Vues d’en face

A tout seigneur tout honneur : c’est dans la plus grande salle du cinéma
Le Club (Grenoble) que seront attendus du 12 au 19 avril 2005 les
festivaliers de la (déjà !) 4ème édition de « Vues d’en face ».

L’édition 2004 ayant connu une affluence record, l’équipe organisatrice
se
devait de relever cette fois encore le défi. La qualité de la
programmation a su imposer le Festival auprès des spectateurs mais aussi
auprès de ses partenaires institutionnels plus nombreux voire nouveaux
cette année. Ainsi le Ministère de la Culture via sa Direction Régionale
s’associe à l’événement et rejoint le Conseil Général de l’Isère et la
Ville de Grenoble présents depuis la 1ère édition.

Cette reconnaissance publique s’accompagne de celle de la « profession »
 : des réalisateurs de tous horizons envoient spontanément leurs films et le Festival s’honorera à nouveau de la présence physique de plusieurs
metteurs en scène et comédiens.

Pendant huit jours, vingt longs métrages et autant de courts proposeront
une cartographie de la réalité homosexuelle internationale.

Bear Cub, film espagnol de Luis Miguel Albaladejo, ouvrira les
festivités.
Loin des clichés qui trop souvent caricaturent la communauté « gay », ce
film propose plusieurs visages de l’homosexualité : à la fois histoire
des
corps (filmés ici sans tabous), mais aussi histoire de vie : relations
familiales, amicales, sociales sont successivement abordées dans leur « 
complexité » et leur légèreté.

D’autres longs métrages se font l’écho de ce film emblématique de la
programmation 2005 : Garçon stupide, film suisse de Lionel Baier et Comme
un frère, film français de Bernard Alapetite et Cyril Legann présenté en
avant-première nationale, accordent à la sexualité une place essentielle
dans l’affirmation de soi.

Les filles ne seront pas en reste : Inescapable, film américain de Helen
Lesnick, est une véritable variation érotique de l’amour au féminin.

Mais si la chair est « gay », la réalité parfois l’est moins : Perry,
héros black et homo de Brother to Brother de Rodney Evans (USA) cherche à
trouver sa place dans une société afro-américaine parfois homophobe.

De la même manière, Marie-Laure et Carla racontent pudiquement dans J’ai
deux mamans, documentaire français, les nombreuses étapes indispensables
pour devenir mère (de sang ou d’adoption) quand on est lesbienne.

Mais l’émotion cette année encore sera au rendez-vous grâce au long
métrage Yossi & Jagger d’Eytan Fox. Cette superbe histoire d’amour montre
à quel point il est difficile pour deux garçons engagés dans l’armée
israélienne de s’aimer.

Dans un autre registre, But I’m a cheerleader de Jamie Babbit brosse le
portrait décalé d’une ado américaine attirée par les filles et que ses
parents vont tenter de remettre dans le « droit chemin ».

Une fois de plus, l’équipe du Festival offrira aux spectateurs un
panorama
réaliste, émouvant et surtout non conventionnel des identités
homosexuelles à travers le monde.

Le « 1er film gay russe », Je t’aime toi de Olga Stolpovskaya et Dmitry
Troitsky sera projeté en clôture du Festival et avant-première
grenobloise, preuve s’il en fallait de l’universalité de l’homosexualité.

Audacieux, impudiques, graves ou légers, les films de cette cuvée 2005 ne
laisserons personne indifférent.