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SIDA : LA REGRESSION

date de redaction vendredi 18 novembre 2005


1er décembre : journée mondiale de la lutte contre le sida
Manifestation parisienne : départ du parvis de Beaubourg à 18h30


Communiqué de presse d’Act-Up du 17 novembre 2005

Le sida a été déclaré grande cause nationale pour 2005. Pourtant, pour nous,
acteurs et actrices de la lutte contre la pandémie, la régression est
partout. Régression des moyens accordés, régression des droits des malades
et des populations particulièrement vulnérables, régression de la
mobilisation, régression des réflexes de prévention : tout concourt au
désespoir et à la solitude des personnes séropositives et de celles et ceux
qui se battent à leurs côtés.

Les exemples sont si nombreux qu’on ne peut tous les citer : les
discriminations au travail, dans le monde médical ou dans la vie quotidienne
sont toujours aussi nombreuses ; la prévention reste plus que déficiente dans
les établissements scolaires (pas de ligne prévention dans le budget du
ministère de l¹éducation nationale), alors que les jeunes sont de plus en
plus touchéEs par l’épidémie ; le modèle de la responsabilité partagée est
remis en cause par l’incarcération à quelques mois d¹intervalles de deux
hommes condamnés pour avoir contaminé leurs partenaires ; les parlementaires
viennent de voter un texte sur la récidive qui remet gravement en cause la
suspension de peine pour raisons médicales ; de nombreux centres de
dépistages anonymes et gratuits (CDAG) sont menacés à très court terme de
fermeture par une réforme mal maîtrisée [cld : est-il possible d¹être un peu
plus précis ? écrire " une réforme de décentralisation " ?] ; la France n’a
pas augmenté d’un centime son engagement dans le Fonds Mondial de lutte
contre le sida ; les dispositions de l’OMC et les accords bilatéraux signés
entre les Etats-Unis et divers PVD restreignent un peu plus les possibilités
de produire et faire circuler des médicament génériques, et rendent plus
improbable la mise sous traitements des malades des pays pauvresŠ Sans
parler de la répression toujours plus forte de l¹action militante par la
multiplications des gardes à vues et même, pour la première fois, par la
condamnation à des peines correctionnelles de militantEs d¹Act Up suite à
une action de protestation non-violente devant l¹Elysée.

Pour notre association, qui a pris en charge le dossier des migrantEs au
sein du dispositif Grande Cause Nationale, le constat est aussi accablant.
Le démantèlement de l’Aide Médicale de l¹Etat retarde toujours davantage le
dépistage et l’accès aux soins des étrangèrEs sans-papierEs, population
pourtant dramatiquement touchée par le VIH et par les problèmes de prise en
charge tardive. Mais comment ne pas faire le lien avec les rafles massives,
les familles séparées, les nourrissons en centre de rétention, les
incendies, les expulsions le retour de la double peine pour des jeunes qui
se révoltent contre les discriminations et les humiliations quotidiennes que
leur inflige l’hystérie sécuritaire et les très vives inquiétudes que nous
valent les premiers éléments rendus publics sur la future loi sur
l’immigration ?

Mais cette situation, aussi désespérante soit-elle, n’est pas une fatalité.
Si nous appelons à manifester, le 1er décembre, dernier mois de l’année
grande cause nationale, c’est que nous sommes convaincuEs que la pandémie du
sida peut être contrée : par une réelle volonté politique et par
l’implication de la société toute entière dans ce combat.

Sur tous ces sujets, des infos complémentaires sur le site d’Act Up-Paris

Contact presse :

Jérôme Martin ou Eric Labbé


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