Accueil > Actualités > Les 10èmes rencontres nationales inter centres LGBT

Les 10èmes rencontres nationales inter centres LGBT

date de redaction lundi 28 juin 2004


La fédération des CGL tient sa prochaine AG les 18 et 19 juillet à Marseille. A cette occasion, elle tire le signal d’alarme sur la fragilité de ses membres.


COMMUNIQUÉ N°IC/CP/04/08 - Angers (49), le lundi 28 juin 2004

§1-/ Fragilité des associations LGBT : L’INTER CENTRES LGBT tire le signal
d’alarme/ Après avoir tenu ses IXèmes Rencontres nationales à Metz en
février dernier (voir les conclusions de ces Rencontres [a]),
l’INTER CENTRES LGBT tiendra ses Xèmes Rencontres nationales à Marseille,
dimanche 18 et lundi 19 juillet prochains.
Toute association concernée par l’objet de la fédération des CGL est invitée
à rejoindre les huit CGL signataires de la Charte des Centres LGBT de France
et leurs 23 Membres associés, qui seront accueillis par Nadine
Lejeune-Combrault (Vice-Trésorière du CGL Angers).

§2- La priorité des Xèmes Rencontres INTER CENTRES LGBT sera d’alerter
l’opinion sur la fragilité du tissu associatif LGBT. Les CGL de Toulouse,
Montpellier, Marseille, Tours et Bordeaux ont déjà disparu. Les Membres
associés de l’INTER CENTRES LGBT à Cherbourg, Troyes et Beauvais ont
disparu. Toulouse a pu voir renaître un CGL, mais dans chacune des autres
villes les populations LGBT n’ont pas retrouvé le niveau de protection et de
défense de leurs intérêts qui était assuré par ces associations. Et
peut-être n’est-ce pas fini : la pérennité des CGL de Metz et Paris ou des
Membres associés à Caen et Valence, notamment, est à son tour menacée. À
quelques exceptions près, d’autant plus appréciables qu’elles sont rares,
nos associations ne reçoivent pas un soutien pertinent des autorités de la
République (éluEs locaux ou nationaux, gouvernement, décideurEs
administratiVEs...).
Pourtant, nos associations luttent chaque jour sur le terrain pour
l’application à toutes et tous des valeurs de la République. Nous menons
chaque jour sur le terrain des actions d’intérêt public que personne d’autre
ne peut ou ne veux mener, notamment en matière de prévention suicide ou
VIH/sida. La fédération des CGL s’interrogera sur la corrélation à établir
entre l’effondrement des subventions à ses programmes de lutte contre le
VIH/sida et la recrudescence des IST constatée le 23 juin dernier par
l’InVS [b].
Elle réfléchira aux démarches à mener de toute urgence pour réaffirmer
auprès des pouvoirs publics l’utilité sociale de son action.

§3- Dans le cadre de son objectif de lutte contre l’homophobie,
l’INTER CENTRES LGBT décernera son "Prix 2004 de la démarche la plus
favorable à l’intégration sociale et à l’épanouissement des personnes LGBT",
puis son "Anti-Prix 2004 de la démarche la plus préjudiciable à
l’intégration sociale et à l’épanouissement des personnes LGBT".

*
Parmi les démarches "favorables" pressenties lors des dernières Rencontres
de Metz :
 Le courage de Sébastien Nouchet, de son entourage et de son compagnon
Patrice Jondreville depuis l’agression du 16 janvier 2004 à Nœux-les-Mines
(62) ;
 L’acceptation du principe de la tenue de cérémonies républicaines de PaCs
en mairie, par Franck Leroy, maire d’Epernay (51), le 5 novembre 2003 ;
 La tenue d’une cérémonie républicaine de PaCS en mairie, par Marie-Odile
Téruel, conseillère municipale à Villers-lès-Nancy (54), le 9 novembre
2002 ;
 Le soutien de la DDASS Maine-et-Loire aux projets de Quazar, CGL Angers,
depuis le 30 novembre 2001 ;
 Le soutien de la mairie du Mans aux projets d’HOMogênE, Membre associé de
la fédération au Mans, depuis mai 1996 ;
 Le soutien de la mairie de Carvin (62) aux projets des Sœurs de la
Perpétuelle Indulgence de Lille depuis le 28 novembre 2003 ;
 La création de la mallette pédagogique "Vivre ses différences - Comment
parler de l’homophobie" par Couleurs Gaies, CGL Metz, et notamment Dominique
Weyant, en janvier 2004 ;
 La réalisation de la manifestation culturelle et sociale "Différences de
différences" par Massimo Prearo, salarié du CGL Paris, du 17 mai au 25 juin
2003 ;
 Le soutien d’établissements commerciaux orléanais à la campagne de
prévention VIH/sida menée par le GAG, Membre associé de la fédération à
Orléans, durant l’été 2003 ;
 La campagne publicitaire diffusée par la librairie indépendante nîmoise
"Goyard" lors des fêtes de la fin 2003, reprenant des petites annonces de
rencontre banalisant le fait LGBT avec en particulier celle-ci : "Marcel P.
désire rencontrer J.H. à la recherche du temps perdu et + si affinités", au
milieu d’autres panneaux comme : "Marguerite D. cherche Amant pour...".

*
Parmi les démarches "préjudiciables" pressenties lors des dernières
Rencontres de Metz :
 Les agressions homophobes de François Chenu, Jean-Pierre Humblot et
Sébastien Nouchet ;
 L’attitude de la mairie de Metz (aggravée depuis par la fermeture
arbitraire du centre-ville messin à la 2ème Marche des Fiertés LGBT de
Lorraine organisée le 5 juin dernier par Couleurs Gaies, CGL Metz, et par
Homonyme, Membre associé de la fédération à Nancy) ;
 L’attitude de la DDASS Gironde lors de la fermeture du CGL Bordeaux, le 28
février 2003 ;
 L’attitude des structures "qui freinent l’information contre les
homophobies" ;
 Les déclarations de Dominique Versini, secrétaire d’Etat à la lutte contre
la précarité et l’exclusion, le 28 mai 2002, dans l’émission "Pot-au-feu" de
Jean Lebrun diffusée sur France Culture, estimant que "2.000, 5.000 enfants
roumains de 8 à 12 ans sont livrés à la prostitution dans Paris et sont
exploités, utilisés dans des backrooms, des boîtes de nuit...".

§4- Soucieuse de protéger et défendre les personnes LGBT sur l’ensemble du
territoire national, en métropole comme outre-mer, l’INTER CENTRES LGBT
étudiera la candidature de An Nou Allé ! (Association lesbienne, gaie, bi &
trans de Martinique et des Martiniquaises et Martiniquais en France),
nouvellement créée par Louis-Georges Tin, qui se donne pour objet de
favoriser l’émergence d’un projet de CGL en Martinique.

§5- L’intégralité du projet d’ordre du jour des Xèmes Rencontres
INTER CENTRES LGBT sera disponible sur notre site [c]. Pour rappel, l’objet
de l’INTER CENTRES LGBT est de fédérer les CGL et les militantEs qui se
destinent à l’accueil des personnes LGBT. L’INTER CENTRES LGBT rassemble les
acteurs sociaux généralistes et de terrain du tissu associatif LGBT
national. À travers toute la France, en métropole comme outre-mer, ses 31
Membres titulaires et associés gèrent notamment des locaux ouverts à tout
public intéressé par les questions relatives à l’orientation sexuelle ou à
l’identité de genre. Leur principale compétence est, au quotidien,
d’accueillir et d’écouter des personnes en situation d’interrogation, de
difficulté voire de détresse. Le CGL Angers, Quazar, assure actuellement la
présidence de la fédération des CGL.

Pour l’INTER CENTRES LGBT,

Vu l’article 10, al.5 des statuts,

La Porte-parole nationale déléguée,
Nadine Lejeune-Combrault

Le Porte-parole national délégué,
David Auerbach

porteparolat@inter-centres-lgbt.org

[a] "Homophobie / LGBTphobies : les gouvernements "attendent", Jean-Pierre,
Sébastien et 6.000 suicidé-e-s par an "n’attendent" plus (Conclusions des
IXèmes Rencontres nationales INTER CENTRES LGBT)" :
http://inter-centres-lgbt.org/09R/09Rpv.html

[b] InVS, communiqué de presse du 23 juin 2004, "Les comportements sexuels à
risque se maintiennent à un niveau préoccupant parmi la population
homosexuelle masculine" :

"Les données de la surveillance de l’infection à VIH (*1), des autres
infections sexuellement transmissibles et des enquêtes de comportements
menées par l’Institut de veille sanitaire soulignent la fréquence des
pratiques sexuelles à risque dans la population homosexuelle.

"La transmission du VIH, toujours active dans la population homosexuelle
masculine
"Les résultats de la notification obligatoire du VIH (*2) indiquent que 27%
des personnes ayant découvert leur séropositivité sont des homosexuels
masculins dont la contamination a eu lieu dans les 6 derniers mois pour 58%
d’entre eux. Bien que les hommes gay aient plus fréquemment recours au
dépistage que le reste de la population, ces données témoignent néanmoins
d’une transmission active persistante du VIH parmi la communauté
homosexuelle.

"Une recrudescence des infections sexuellement transmissibles (IST)
"La survenue d’IST dans la communauté homosexuelle masculine oriente elle
aussi vers une recrudescence des comportements à risque. L’augmentation des
cas de syphilis a été de plus de 100% entre 2001 et 2002 (*3) et, en dépit
des actions de prévention et des incitations au dépistage, 428 cas ont été
notifiés à l’InVS en 2003. Depuis l’émergence de cette épidémie, 80% des cas
concernent des homosexuels masculins et la moitié est co-infectée par le
VIH./ Plus récemment, une investigation de l’InVS à la suite de signalements
en provenance des Pays-Bas et de Belgique a permis d’identifier 38 cas de
lymphogranulomatose vénérienne rectale (LGV) en France (*4), tous survenus
dans la communauté homosexuelle.

"Des comportements à risque persistants
"L’Enquête Baromètre Gay 2002 (*5) réalisée dans les lieux de rencontre gay
en France souligne la persistance du relâchement de la prévention : 53 % des
répondants indiquaient avoir eu plus de 10 partenaires sexuels au cours des
12 derniers mois. Les pratiques à risque avec les partenaires occasionnels
concernaient plus de la moitié des répondants pour la fellation avec
exposition au sperme, 93% pour la pénétration anale et 33% déclaraient au
moins une pénétration anale non protégée. Enfin, un sur 10 indiquait être
séropositif tandis que plus d’un quart ignorait son statut sérologique./ Les
causes de ce relâchement sont multiples et leur analyse demeure complexe.
L’Enquête Presse Gay 2004, qui débutera en septembre prochain permettra de
mieux les appréhender. Cependant, face à ces résultats préoccupants la
mobilisation de l’ensemble des acteurs de la lutte contre le sida et de la
prévention demeure plus que jamais nécessaire. L’information des populations
concernées doit contribuer à renforcer leur prise de conscience et leur
vigilance face aux risques de transmission sexuelle."

Références
1. Maintien des comportements sexuels à risque dans la population
homosexuelle masculine.
2. Données de la notification obligatoire du VIH et de la surveillance
virologique au 30/09/03, Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°24-25/2004.
3. Surveillance de la syphilis en France métropolitaine, 2000-2003.
4. Émergence de Lymphogranulomatose vénérienne rectale en France. Cas
estimés au 31 mars 2004. Synthèse réalisée le 1er juin 2004.
5. Enquête Baromètre Gay 2002 et réponse Flash.
L’ensemble de ces données est disponible sur le site de l’InVS :
www.invs.sante.fr
http://www.invs.sante.fr/display/?doc=presse/2004/communiques/ist_230604

[c] Projet d’ordre du jour des Xèmes Rencontres INTER CENTRES LGBT :
http://inter-centres-lgbt.org/10R-1/10R-1oj.html


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Infos éditeur