jeudi 27 janvier 2005
Exister pour le plaisir, hormis le plaisir, ça n’a pas grand intérêt. Alors des militants qui ont envie d’agir ensemble ont réfléchi et discuté, à l’aube de l’année 2005. La réponse tient en 1142 mots.
Des lumières pour éclairer la diversité
“L’homme veut tout définir, tout classer, tout nommer,
voilà pourquoi il lui plaît d’avoir des messies et des évangiles,
mais ces personnifications et ces dogmes lui ont toujours fait pour le moins autant de mal que de bien.
Il serait temps d’avoir des lumières qui ne fussent pas des torches d’incendie.”
George Sand, Correspondance, 1868
communiqué Collectif PaCS etc - 21/1/2005
Nous avons pris une part longue et active à la création du pacte civil de solidarité. Aujourd’hui, près de 300 000 personnes se servent de ce nouveau cadre juridique. Un projet que nous avons dû défendre avec acharnement, et un peu seuls au début, est devenu la loi de tous. Que fait-on maintenant ?
D’une représentation jadis unique et dogmatique du couple, nous sommes aujourd’hui dans une société qui connaît des couples : des couples hétérosexuels, des couples homosexuels, des couples mariés, des couples pacsés, des couples concubins, des couples recomposés, des couples interculturels, des couples binationaux, des couples provisoires, des couples amoureux, des couples de solidarité, des couples parents d’enfants, des couples sans enfant... Cette liste ne vise pas à établir un classement, mais à souligner l’extrême diversité des situations existantes et, aujourd’hui plus ou moins admises socialement. Ni cette diversité, ni celle du regard social qui est porté sur elle ne sont anodins. Quant à la traduction de cette diversité dans la loi... Le chemin risque d’être long à l’heure d’une évolution conservatrice qui s’affirme en France et en Europe.
Le débat autour des élections générales de 2007 se polarisera notamment autour d’un certain nombre de questions de société, dont les questions de couples, de familles, de parentalités. Cette transition du débat politique national de l’économie vers la société est toujours à “éclairer”. Comme la société toute entière, qui a besoin de comprendre et d’appréhender - de digérer - ses propres évolutions. Et ce d’autant plus que le courant dominant qui est à l’œuvre pousse chacun dans des stratégies individuelles de sauvegarde financière - seule préoccupation réputée sérieuse - qui sapent toute idée de solidarité et toute notion de société, de groupe social vaste et divers. Dans une société d’économie dure, les liens de solidarité interpersonnels deviennent essentiels : traditionnellement, ce sont les religions qui tissent ces liens, on le voit encore aujourd’hui. D’autres moyens de tisser ces liens se développent ou peuvent se développer. Le pacs est l’un d’eux. Utilisé de fait comme une forme de conjugalité, il est d’abord un lien de solidarité entre deux personnes, pragmatique et reposant sur la responsabilité.
L’expérience informe. Né en 1991, le Collectif était alors une association revendicative, à la fois activiste et de lobbying. Depuis l’adoption du pacte civil de solidarité, elle est dans une situation floue, sans projet, par définition : chacun de ses animateurs prenant une “retraite” provisoire mais bien réelle. Nous voulons aujourd’hui en faire un collectif de réflexion qui pèse sur le débat politique.
Les questions posées peuvent fonctionner sur des rythmes différents. Elles peuvent déboucher sur d’autres débats, à moyen terme, qui nécessitent plus de distance ou un temps de maturation plus long. Dans ce contexte le Collectif Pacs, etc se fixe deux axes de réflexions et de débats :
Afin de développer une réflexion et des prises de position sur la base de ces deux axes de réflexion, le Collectif se choisit, dans le cadre de ses statuts, des outils :
Voilà quels sont l’organisation et les thèmes de travail que nous nous donnons pour revigorer le Collectif, intervenir dans les débats qui agitent notre société et amener de nouveaux thèmes de discussion qui seront autant de sujets de progrès. Parce qu’à la massue de la vérité assenée, nous préférons l’aiguillon de l’étonnement. Parce qu’il est toujours utile d’avoir d’autres lumières “qui ne fussent pas des torches d’incendie”... Paris, le 18 décembre 2004
contact : pacs.etc@wanadoo.fr