Accueil > Actualités > Scandale homophobe à la Commission européenne

Scandale homophobe à la Commission européenne

date de redaction vendredi 15 octobre 2004


L’Inter LGBT exhorte les membres du Parlement européen à ne pas céder au chantage du président Barosso, qui menace de dissoudre la Commission européenne si la nomination de Rocco Buttiglione, homophobe notoire, n’est pas avalisée.


communiqué de presse Inter LGBT - 13/10/2004

Le 27 octobre prochain, le Parlement européen procédera au vote
d’investiture de la Commission européenne constituée par son futur
président, José Manuel Durao Barroso. Lors de ses deux précédentes
auditions par le Parlement européen, les 5 et 7 octobre, le commissaire
désigné à la justice, aux libertés et à la sécurité, Rocco Buttiglione,
a fait connaître ses positions homophobes et machistes. Celui qui
considère l’homosexualité comme un "péché", et qui estime que le
mariage a pour but de "permettre aux femmes d’avoir des enfants et la
protection d’un mâle", est sans doute le pire candidat pour des
fonctions qui l’amèneront à proposer des directives et des programmes
d’action pour lutter contre les discriminations. N’avait-il pas
combattu, au nom du gouvernement italien, l’inscription de
l’orientation sexuelle parmi les motifs de discriminations combattus
par la Chartes des droits fondamentaux ?

En maintenant cette candidature, et ce malgré un vote de défiance de la
Commission des affaires civiles du Parlement européen, le président
Barroso a choisi le passage en force : ou bien son candidat est accepté
par le Parlement européen, ou bien c’est la Commission européenne tout
entière qui est rejetée.

Pour la deuxième fois consécutive, les conservateurs, majoritaires dans
les gouvernements de l’Union européenne ainsi qu’au Parlement européen
exercent ce scandaleux chantage pour faire entériner leurs choix de
porter à des responsabilités des candidats aux convictions sexistes et
homophobes (cf. élection d’Anna Zaborska, eurodéputée homophobe à la
tête de la Commission des droits d es femmes du PE). Alors que le
fonctionnement de l’Union européenne appelle au consensus plus qu’au
clivage droite-gauche, les choix faits donnent du grain à moudre à ceux
qui veulent rejeter l’Europe.

La désignation de Buttiglione à ce poste de commissaire est
contradictoire avec l’histoire et l’identité de l’Union européenne qui
a fait progresser ces 15 dernières années les droits des femmes et des
personnes lesbiennes et gaies. L’Inter-LGBT demande donc :

  • à José Manuel Durao Barroso de retirer la candidature de Rocco
    Buttiglione ;
  • aux députés européens français de l’UMP de tenir les engagements
    qu’ils ont pris durant la campagne des européennes en se désolidarisant
    du soutien affiché par le groupe PPE dans lequel ils siègent : on se
    souvient que l’UMP s’était en effet engagée à lutter contre les
    discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre
     ;
  • à l’ensemble des députés européens français d’exercer toutes les
    pressions possibles pour que la candidature de Buttiglione ne soit pas
    présentée au vote du Parlement européen.

Alain Piriou, porte-parole


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur