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Le CSA s’engage en faveur d’une pornographie éthique

date de redaction lundi 13 février 2006


A la demande d’Act Up-Paris, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a envoyé lundi 30 janvier un courrier aux chaînes diffusant des programmes à caractère pornographique, les enjoignant à ne diffuser que des films X tournés avec préservatif ainsi qu’à placer un spot de prévention avant chaque film. Selon les engagements de Dominique Baudis, président du CSA, cette proposition ferme mais non contraignante pourrait, si elle n’était pas suivie d’effets, déboucher sur des mesures coercitives lors du renouvellement des conventions avec l’ensemble de ces chaînes.


communiqué Act Up - 10 février 2006

Lundi 16 janvier 2006, trois militantEs d’Act Up-Paris s’entretenaient avec Dominique Baudis et Agnès Vincent-Deray, membre du Collège du CSA en charge de la déontologie, sur la question de la prévention dans les programmes à caractère pornographique diffusés par les chaînes de télévision.

De nombreuses chaînes proposent à l’heure actuelle ces programmes et pour certains films, les tournages ont été réalisés sans le port du préservatif, seul moyen de se prémunir de la transmission des IST (Infections Sexuellement Transmissibles), dont le VIH/sida. Nous ne pouvons l’accepter : d’une part, ces conditions de travail mettent en danger la santé des actrices et des acteurs, d’autre part de tels films banalisent l’épidémie de sida et la prise de risque auprès des téléspectatrices et téléspectateurs. Nous pointons à ce titre la nécessité d’exemplarité de la pornographie, premier vecteur d’imagerie sexuelle.

Afin d’inciter les chaînes à plus de responsabilité, D. Baudis a envoyé une lettre aux présidents du groupe AB et des chaînes Multivision, TPS Cinéma, Canal +, Pink TV et Ciné Cinéma Frisson, diffusant tous des programmes de catégorie 5. Dans cette lettre, il indique : "le Conseil considère que, du fait du caractère très particulier de ces programmes qui impliquent des relations sexuelles réelles de la part des acteurs, et de leur impact potentiel sur leur public en termes de banalisation de comportements sexuels, la représentation de relations sexuelles non protégées est un enjeu de santé publique. S’adressant aux présidents : " [le Conseil] souhaite connaître les mesures que vous prenez à ce sujet dans le choix des programmes que vous diffusez sur votre antenne ", puis " le Conseil vous demande de ne pas diffuser sur vos antennes (....) de programmes à caractère pornographique (de catégorie V, déconseillés aux moins de 18 ans) dans lesquels les relations sexuelles ne sont pas protégées (port du préservatif). La lettre termine par : le Conseil estimerait salutaire que ces services diffusent régulièrement des messages de prévention tels que ceux disponibles auprès des organismes publics chargés de la lutte contre le sida.

Act Up Paris prend acte de cette action en faveur de la prévention et attend maintenant des réponses et des engagements précis des chaînes concernées.


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