Pas de grandes affiches annonçant l’événement avec force hommes nus promettant des plaisirs improbables. CNN, France 2 et même France Info ont occulté l’information, d’ailleurs il n’y avait pas la moindre dépêche à l’AFP. C’est dans la plus grande discrétion que le Batchi a rouvert ses portes début mai, laissant à la rumeur générale (si efficace par chez nous) la diffusion de l’information. Mais bon, on dira ce qu’on voudra, moi je n’ai appris que samedi 6 mai que ses portes étaient ouvertes déjà le jeudi précédent…

« COMMENT ? Et on ne m’a pas prévenu ! ? »
Il faut croire que non.

Certes, il y avait bien eu cette tentative de teasing qui ne dura pas, le vendredi 28 avril, avec Didier du Bon Accord annonçant à la cantonade que l’ouverture du Batchi, prévue pour le soir même, était repoussée d’une semaine. Mais, croyant à une technique commerciale beaucoup plus perverse qui nous ferait attendre jusqu’à l’émeute, je ne me suis pas précipité rue Vasselot pour dire « preums ».

Passé les premières émotions dues à l’indignation, j’insistai donc pour faire l’après-BA dans la discothèque en question avec un groupe d’adorables connaissances alcooliques et, surtout, mon mari.

Passé la fameuse porte à judas, toujours si sympathique, je découvris le nouveau visage du Batchi, où les nouvelles patronnes, qui ont su entreprendre de vrais travaux, sont venues à bout de l’ambiance sombre et glauquissime d’une décoration pré-eighties. Finies les tables sales et les banquettes noircies ; la nouvelle déco se veut sobre, lumineuse et colorée. En raison de la foule en furie venue comme moi humer l’odeur de neuf du bar relifté avec goût, on appréciait l’élimination des sièges embarrassants pour donner plus de place à une pièce qui en avait bien besoin, impression renforcée par l’utilisation aux murs de couleurs claires et par le déménagement de l’aquarium à musique, qui se retrouve dans le coin du fond.

Au bout d’une ou deux heures d’une très agréable soirée malgré une chaleur moite oppressante, une conclusion s’imposa cependant : nul ici n’osera prétendre avoir passé une mauvaise soirée au New Batch’.

Assurément, le lifting du Batchi, s’il n’est pas le plus grand happening du mois, est la nouvelle la plus réjouissante de l’année. Après l’explosion dans la région de bars homos qui n’en étaient pas vraiment, les craintes quant à la reconversion étaient justifiées. Mais son ambiance fraîche et jeune, sans être parisianiste, est pleine de promesses de bonnes soirées à venir. Car le Batchi s’annonce à présent comme étant un rendez-vous agréable pour des soirées entre amis « hyppper sympa ». Oui, c’est ça. Sympa. Enfin.