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Les associations gays niçoises écrivent à leur évêque

date de redaction lundi 3 octobre 2005


Dans une lettre ouverte à Mrg Louis Sankalé, évêque de Nice, les dix organisations membres du CADOS manifestent leurs inquiétudes à la lecture du nouveau catéchisme de l’église catholique.


Le 26 septembre 2005

Monseigneur,

Créé en janvier dernier, le Collectif Azuréen pour les Droits des Orientations Sexuelles regroupe dix organisations avec pour premier objectif la défense des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et transgenres (LGBT), ainsi que la réactivité aux événements, locaux ou non, susceptibles de concerner les personnes LGBT.

C’est pourquoi les organisations membres du CADOS désirent vous manifester leurs inquiétudes à la lecture du nouveau catéchisme de l’église catholique dont vous êtes le représentant dans notre département.

La raison de nos inquiétudes provient de cette phrase (à la question 492) :

« Sont des péchés gravement contraires à la chasteté, chacun selon la nature de son objet : l’adultère, la masturbation, la fornication, la pornographie, la prostitution, le viol, les actes homosexuels. Ces péchés sont l’expression du vice de la luxure. »

Cette réponse, ainsi formulée, laisse entendre que chacun des actes cités serait du même niveau de gravité ! Le Catéchisme est le document par lequel l’église définit et enseigne sa foi, et il nous semble terrible de voir que l’église catholique assimile ainsi les actes homosexuels au viol, acte non consenti et condamnable, et, ne s’attachant qu’aux actes, nie l’identité homosexuelle.

Un suicide d’adolescent sur deux serait lié à l’homosexualité. Les jeunes homosexuels ont treize fois plus de risques de mettre un terme à leur vie que les jeunes hétérosexuels [1]. Devant de tels chiffres, l’église peut-elle prendre la responsabilité d’enseigner à des adolescents que la masturbation ou les actes homosexuels seraient aussi graves que le viol ?

Ne craignez-vous pas, Monseigneur, que de tels rapprochements n’accentuent encore le mal de vivre de jeunes qui vivent déjà dans le secret une différence qu’ils n’ont pas choisie ?

Pouvez-vous en conscience permettre à vos prêtres d’enseigner cela à vos jeunes catéchumènes ?

Dans certains pays, les homosexuels sont poursuivis, torturés, exécutés. Chez nous, en France, des crimes homophobes sont commis chaque année.

L’église catholique a un lourd passé de persécutions, n’est-il pas temps d’y mettre un terme et de cesser de cautionner les pratiques homophobes, encourageant ainsi des actes de violence contraires au message censé être délivré par votre église ?

Soyez assuré, Monseigneur, que toutes les organisations membres du CADOS seront attentives aux réponses que vous voudrez bien nous apporter.

signataires : A.P.G.L. - AIDES - Amnesty International - La Baraque Rose - C’est l’Bouquet - La Commission LGBT des Verts - David et Jonathan - Sida Info Service - Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - SOS Homophobie

Notes :

[1résultats préliminaires du travail de Marc Shelly, médecin de santé publique et responsable du centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital parisien Fernand-Widal in Le Monde 09/09/05


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