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Des militants d’AGLA arrêtés à Paris

date de redaction samedi 23 avril 2005


Des membres de l’association des Gays et Lesbiennes Arméniens de France ont été arrêtés lors du dépôt de gerbe par les présidents Chirac et Kotcharian devant le mémorial du génocide arménien.


communiqué de presse AGLA - 22 avril 2005

Le soir du 22 avril 2005, lors du dépôt de gerbe par les Présidents français Jacques Chirac et le président arménien Robert Kotcharian devant la statue de Komitas commémorant le génocide des Arméniens, des militants de l’AGLA (Association des Gays et Lesbiennes Arméniens de France) ont été interpellés par les forces de l’ordre. Ils souhaitaient attirer l’attention du public sur l’homophobie du régime arménien.

En octobre de l’année dernière l’Arménie a été prise dans une hystérie homophobe suite à la menace d’un chef d’extrême droite d’outer les hommes politiques homosexuels. Armen Avetissian, le leader de l’Ordre des Aryens d’Arménie, connu pour ses déclarations haineuses à l’égard des minorités ethniques a annoncé qu’il disposait d’images et de cassettes vidéo sur les présumés hommes politiques homosexuels. Qualifiant les homosexuels de « résidus de la société », l’extrêmiste déclarait dans la presse que so n but n’était pas seulement de forcer ces ministres et députés à démissionner, mais aussi de les voir expulsés du pays. « Notre nation peut supporter une existence misérable mais elle ne permettra jamais d’être gouvernée par un groupe de pervers sexuels », rajoutait-t-il. En réaction aux rhétoriques d’Avétissian, la presse et la classe politique du pays se range aient de son côté et s’investissaient dans une honteuse campagne de dénigrement des gays.

Garnik Issagoulian, le conseiller de Sécurité nationale du président, a déclaré « si les députés du parlement ou les ministres sont révélés en tant qu’homosexuel, ils doivent aussitôt signer leur démission ». Durant les conférences de presse et dans les interviews, les députés de l’Assemblée Nationale ont été unanimes quand il s’agissait d’écarter les homosexuels du droit de gouverner ou de légiférer.

Le 30 octobre 2004, suite à cette montée de l’homophobie, AGLA organisait un piquet de protestation devant l’ambassade d’Arménie à Paris,. A cette occasion elle transmettait également une lettre au chef de l’Etat arménien exigeant la condamnation des propos haineux à l’égard des homosexuels et la proposition d’une loi interdisant toute incitation à l’homophobie.

Malgré les protestations d’AGLA, les pouvoirs arméniens ont fait la sourde oreille. A ce jour aucune condamnation, aucune mesure de prévention afin de contrecarrer l’homophobie n’a été prise en Arménie. Il n’existe aucune ONG de soutien aux gays et lesbiennes en Arménie. Les gays et les lesbiennes se retrouvent seuls face aux violences sans aucun recours. Les forces de l’ordre exercent le chantage et l’extorsion de l’argent comme au bon vieux temps de l’ex-URSS. La plupart des gays et lesbiennes trouvent dans l’exil vers les pays occidentaux le seul moyen de vivre leur homosexualité.

Le SIDA reste toujours un combat délaissé par les autorités arméniennes. L’écrasante majorité de la population en Arménie n’utilise pas les préservatifs, non seulement en raison de leur coût (le préservatif coûte presque 1 dollar américain tandis que le salaire moyen est aux alentours de 40-50 dollars), mais surtout par le manque d’incitation à les utiliser. Les campagnes sporadiques de prévention dans la presse ne sortent jamais du genre conventionnel. Elles ne sont ni claires ni pertinentes. De plus, les hommes, surtout les plus jeunes, ont du mal à acheter une capote s’ils aperçoivent une femme derrière le comptoir des pharmacies. Craignant d’être vus ou mal accueillis, rares sont ceux qui franchissent la porte d’un centre de dépistage même si le service est anonyme et gratuit. D’après les statistiques officielles, la population la plus touchée par la pandémie est c elle des toxicos. Le premier cas gay est enregistré en l’an 2000. Quand on sait que ce pays n’a aboli la loi anti-gay qu’en 2003 et qu’il n’existe aucune brochure préventive à destination des gays, on peut craindre que le pire soit encore à venir !


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