Accueil > Actualités > Incertitudes sur la réforme du pacs

Incertitudes sur la réforme du pacs

date de redaction lundi 19 septembre 2005


L’Inter-LGBT a été sollicitée par la Commission des lois de
l’Assemblée nationale pour faire connaître ses propositions sur le
projet de loi sur les successions et les libéralités. Cette audition
indique que le gouvernement semble préférer une réforme du pacs par
amendements plutôt que par un projet de loi, et accepterait enfin que
soit traitée la question des droits du partenaire survivant dans le
cadre du pacs. L’Inter-LGBT maintient que le règlement de cette
question, ainsi que la suppression d’obstacles posés à la signature
de pacs binationaux sont des éléments clés d’une éventuelle réforme
du pacs. Tout en regrettant les récents propos du Premier ministre
opposés définitivement à une ouverture du mariage aux couples de même
sexe, l’Inter-LGBT lui demande une ultime fois de rétablir le
dialogue, qu’il a lui-même rompu.


communiqué Inter-LGBT - 18/9/2005

La Commission des lois de l’Assemblée nationale a demandé à
auditionner l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans sur le
projet de loi sur les successions et les libéralités le 5 octobre
2005. L’Inter-LGBT sera invitée à s’exprimer sur ce qui lui « semble
manquer à ce projet de loi », sans avoir plus de précision quant aux
intentions du gouvernement.

En juin dernier, le projet de loi sur la réforme du pacs envisagé par
le gouvernement semblait ne comporter aucune mesure sur les droits du
partenaire survivant (successions, droit à la réversion, etc.). Le
gouvernement faisait appel au pragmatisme de l’Inter-LGBT qui devait
se préparer à accepter une réforme pour le moins minimaliste et qui
oubliait les questions les plus graves auxquelles sont aujourd’hui
confrontés de nombreux couples de même sexe. Ce que l’Inter-LGBT
avait refusé : rien ne saurait justifier un traitement inégal des
couples face au décès du partenaire, suivant qu’il soit homosexuel ou
hétérosexuel. Le gouvernement avait alors brutalement rompu le
dialogue, sans aucune explication.

Cette audition inattendue laisse entendre que la question des droits
du partenaire survivant sera finalement traitée, et que, face à
l’intransigeance des associations, le gouvernement a manifestement
fait évoluer sa position. Mais elle soulève aussi bien des questions :

  • le gouvernement s’apprêterait-il à abandonner un projet de loi
    pourtant annoncé comme imminent en cette rentrée, pour lui préférer
    l’adoption de mesures spécifiques ?
  • jusqu’où le gouvernement et sa majorité sont-ils prêts à aller dans
    la reconnaissance de droits au partenaire survivant ?
  • quid des autres mesures attendues (droit au séjour, droits sociaux) ?

Pour l’Inter-LGBT, une réforme du pacs n’est acceptable qu’à deux
conditions, déjà rendues publiques à maintes reprises :

  • face au décès du partenaire, les inégalités entre les couples
    homosexuels et hétérosexuels sont cruelles et intolérables : elle
    doivent donc cesser ;
  • il demeure inacceptable que des couples binationaux ne puissent
    s’installer sur le territoire français, faute de visa pour le
    partenaire étranger, et que des consulats s’opposent à transmettre
    les documents administratifs nécessaires à la signature d’un pacs :
    il n’est pas indispensable d’attendre le vote d’une loi pour résoudre
    en urgence ce problème.

Une réforme du pacs ne doit toutefois pas occulter la revendication
légitime de l’accès au mariage et à la parentalité pour les couples
de même sexe. L’Inter-LGBT regrette une fois de plus que le Premier
ministre ferme la porte à ces questions, sans même attendre les
conclusions de la mission parlementaire « Famille et droits des
enfants », pourtant censée l’éclairer sur ses choix.

L’Inter-LGBT demande une ultime fois au Premier ministre d’accepter
enfin un dialogue et de révéler ses intentions.

Alain Piriou, porte-parole

Plus d'informations :

le site de l’Inter-LGBT : http://www.inter-lgbt.org


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur