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Nouveau gouvernement : Chirac et Raffarin récompensent les anti-pacs

date de redaction vendredi 10 mai 2002


L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans s’inquiète de voir dans le gouvernement de très vigoureux opposants aux droits des homosexuels, voire des homophobes avérés.


communiqué inter-lgbt - 9/05/2002

Jean-Jacques Aillagon et Roselyne Bachelot-Narquin, qui ont pris position
publiquement en défense des libertés et des droits des homosexuels, y sont
très minoritaires. En effet, à l’exception de Madame Bachelot-Narquin qui
avait voté pour et de Jean-Louis Borloo qui s’était abstenu, tous les
membres du gouvernement qui ont été parlementaires en 1999 ont voté contre
le pacs, le Premier Ministre en tête.

Jean-François Mattéï est un adversaire de l¹égalité : ce porte-voix des
évêques à l¹Assemblée nationale, prosélyte des « modèles naturels de
l¹anthropologie », artisan d¹une normativité sociale sous le masque de
l¹éthique, affirmait tout simplement que « du point de vue de la société il
ne peut y avoir aucune équivalence entre couples hétérosexuels et couples
homosexuels ». Il devient Ministre de la Santé, de la Famille et des
Personnes handicapées.

Patrick Devedjian (demandait d¹interdire par la loi l¹adoption par l¹un des
partenaires d¹un couple pacsé et) défendait « le droit élémentaire [des
homosexuels] de vivre discrètement » contre un pacs conçu « pour ceux qui
acceptent de se déclarer comme tels ». Il se retrouve Ministre délégué aux
libertés locales ; espérons que le ministre ne confonde pas
« droit élémentaire » avec obligation.

Renaud Dutreil a été l¹auteur d¹innombrables d’amendements visant à démolir
le projet du pacs. Il trouve une reconnaissance de ses faits d’armes en
devenant Secrétaire d’État.

Nicolas Sarkozy déclarait que nous avions « cru entendre » des propos
homophobes lors de la discussion parlementaire. Numéro 2 du gouvernement, il
dirige un Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des
Libertés locales, incarnation des obsessions sécuritaires de la campagne
présidentielle ; espérons qu¹il entende désormais la violence homophobe,
lesbophobe et sexiste.

Michèle Alliot-Marie, Renaud Donnedieu de Vabre, Hervé Gaymard se sont tous
exprimés contre le pacs, et plus généralement contre l’ouverture de droits
pour les personnes homosexuelles.

L’Inter-LGBT se montrera extrêmement vigilante à l’égard de la politique
menée par ce gouvernement ; elle demande une fois encore au Président de la
République de ne pas instrumentaliser les voix qu’il a obtenues ce dimanche
5 mai pour légitimer une politique sécuritaire, familialiste ou de
régression sociale que l¹écrasante majorité de ses électeurs ont refusée en
disant NON à Le Pen.


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