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Des élus UMP multiplient les déclarations hostiles aux homosexuels - Trop, c’est trop : l’Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de clarifier la ligne de l’UMP

date de redaction vendredi 13 janvier 2006


Dans un livre paru le 11 janvier dernier, Mme Françoise de
Panafieu dénonce les subventions reçues par les associations luttant
contre l’homophobie. Le même jour, 171 parlementaires créent une
entente pour s’opposer au mariage et à l’adoption par les couples de
même sexe. Ces positions démentent la prudente ouverture affichée par
le président de l’UMP, M. Nicolas Sarkozy, sur les questions liées à
l’homosexualité. C’est pourquoi l’Interassociative lesbienne, gaie,
bi et trans (Inter-LGBT) demande un entretien en urgence au président
de l’UMP, afin de connaître enfin la véritable position de l’UMP.


communiqué de presse Inter-LGBT - 13/1/2006

Dans un livre paru le 11 janvier, Mme Françoise de Panafieu, maire
UMP du 17e arrondissement de Paris, met en doute "la justification de
l’aide accordée" à une "centaine" d’associations "luttant contre la
discrimination des homosexuels", en les qualifiant de
"particulièrement gâtées". En réalité, ces associations sont 17 à
recevoir au total 247 000 euros, soit 0,2 % des subventions versées
aux associations parisiennes, d’après la Mairie de Paris [1]. Tordre les
faits au détriment de la vérité, en présentant un groupe comme
bénéficiant d’un traitement de faveur indu ou profiant d’un
"copinage" est une recette connue : Françoise de Panafieu ne fait que
réadapter les vieilles ficelles de l’antisémitisme, pour cette fois-
ci alimenter une homophobie d’autant plus détestable qu’elle n’est
pas assumée. En cas de retour au pouvoir, Mme de Panafieu entend-elle
revenir aux pratiques discriminatoires des équipes municipales
dirigées par MM. Chirac et Tibéri dont elle a fait parti, en refusant
toute aide aux associations LGBT ?

Le même jour, 171 parlementaires de la majorité ont constitué une
entente contre "le mariage et l’adoption d’enfants par deux personnes
du même sexe". Ils mettent en avant que l’homosexualité serait un
"choix" contradictoire avec celui d’accueillir un enfant, et que "le
principe de précaution" imposerait que les couples de même sexe ne
doivent pas élever d’enfant. Dans le monde fantasmé par ces élus, les
personnes qui auraient fait le "choix" évidemment facile et égoïste
de l’homosexualité mettraient en danger les enfants dont ils sont les
parents : ces assertions sont insultantes et stigmatisantes pour les
homosexuels, et pour les dizaines de milliers d’enfants qu’ils
élèvent aujourd’hui et dont toutes les études démontrent au contraire
qu’ils connaissent les mêmes joies et les mêmes difficultés que tous
les autres enfants. La mission parlementaire "Famille et droit des
enfants" n’a même pas rendu ses conclusions, que ces élus dressent
déjà des barricades sans se préoccuper de blesser les personnes
contre qui ils s’opposent.

Le 24 décembre dernier, dans un entretien accordé à Libération, le
président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, rappelait : "C’est moi le
premier qui ai regretté l’attitude de la droite face au Pacs", en
référence aux propos outranciers et injurieux tenu en 1998 et 1999
par nombre des parlementaires de l’opposition de l’époque.
L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans juge malhonnête ce
double langage du principal parti de la majorité, avec d’un côté un
président qui affiche une prudente ouverture sur les questions liées
à l’homosexualité, et de l’autre des élus de plus en plus nombreux
qui attaquent les associations de lutte contre l’homophobie et
stigmatisent les familles homoparentales, voire injurient les
personnes homosexuelles (cf. Christian Vanneste).

C’est pourquoi l’Inter-LGBT adresse ce jour une demande d’entretien
en urgence au président de l’UMP, afin de connaître enfin la position
de son parti :

  • sur le soutien ou non des élus locaux de l’UMP à l’action des
    associations qui luttent contre les discriminations liées à
    l’orientation sexuelle et à l’identité de genre ;
  • sur les propositions de l’UMP face au fait homoparental, et à la
    revendication d’accès au mariage.

Pour l’Inter-LGBT, le débat démocratique sur ces questions de société
exige cette clarification.

Alain Piriou, porte-parole

Notes :

[1L’Interassociative lesbienne gaie, bi et trans ne reçoit aucune
subvention, et n’en demande pas.


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