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Quatre associations se liguent devant la recrudescence des agressions

date de redaction mardi 25 avril 2006


Alors que le nombre d’agressions physiques homophobes explose en ce début 2006, SOS homophobie, le SNEG, Act Up-Paris et le Groupe Action Gay et Lesbien-Loiret (GAGL) montent une cellule de crise pour informer et lutter contre ces violences.


communiqué inter-associatif 24/4/2006

Alors que le nombre d’agressions physiques homophobes explose en ce début 2006, SOS homophobie, le SNEG, Act Up-Paris et le Groupe Action Gay et Lesbien-Loiret (GAGL) montent une cellule de crise pour informer et lutter contre ces violences.

Nos associations ont constaté un nombre important d’agressions physiques homophobes ces derniers jours, et notamment :

  • 16 avril, Orléans : deux jeunes de 18 et 22 ans ont été pris à partie alors qu’ils se tenaient par la main devant un arrêt de bus un dimanche après-midi. Ils ont été insultés et frappés, et ont dû subir des interruptions temporaires de travail. Le procès de leurs assaillants est en cours.
  • Nanterre : la victime a été frappée sur son lieu de travail par des personnes qui s’étaient fait passer pour homosexuelles.
  • 13 avril, Strasbourg : un jeune homme a failli être frappé par plusieurs personnes, et a réussi à se réfugier dans sa voiture juste à temps, ce qui n’a pas empêché ses agresseurs de s’acharner dessus. Il a ensuite été poursuivi pendant plusieurs kilomètres.
  • 8 avril, Perpignan : un homme s’est fait frapper à coups de bâton sur une plage, sans qu’aucun témoin n’intervienne. La victime porte désormais une minerve.
  • 8 avril, Marseille : une jeune lesbienne a été frappée dans la rue (coups de pieds au pubis et coups de poings), et s’est retrouvée sur le visage sur le trottoir avec plusieurs dents cassées. Elle a porté plainte.
  • Début avril, Paris : un homosexuel a été retrouvé mort étranglé chez lui. Un autre a été retrouvé agonisant à son domicile. Le motif de ces deux agressions différentes n’est pas encore établi.

Nos associations sont très inquiètes d’un tel nombre de violences physiques en quelques jours à peine. Ceci ne fait que confirmer une tendance observée par SOS homophobie depuis plusieurs années, à savoir une augmentation du nombre de témoignages d’agressions physiques (multiplication par 6 entre 2000 et 2004).

Ces agressions montrent, s’il en était encore besoin, que l’homophobie est bien une réalité, même sous ses aspects les plus violents, et qu’elle n’est pas encore éradiquée.

Les exemples récents de procès montrent d’autre part que les homophobes se sentent dans leur droit lorsqu’ils insultent ou frappent des homosexuels simplement parce qu’ils existent. Loin de témoigner un repentir, la plupart semble convaincu que l’homosexualité est "inférieure à l’hétérosexualité", comme l’avait déclaré le député Christian Vanneste dans la presse, et se sent investi d’une mission pour nettoyer la France des homosexuels. Les propos prononcés par ces assaillants ("Les pédés méritent une bombe, ce ne sont pas des hommes !" par exemple) indiquent clairement qu’il est plus que jamais urgent de sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’homophobie : les témoignages reçus par SOS homophobie en 2005 indiquent que ces agressions sont souvent le fait de mineurs ou de jeunes majeurs. Or aucune action de sensibilisation réelle à la lutte contre l’homophobie n’est encore prévue dans les programmes de l’Éducation Nationale.

Nos associations, qui luttent au quotidien contre l’homophobie, ont par ailleurs mis en place une cellule de crise afin de réagir au plus vite suite aux agressions homophobes, et restent très vigilantes sur les nouveaux cas de violences qui nous sont signalées.


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