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L’homophobie institutionnelle du rectorat de Nancy-Metz : un cas d’école !

date de redaction lundi 5 septembre 2005


Couleurs Gaies (Metz) dépose un recours contre le rectorat devant le
Tribunal administratif.


communiqué Couleurs Gaies - 2/9/2005

A l’occasion de la rentrée scolaire, Couleurs Gaies, SOS homophobie et
la Fédération Française des Centres LGBT (Lesbien, Gay, Bi et Trans)
interpellent les autorités éducatives sur le manque cruel d’actions de
prévention de l’homophobie en milieu scolaire et dénoncent les
blocages institutionnels auxquels doivent faire face les associations
de lutte contre l’homophobie.

Attaqués en permanence dans leur estime de soi par un environnement
hostile à la différence, les jeunes homo-bisexuels ont treize fois
plus de risque de commettre une tentative de suicide que les jeunes
hétérosexuels, selon une étude récente. A l’école, l’homophobie est
omniprésente : injures proférées dans les cours de récréation,
inscrites sur les tables des salles de classe, taguées sur les murs
des toilettes, actes d’intimidation et parfois agressions envers les
élèves.

Dans ce contexte, des actions éducatives et de prévention s’imposent.
Les directives des Bulletins Officiels de l’Education Nationale du 29
novembre 2001 et du 17 février 2003 préconisent d’intégrer la lutte
contre les préjugés homophobes et sexistes aux campagnes de lutte
contre les discriminations.

Malheureusement, ces textes ne se traduisent que trop rarement par des
actions de prévention dans les écoles. Cela est particulièrement vrai
sur l’académie de Nancy-Metz. Après deux ans de tergiversations, le
rectorat de l’académie Nancy-Metz a refusé à Couleurs Gaies l’agrément
qui devait lui permettre de mener plus facilement des actions de
prévention dans les lycées. Déposée en avril 2003, ce n’est qu’en mars
2005 que le rectorat a répondu à la demande d’agrément de Couleurs
Gaies, pourtant devenue un acteur de référence en Lorraine en matière
de lutte contre l’homophobie. La réponse négative est curieusement
motivée :

  • « La lutte contre l’homophobie ne répond pas à un intérêt général »
     : ce qui est en parfaite contradiction avec les textes officiels de
    l’Education Nationale et le bon sens.
  • « L’orientation sexuelle, comme l’appartenance politique ou
    confessionnelle, relève d’un choix personnel et privé »
     : ce qui
    traduit de la part du Recteur une méconnaissance étonnante de la
    sexualité puisque, contrairement aux opinions religieuse ou politique,
    l’orientation sexuelle s’impose à l’individu, elle ne se choisit pas.

Maître Jean-Luc PLUCHON, avocat de Couleurs Gaies, a donc déposé un
recours devant le tribunal administratif de Nancy pour faire annuler
la décision du Recteur qui procède d’une erreur manifeste d’appréciation .

A l’occasion de ses 12èmes Rencontres nationales, la Fédération
française des Centres LGBT vient de décerner au rectorat de Nancy-Metz
le prix national 2005 de la démarche la plus préjudiciable à
l’intégration et à l’épanouissement des personnes LGBT.

Couleurs Gaies, SOS homophobie et la Fédération française des
Centres LGBT demandent aux autorités éducatives d’appliquer les textes
officiels et de cesser de mettre au ban des établissements scolaires
les associations qui luttent contre l’homophobie.


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