle-t-on ?

À croire que l’homosexualité est devenue aujourd’hui la dernière bonne cause branchée de la République. Devant une telle débauche de bons sentiments, ne nous restera-t-il plus que Christine Boutin pour enflammer les passions ? On dit cependant qu’elle va sortir un livre de repentance où elle prétend qu’elle n’est pas ce qu’on croit. Décidément, tout fout le camp...

LES INTERVIEWS : QUESTIONS AUX FEMMES POLITIQUES

Qu’elles soient, presque, candidates comme Marie-George Buffet pour le PCF ou tout à fait comme Dominique Voynet pour les Verts, ou encore proches de candidats comme Adeline Hazan pour le PS, Marielle de Sarnez pour l’U.D.F., Roselyne Bachelot pour l’U.M.P., et Marine Le Pen pour le FN, chacune se prononce dans ce numéro, sur quatre thèmes : le mariage, suite et fin du Pacs ; la question de l’adoption ; la reconnaissance des droits ou le communautarisme ; la lutte contre l’homophobie et la liberté d’expression.

2007 : UNE AFFAIRE DE FEMMES ? EXTRAITS

« Le programme U.M.P. est fait par les militants dont beaucoup, je le reconnais, ont des réticences et des appréhensions sur ce sujet. Ils n’ont la plupart du temps connu que le modèle traditionnel du père et de la mère. Ce modèle porte certes des valeurs louables, mais il faut aussi savoir comprendre la réalité sociale de notre pays. »
Roselyne Bachelot, U.M.P.

« Le Parti communiste est favorable à l’adoption pour les couples homosexuels. Nous allons même plus loin, puisqu’il est inscrit dans les textes de notre dernier congrès que la parentalité et l’adoption pour tous les couples et ce, sans distinction de sexe ou d’identité de genre, est un droit fondamental. »
Marie-George Buffet, P.C.F.

« Pas de fausse polémique, un contrat accordant aux couples homosexuels tous les droits du mariage sans adoption et filiation, c’est un sous-mariage réservé à une communauté. »
Adeline Hazan, P.S.

« Je vous invite à poser la question aux nombreux homosexuels que compte le mouvement et que vous retrouverez au sein de toutes les instances dirigeantes. »
Marine Le Pen, F.N.

« Nous ne sommes pas favorables à l’adoption d’un enfant par deux hommes ou deux femmes, mais nous pensons que lorsqu’un enfant est élevé exclusivement par un couple homosexuel, il faut reconnaître le lien d’éducation qui l’attache au deuxième « parent », par exemple par l’utilisation de l’adoption simple. »
Marielle de Sarnez, U.D.F

« Si un Georges Frêche devait un jour dénoncer le fait qu’il y a trop d’homosexuels dans l’équipe de France de football, je le dénoncerais aussi vigoureusement que je l’ai fait quand il a affirmé qu’il y aurait trop de Noirs dans l’équipe ! »
Dominique Voynet, Les Verts

Doit-on se réjouir pour certains ou regretter pour d’autres le conformisme latent qui se dégage des réponses à nos interviews ?

À quelques nuances près, entre opportunisme et hypocrisie, une vague de bonne conscience s’empare de tous les dirigeants qui paraissent disposés à accéder, de près ou de loin, à toutes les revendications homosexuelles, espérant en tirer une onction populaire de modernité, avant d’atteindre l’état de grâce.


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur