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Hommages à Gérard Bach Ignasse

date de redaction lundi 3 février 2003


Denis Quinqueton, président du Collectif,
Jan-Paul Pouliquen, son fondateur,
et toutes celles et ceux qui, pendant 12 ans, ont combattu avec eux
pour le pacs
ont la douleur d’ annoncer la disparition de Gérard Bach Ignasse, membre du comité d’animation du Collectif.


Denis Quinqueton, président du Collectif,
Jan-Paul Pouliquen, son fondateur,
et toutes celles et ceux qui, pendant 12 ans, ont combattu avec nous
pour le pacs
ont la douleur de vous annoncer la disparition de

Gérard Bach Ignasse,
membre du Comité d’animation du Collectif,
maître de conférence à l’université de Reims,
directeur de l’Observatoire des moeurs,
directeur du DESS Conseiller médiateur : genres et sexualités,
gai gourmet mystique.

Il avait 51 ans, quelques défauts et de nombreuses qualités.

Hommages à Gérard Bach Ignasse

 Les obsèques de Gérard auront lieu à Croissy-sur-Seine, mardi 4
février 2003 à 15 heures à l’église et à 16 heures 30 au cimetière
de Croissy.

 Le Collectif Pacs, etc propose aux amis, aux militants, aux
compagnons, grace à la gentille invitation de Jacques Bravo, maire
du 9e arrondissement de Paris et de Jean-Bernard Peyronnel,
maire-adjoint, de nous retrouver pour rendre hommage à Gérard,
vendredi 7 février à 19 heures 30 dans la salle du conseil de la
mairie du 9e.

Gérard, un empêcheur de penser en rond

On lui doit quatre lettres, ou plutôt l’assemblage de quatre lettres
dont on n’a pas fini de parler ! Un "P", suivi d’un "A", à côté duquel
se place un "C" poursuivi par un "S". C’est lui qui, un beau jour de
1998, alors qu’il fallait trouver un nouveau nom au contrat d’union
civile et sociale, nous a donné cette formule, le pacte civil de
solidarité, le pacs, la paix. Proposition paradoxale dans le climat
d’alors, tendu, parfois haineux et toujours polémique. Il goûtait le
paradoxe et la paix, lui l’infatigable militant. Depuis les comités de
soldat des années 70, le Comité d’urgence anti-répression homosexuelle
du début des années 80 jusquíau le collectif pour le Contrat d’union
civile né au début des années 90, il síattacha à inscrire le mouvement
social - homosexuel - dans une démarche politique. Il joua un rôle
décisif pour que líhomosexualité passe du code pénal au code civil avec
líabolition de líarticle 331-2 du premier et líinscription du pacs dans
le second. Militant infatigable, Gérard était aussi un formidable vivant
qui créa les "Gais Gourmets Mystiques", pour le plaisir de la chair, de
la chair et de la chaire !

Militant infatigable, formidable vivant et... empêcheur de penser en
rond. C’est sans doute cette dernière expression qui l’évoque le mieux.
Juriste, il cherchait constamment comment le droit pouvait s’adapter aux
múurs des hommes au lieu de tordre les múurs des hommes pour qu’elles
s’adaptent à un droit désincarné. On lui a tour à tour reproché et
contesté sa part de paternité du pacte civil de solidarité, qui va bien
au delà du nom. Contesté quand le pacs est devenu un objet branché bien
identifié et quíil était du dernier chic de dire qu’on en était
véritablement à l’origine. Cíétait oublier que cíest une úuvre écrite à
de multiples mains. On lui a reproché le pacs car cíest une nouveauté
juridique. Le microcosme des juristes compte des progressistes et des
conservateurs, génère des grandes et des petites jalousies et certaines
et certains cachent leur conservatisme ou leur jalousie derrière des
dogmes.

Maître de conférence à l’université de Reims, Gérard y avait créé un
"Observatoire des moeurs" et un DESS conseiller médiateur : genres et
sexualité. Une hérésie ! Très récemment, on lui contestait l’un et
l’autre, qu’il défendait avec énergie. Nous verrons si la disparition
d’un juriste et d’un universitaire atypique entraîne une ìrentrée dans
le rangî... au nom díun dogme, forcément. Son dogme à lui c’était
l’homme et la femme, l’être humain et social. Dernièrement, il pestait
contre ceux qui, aujourd’hui par des mesures diverses, variées et
nombreuses montent les habitants de notre pays les uns contre les
autres en stigmatisant des caractéristiques tout aussi diverses, variées
et nombreuses.

Gérard nous laisse, brutalement alors qu’il avait vaincu le cancer dont
il a été atteint en 1998. Dans le livre "Dialogues sur le cancer" écrit
avec Marguerite Ignasse, sa mère, on trouve, sous sa plume, ces quelques
lignes : "Lors de ma sortie de l’hôpital, j’ai reçu de mon filleul
Nathan, 6 ans et demi, une carte postale avec le texte suivant : "je
veux que tu sois bien guéri." Dans certaines civilisations, ce sont les
chamans qui jettent des sorts positifs ou négatifs, qui interprètent les
événements de l’existence. Il me plaît que ce soit un enfant qui m’ait
lancé ce sortilège heureux. Je m’efforce d’y répondre positivement. Pour
la suite, on verra bien." On a vu. Gérard fut guéri et c’est une stupide
et subite attaque qui, nous privant de sa grande humanité, fait
qu’aujourd’hui on reste le nez collé à la fenêtre, les yeux embués,
regardant la neige tomber, essayant de réaliser l’impensable : Gérard
n’est plus vivant. Le "sortilège heureux" de Nathan n’aura pas suffit...

Denis Quinqueton, 1er février 2003.

Plus d'informations :

Collectif Pacs etc 12, rue de Chaumont - 75019 Paris - Tél. 01.53.72.46.80 - Port.
06.84.84.22.33

 Mél : pacs.etc@wanadoo.fr
 Internet : http://pacs.etc.free.fr


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