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La lutte contre le sida à l’ordre du jour du conseil des ministres

date de redaction jeudi 2 décembre 2004


Au cours du conseil des ministres du 1er décembre, Philippe Douste-Blazy a présenté les grandes lignes du programme national de lutte contre le VIH/sida 2005-2008.


extrait du compte-rendu du conseil des ministres du 1er décembre 2004

Le ministre des solidarités, de la santé et de la famille a présenté une communication relative à la lutte contre le sida.

En France, la situation est aujourd’hui inquiétante et rend nécessaire la mobilisation de tous les acteurs : environ 6000 personnes ont appris leur séropositivité en 2003. Si l’épidémie d’infection à VIH est pratiquement maîtrisée chez les usagers de drogues, elle est de nouveau en augmentation chez les homosexuels qui représentent 22% des nouveaux diagnostics. Ce phénomène, qui s’explique par la recrudescence des comportements à risque, s’accompagne de la nouvelle émergence d’infections sexuellement transmissibles qui avaient quasiment disparu.

Les personnes infectées par voie hétérosexuelle représentent plus de la moitié des cas (57%) ; 60% d’entre elles sont des femmes et 50% ont la nationalité d’un pays d’Afrique subsaharienne. L’épidémie frappe inégalement le territoire : près de la moitié des nouveaux diagnostics en 2003 concernent l’Île-de-France et 8% les Antilles et la Guyane.

Le programme national de lutte contre le VIH/sida 2005-2008, qui est actuellement soumis à la concertation des différents acteurs, prévoit de renforcer les actions de prévention en direction des populations et territoires prioritaires (homosexuels, migrants, personnes séropositives et départements français d’Amérique). Les crédits d’intervention consacrés à la lutte contre le sida, qui représentent environ 64 millions d’euros, seront maintenus.

Le partenariat avec les associations, acteurs indispensables dans la lutte contre le sida, sera privilégié dans la mise en œuvre du plan. La reconnaissance par le Gouvernement de la lutte contre le sida comme grande cause nationale pour l’année 2005 doit les aider dans leur mobilisation et contribuer à la visibilité du dispositif de communication.

L’accès aux soins sera favorisé : devraient notamment être remboursés en ville, au début 2005, les tests génotypiques de résistance du VIH et le dosage plasmatique des antirétroviraux. Des permanences d’accueil et de soutien assurées par des associations existent dans plus de 70 départements ; 150 places supplémentaires sont prévues en 2005.

Dans le monde, 4,9 millions personnes environ ont été infectées par le VIH en 2004 et le nombre de personnes séropositives est estimé à 39,4 millions. 68 millions de personnes pourraient mourir du sida dans les 45 pays les plus touchés dans les 20 prochaines années.

C’est pour répondre à ce défi international que le Président de la République a décidé de faire de la France le deuxième contributeur au fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, avec une contribution de 150 millions d’euros par an.

Il a présenté le 20 septembre dernier à New York, aux côtés du président du Brésil, la proposition d’un nouveau mode de financement de l’aide au développement par la mise en place d’une taxe internationale permettant de financer des programmes de santé pour les pays en développement. Un programme spécifique de financement des vaccins pour les pays pauvres est également prévu.

En outre, le Gouvernement vient d’attribuer au groupement d’intérêt public Esther, présidé par M. Bernard Kouchner, cinq millions d’euros supplémentaires pour la distribution de trithérapies dans les pays en développement. Il soutient activement les programmes de recherche innovants, notamment ceux développés par l’Agence nationale de recherche sur le sida et défend activement à l’étranger l’idée qu’il ne faut pas différencier le traitement de la prévention.

Le Gouvernement a décidé d’accélérer la mise en œuvre du volet international de sa stratégie de lutte contre l’épidémie selon deux orientations :

 l’amélioration de l’accès aux médicaments pour les pays pauvres. La France a annoncé qu’elle transposerait l’accord " médicament " du 30 août 2003 qui autorise un pays qui a besoin d’un médicament mais n’en dispose pas, à demander une licence obligatoire au pays détenteur du brevet et à utiliser cette licence en faisant produire le médicament dans un pays tiers, après appel d’offres ;

 la création d’une stratégie européenne de recherche d’un vaccin contre le sida. Pour répondre à l’appel de scientifiques européens pour une recherche européenne coordonnée sur le vaccin contre le sida, la France a obtenu l’accord des sept pays européens les plus engagés dans la recherche (l’Allemagne, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Suède, les Pays-Bas et la France) afin d’harmoniser les choix des candidats vaccins pour atteindre une masse critique permettant le développement d’essais cliniques en Europe. Cette " Europe du vaccin contre le sida " sera entérinée le 7 décembre prochain lors du prochain Conseil des ministres de la santé de l’Union européenne.

Plus d'informations :

source : http://www.elysee.fr


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