Accueil > Actualités > Un député hors la loi et qui le revendique

Un député hors la loi et qui le revendique

date de redaction mercredi 13 décembre 2006


Jean-Luc Roméro, conseiller régional UMP d’Ile-de-France et président d’Elus locaux contre le sida, fait le compte-rendu de l’audience du procès en appel de Christian Vanneste. Le député du Nord est poursuivi pour avoir tenu des propos homophobes.


Avant de dire à un Vanneste - comme à son habitude sûr de lui et accompagné de quelques rares groupies - que « ses propos sont terribles », Mme le procureur de la Cour d’Appel de Douai a fait une cinglante leçon au député Vanneste sur sa suffisance lui reprochant d’avoir voulu donner, sourire aux lèvres, un pseudo cours de philosophie au tribunal en introduction des débats de ce mardi. Alors que les faits reprochés méritaient, selon la magistrate, un peu d’humulité et de sérieux. Ce n’est pas tous les jours qu’un député déjà condamné en première instance est dans le box des accusés !!!

De 14h00 à plus de 20h30, la Cour d’Appel de Douai a donc écouté les délires philosophiques de Vanneste et de ses témoins, les témoins des associations parties civiles - le directeur juridique de la Halde et moi-même - puis les avocats. Les témoins du député du Nord ont pour certains frôlés le ridicule en indiquant qu’une étude prouvait que plus de 60% des gays deviendraient hétéros et 40% des lesbiennes... Une étude dont j’attends le détail avec impatience...

En ce qui me concerne lors de mon audition en qualité de témoin, j’ai développé quatre arguments qui justifient à mes yeux la confirmation de la condamnation en appel de M. Vanneste.

  1. Je ne peux accepter qu’un élu de la République puisse tenir des propos contraires à la loi et les réitérer sans arrêt et sans retenue dans les medias. Il ne peut être au dessus des lois. Un député sécuritaire partisan du rétablissement de la peine de mort doit être plus respectueux de la loi, car comment fait comprendre à un jeune français qui refuse de porter une ceinture de sécurité que, s’il ne s’exécute pas, il sera sanctionné par une amende. Comment aussi accepter qu’un député ait présenté une proposition loi supprimant la pélanisation des propos homophobes ce qui lui permettrait ainsi de s’auto amnistier ?
  2. Comme l’a dit pour ELCS Brice Hortefeux, bras droit de Nicolas Sarkozy : « En matière de lutte contre les discriminations les élus doivent être exemplaires. Exemplaires dans leur comportement et leur propos : la moindre équivoque n’est plus admissible... »
  3. Il n’est pas tolérable que M. Vanneste affirme que la majorité des élus UMP le soutiennent dans son combat contre la pénalisation des insultes faites aux homosexuels. En effet, ils ont très largement voté la loi pénalisant les propos homophobes voulue par Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé et soutenue avec force par Nicolas Sarkozy.
  4. Il est inacceptable enfin qu’un élu prétende que « le comportement homosexuel est inférieur au comportement hétérosexuel » car derrière ce pseudo comportement que le député du Nord se complait à stigmatiser, il y a des hommes et des femmes qui se sentent attaqués au plus profond d’eux-mêmes. Il y a aussi des jeunes adolescents qui apprennent à assumer leur différence et qui ne peuvent qu’être ébranlés par les propos publics d’un député de la Nation.

Pourtant M. Vanneste, malgré la violence du réquisitoire du procureur, est reparti comme il était arrivé : fier de lui-même.

La décision de la Cour d’Appel interviendra le 25 janvier 2007. Ce jour-là, s’il est condamné à nouveau, il n’y aura plus d’échappatoire et chacun devra en tirer les conclusions.

Toutes les conclusions car il est inacceptable qu’un député soit hors la loi et le revendique !

Plus d'informations :

sur le blog de Jean-Luc Roméro : www.romero-blog.fr


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur