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Tournée de Capleton : les associations ne relâchent pas leur mobilisation

date de redaction lundi 6 juin 2005


Le Parc de la Villette (Paris) à son tour annule le concert du chanteur de reggae homophobe.


Communiqué de presse commun des associations : Actions Gay, Collectif contre l’homophobie, Coordination InterPride France, Interassociative lesbienne, gaie bi et trans, Solidarité Internationale LGBT - 6/6/2005

A Reims, Lille, Toulouse, Clermont-Ferrand, Saint-Brieuc, Reignier, les concerts
du chanteur de reggae jamaïcain Capleton ont été annulés, suite à la mobilisation
de nombreuses associations lesbiennes, gaies, bi et trans (LGBT) qui dénoncent
ses chansons violemment homophobes. Le Parc de la Villette vient également
d’annoncer à l’Inter-LGBT son intention d’annuler le concert prévu le 26 juin au
Zénith : les responsables du Parc de la Villette n’ont pas souhaité que leur image
soit associée à celle de Capleton.

A l’initiative de cette campagne de sensibilisation, Action Gay, le Collectif contre
l’homophobie, la Coordination InterPride France, l’Interassociative lesbienne, gaie,
bi et trans et Solidarité Internationale LGBT maintiennent leur demande
d’annulation auprès des autres salles ayant programmé Capleton.

Même relativisés et resitués dans un contexte jamaïcain qui expliquerait tout, les
faits restent en effet têtus. Capleton a produit au moins quatre titres d’incitation à
la haine et à la violence homophobe. L’un d’eux, « Hang dem up » (« Pendez-les »)
est encore distribué en France dans l’album « Live at Negril », sorti en 2003.
Les albums récents de Capleton comportent également de nombreuses paroles
d’un sexisme insupportable. Or, en Jamaïque où l’homosexualité est criminalisée
et passible d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à dix ans, assortie de
travaux forcés, des hommes et des femmes subissent régulièrement
de très graves violences du fait de leur orientation sexuelle réelle ou supposée.
Le fondateur de l’unique association LGBT de l’île a été assassiné l’été dernier et
certaines chansons exaltent cette culture de haine et de violence. Il n’y a eu ni
regrets, ni excuses sur ces textes encore récemment produits et figurant dans des
albums aujourd’hui toujours vendus. Nul ne tergiverserait si ces propos haineux
n’avaient pas été homophobes mais racistes ou antisémites.

Le 4 février 2004, un accord a été signé entre l’association Outrage !, Black Gay &
Lesbians Advisory Group et les principaux labels de reggae jamaïcain. Selon ces
termes, les producteurs s’engagent à ce que leurs artistes ne produisent plus de
nouveaux titres homophobes et ne chantent plus les anciens sur scène. Cet accord
a été obtenu au prix de lourdes concessions : il ne concerne pas les anciens albums
toujours en vente, les artistes ne l’ont pas personnellement signé et aucune excuse
publique n’a été obtenue.

Or, le 3 avril 2005, deux d’entre eux (Bounty Killer et Beenie Man) ont récidivé lors du
carnaval Last Hurrah en Jamaïque. Le Collectif contre l’homophobie, la Coordination
InterPride France, l’Interassociative lesbienne, gaie bi et trans et Solidarité Internationale
LGBT ne sont pas liés par un accord dont elles ne sont pas parties, qui fait l’impasse
sur les actes passés et qui n’est finalement pas respecté par des artistes qui n’y sont
pas engagés directement.

C’est pourquoi les cinq organisations maintiennent leur demande d’annulation des
concerts de Capleton.
Si celui-ci s’engage par écrit, en son nom propre,

  • à ne plus produire de titre homophobe, pour lui-même ou d’autres chanteurs,
  • à ne plus reprendre de textes homophobes dans ses concerts partout dans le monde,
  • à ne plus tenir en public, sous quelque forme que ce soit, des propos homophobes
    partout dans le monde, et notamment en Jamaïque,
  • à ne plus vendre d’albums comportant ces mêmes textes,

alors une discussion pourra s’ouvrir en vue de la suspension de la campagne menée par les associations LGBT.


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