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Le CIO approuve le consensus sur les athlètes ayant changé de sexe

date de redaction mercredi 19 mai 2004


La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) a approuvé le consensus proposé par la commission médicale, qui précise les conditions à respecter par une personne ayant changé de sexe pour participer aux compétitions sportives.


communiqué de presse CIO - 17/5/2004

Déclaration du consensus de Stockholm concernant les changements de sexe dans le sport

Le 28 octobre 2003, un groupe spécial convoqué par la commission médicale du
CIO s’est réuni à Stockholm pour émettre des recommandations concernant la
participation d’athlètes (hommes et femmes) ayant subi un changement de
sexe.

Ce groupe était composé de :

  • Prof. Arne Ljungqvist (SWE)
  • Prof. Odile Cohen-Hagenauer (FRA)
  • Prof. Myron Genel (USA)
  • Prof. Joe Leigh Simpson (USA)
  • Prof. Martin Ritzen (SWE)
  • Prof. Marc Fellous (FRA)
  • Dr Patrick Schamasch (FRA)

Le groupe confirme la recommandation faite précédemment selon laquelle « tout
homme ayant subi un changement de sexe avant la puberté devrait être
considéré comme étant de sexe féminin ». Cela s’applique également aux
femmes, qui devraient donc être considérées comme étant de sexe masculin.

Le groupe recommande que les hommes (et femmes) ayant subi un changement de
sexe après la puberté soient autorisés à participer à des compétitions
féminines ou masculines, selon le cas, à condition que :

  • des transformations anatomiques chirurgicales aient été effectuées,
    notamment changement des organes génitaux externes et gonadectomie ;
  • une reconnaissance légale du nouveau sexe ait été accordée par les
    autorités officielles compétentes ;
  • un traitement hormonal approprié au nouveau sexe ait été administré durant
    une période suffisamment longue pour réduire au minimum les avantages liés
    au sexe dans les compétitions sportives ;

De l’avis du groupe, l’athlète ne devrait pas être admissible avant un
minimum de deux ans après la gonadectomie.

Une évaluation confidentielle au cas par cas sera effectuée.

En cas de doute concernant le sexe d’un athlète, le délégué médical (ou
personne équivalente) de l’organisme sportif concerné sera habilité à
prendre toutes les mesures appropriées pour déterminer le sexe d’un
concurrent.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter la note explicative de
M. Arne Ljungqvist , président de la commission médicale du CIO.

Note explicative concernant la recommandation sur les changements de sexe
dans le sport

Par le passé, il y a eu de rares cas où des athlètes ont changé de sexe au
cours de leur carrière sportive. Il est arrivé occasionnellement que ces
athlètes continuent la compétition sous leur nouveau sexe. Ces cas semblent
avoir été traités séparément par les fédérations sportives responsables,
sans règles claires. Ils ont toutefois été extrêmement rares et ne semblent
pas avoir posé de problème significatif pour le sport en général.

Avec l’arrivée de méthodes améliorées d’identification des transexuels et la
possibilité de corriger toute ambiguité sexuelle, le nombre de personnes
ayant subi un changement de sexe s’est accru. Cette augmentation est devenue
particulièrement importante après l’introduction d’une législation à cet
égard dans bon nombre de pays.

Le nombre croissant de ces cas touche aussi à présent le sport. Même si en
général, les personnes qui changent de sexe ont des problèmes personnels qui
font qu’il est peu probable qu’elles pratiquent un sport de compétition, il
y en a pour qui la participation au sport est importante. C’est pourquoi la
question a été posée de savoir si des prescriptions spécifiques pouvaient
être introduites à cet effet et, dans l’affirmative, quelles seraient-elles.

La première organisation sportive internationale à avoir abordé cette
question a été l’IAAF en 1990. Lors d’un séminaire, des experts ont
recommandé à l’unanimité que toute personne ayant subi un changement de sexe
avant la puberté soit autorisée à concourir sous son nouveau sexe. Les
personnes ayant changé de sexe après la puberté ont été considérées pour
leur part comme présentant un problème plus complexe car ayant été sous
l’influence des hormones propres à leur ancien sexe durant la puberté.
Ainsi, puberté masculine va de pair avec testostérone qui pourrait, en
théorie, revêtir une importance même après un changement de sexe. Par
conséquent, il a été recommandé que ces cas soient évalués sur une base
individuelle par des experts compétents avant qu’une décision ne soit prise
par l’autorité sportive concernée. Ces recommandations ont également servi
de principes directeurs au CIO, lorsque des questions ont été posées.

Depuis quelques années, la recommandation d’une évaluation au cas par cas
des athlètes ayant subi un changement de sexe après la puberté est
clairement insuffisante. Il a été demandé au CIO d’expliquer en quoi
consisterait une telle évaluation et quelles conditions devraient être
remplies avant que l’athlète ne soit autorisé à concourir sous son nouveau
sexe.

La présente recommandation est le résultat d’une actualisation des
directives de l’IAAF par un groupe d’experts, auxquelles des prescriptions
claires ont été ajoutées concernant le droit de concourir sous le nouveau
sexe lorsque le changement a eu lieu après la puberté. Les aspects les plus
débattus ont été les suivants :

  • (A) Durant combien de temps l’influence
    hormonale de la puberté revêt-elle une importance ?
  • (B) L’influence de la
    testostérone sur la force musculaire durant la puberté d’un homme
    disparaîtra-t-elle un jour ?
  • (C) Combien de temps devrait durer le traitement
    aux hormones féminines pour être considéré comme suffisant ?
  • (D) Comment
    peut-on être sûr que le traitement requis aux hormones féminines est
    effectivement administré ?

Toutes ces questions ont été examinées par le
groupe d’experts, qui a également demandé conseil auprès de confrères
externes, avant d’émettre les recommandations ci-jointes.

Arne Ljungqvist
Président de la commission médicale du CIO


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