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Procès David Gros : justice est rendue, tout reste à faire

date de redaction vendredi 7 avril 2006


En dépit des lourdes condamnations prononcées, SOS Homophobie déplore que les agresseurs n’aient toujours pas pris conscience de leurs actes et réclame qu’une véritable politique de prévention contre l’homophobie à l’école soit mise en place.


communiqué SOS Homophobie - 5 avril 2006

Le procès des agresseurs de David Gros, passé à tabac parce que homosexuel en 2004 à Marseille, vient de s’achever. Toutes les personnes impliquées, que ce soit en tant que mineurs ou majeurs au moment des faits, ont été condamnées à des peines de prison ferme. SOS homophobie, partie civile dans ce procès, espère que ce jugement permettra à la victime de se reconstruire mais déplore que les agresseurs n’aient toujours pas pris conscience de leurs actes et réclame qu’une véritable politique de prévention contre l’homophobie à l’école soit enfin mise en place.

En août 2004, David Gros, un jeune homosexuel marseillais, était violemment passé à tabac sur un lieu de drague par un groupe de jeunes qui souhaitait débarrasser le quartier des homosexuels. Une pluie de coups s’est abattue sur le corps et sur le visage du jeune homme. Les agresseurs, armés de barres de fer et d’un casque de moto, avaient décidé ce soir-là de se lancer dans une "chasse aux pédés". Avant de laisser David Gros pour mort, le groupe d’agresseurs a déclaré "sale pédé, on va te refaire la gueule".

Le délibéré du procès a été rendu hier et aujourd’hui.
Cinq jeunes mineurs au moment des faits ont été condamnés hier à des peines de deux ans de prison, dont un an ferme pour un des mineurs et neuf mois pour quatre autre. Le dernier mineur a été condamné à un an de prison, dont deux mois fermes. Enfin, le seul majeur, désormais âgé de 21 ans, jugé aujourd’hui, a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. Les dommages et intérêts à la victime seront précisés lors d’un procès au civil, en attendant des expertises plus approfondies sur l’état physique et psychologique de la victime.

Les associations SOS homophobie et la Ligue des Droits de l’Homme s’étaient portées parties civiles et ont toutes les deux été déclarées recevables. Les mineurs ont été condamnés à leur verser 1 euros de dommages et intérêt, et le majeur 500 euros à chacune ainsi que 700 euros pour le remboursement des frais de justice engagés.

Un an et demi après les faits, la victime, David Gros, porte toujours, physiquement et moralement, les signes de cette agression barbare due à sa seule orientation sexuelle.

Un an et demi après les faits, les agresseurs ne semblent toujours pas avoir pris conscience de la gravité de leur acte.

Pour montrer la réalité d’une agression physique homophobe, David Gros, dont nous saluons ici le courage et la dignité, avait accepté, suite à ce passage à tabac, de publier dans la presse les photos de son visage tuméfié.

SOS homophobie se félicite de ce jugement et espère qu’il permettra à David Gros de tourner la page sur cette agression odieuse et d’envoyer un signal fort à tous les homophobes.

Au regard de la consternante indifférence témoignée par les jeunes agresseurs lors de leur procès, SOS homophobie ne peut que réclamer une fois encore que soit enfin mise en œuvre une vraie politique de sensibilisation contre l’homophobie à l’école mais aussi au niveau des structures de réinsertion des jeunes délinquants condamnés pour homophobie.

Maintenant que la loi condamne clairement l’homophobie, il est urgent que le milieu éducatif en fasse enfin de même.

SOS homophobie


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