L'université euroméditerranéenne
des homosexualités

Marseille lundi 22 juillet 2002

Il fallait se lever avant :

pour se faire masser, et commencer une initiation culturelle, sensuelle qui fait partie intégrante des UEEH.

Ce matin peinture :

L'atelier de Pascal Masson vous propose de découvrir les couleurs, les formes projetées sur le papier, laisser enfin de la liberté à votre imagination contrainte dans dans cette matrice qui mal fait.

Recalé !

Tel pourait être la conclusion de l'atelier "Comment combler le fossé entre générations"
Non par défaut de bonnes volontés et de réflexion, mais plutôt parce que peu ont accepté de suivre le cheminement de l'autre. Une grande partie du temps à consisté en une description de situations archies connues, récurrentes. Nous les connaissons toutes, elles sont clivantes  stéréotypées et participent à l'angoisse de l'autre : les jeunes attirants, chaîres fraîches, fragiles, les vieux vicieux, sages et/ou protecteurs.
Oui, la société markette les jeunes pour en faire des consommateurs, mais faut-il se projeter "jeunes" pour autant ?
Oui, les commerces gais ne sont pas conviviaux et accueillants. Mais il y-t-il une obligation à les fréquenter ?
Oui, il est probable que les gays et les lesbiennes ne s'inscrivent pas implicitement dans le déroulement du temps du fait d'un décrochage familial et de l'absence de descendance.

Oui, le point commun des gays et des lesbiennes est la solitude (cf l'étude de Marie Ange Schiltz). Mais il y a-t-il d'autres solutions que les bars et les associations pour se rencontrer ?
La question reste en suspend et pour cause, elle n'a pas été posée dans les bons termes, à moins qu'elle n'ai été occultée. Le fossé ne se comblera pas en se faisant la courre, en se rencontrant dans l'objectif de se plaire et se séduire. La question occultée pouvant être : "qu'avons nous à vivre ensemble dans la cité au quotidien", et sutout pourquoi ?

Nottons, l'engagement de l'association moove de Lyon qui à contrario de fixer une limite d'age, fixe une limite de comportement. Les individus se cotoîent dans la limite du respect de chacun. Sachant que le respect intègre aussi la séduction.

Il reste à analyser pourquoi, comment, se rencontrer, et faire ensemble pour découvrir et apprécier l'autre dans sa différence.
 

Résistance politique et complicité relationelle : du désir de subversion à la subversion du désir

A la suite de la première confrence de François Delors, j'ai décidé de suivre le cycle proposé sur la semaine. Donald ayant choisit d'écrire "son innomable" avec Erik Rémes.
L'assemblée siffle, applaudit, que se passe-t-il ?
François Delors n'y est pour rien et n'en est ni le sujet. Deux photos géantes décorent le grand amphithéâtre depuis trois jours. Deux sexes féminins, l'un fermé, l'autre ouvert. Mais aujourd'hui, le voici voilé, celui qui était ouvert prêt à accueillir est caché par un voile de tulle rose. Une echelle est approchée et une bonne volonté masculine décroche le voile, c'est ce geste qui est le sujet des siflets et des approbations. Cette initiative, de dévoiler ce sexe  laisse éclater la vérité : être à l'écoute de l'autre. C'est aussi la réponse de la bergère au berger : les femmes aussi peuvent montrer leur sexualité, quand bien même certains hommes ne la supporte pas, et pour ces quelques indispositons, combien de femmes sont-elles dans l'obligation de supporter l'arrogance érectile des mâles ?
Un événement théâtrale qui se déroule à point nommé. François Delors provoque la discussion et enchaîne sur la dimension masculine des injures.
Il n'y a pas de différences entre les hommes et les femmes autres que construites socialement pour bénéficier majoritairement aux hommes. Ainsi, lutter contre l'injure sexiste, c'est lutter contre la différence construite. Je me permets de reprendre la métaphore apparemment bénines de François Delors. Lorsque les vaches se piquent contre les fils barbelés électrifiés, elles ne savent pas que ce sont les hommes qui les ont posés. Sinon, elles se rebelleraient contre es hommes et accessoirement conre les centrales nucléaires. Elles réagissent face à une ortie particulièrement urticante. Ainsi, la force du pouvoir est de faire passer le barbelé pour une construction naturelle. Concernant l'être humain, il n'y a pas de réference à la nature qui se tienne. Elle est un instrument.
On retrouve ce schéma dans de nombreuses situations. Les mots d'esprits, les injures et leur capacités initiatrices, séparent ceux qui peuvent jouer de ceux qui ne peuvent pas jouer.
C'est pour cela que les femmes habillées en homme ont toujurs été condamnées comme des usurpatrices. Les hommes habillés en femmes font de la dérision, de l'esprit. Si par malheur, ils le font "pour de vrai" ce sont des traitres.
La différence sexuelle mâle/femelle  a été redessinée en fonction du pouvoir autour du manque, de l'action et de la passivité. La culture a glorifié l'action ("enfin je pointe et je touche") et déconsidéré la passivité.
L'expérience du manque (pas de sexe externe érectible), est vécut comme une honte. Les femmes deviennent ainsi le territoire de la honte, le lieu du manque qui fait horreur. Les hommes vivent dans l'incertitude de le perdre, il est tellement mal foutu, fragile, mal placé, exposé aux coups. Cette fragilité est anxiogène.
Tout le travail de domination consiste donc à cultiver cette honte dans le plus large champs possible, ludique, texte, publicité. Il faut entretenir le manque du coté de la femme et la compétition du coté de l'homme. Lorsque la femme devient partenaire de cette compétition (voire le film "Ridicule" de Patrice Leconte), elle reste dans le rôle de la cantinière qui compte les points. Lorsque l'homme importe la passivité dans le territoire de l'actif, il devient contagieux.

Ainsi, être un homme n'est qu'une illusion et il n'y a rien de plus difficile que d'entretenir une illusion.
Je suis gay, car je suis là où l'on m'a désigné. Je suis gay car je ne suis pas hétérosexuel. Toutes les classifcations ont pour vocations à hiérarchiser, et le bas de l'echelle sera toujours écrasé.

Chacun doit prendre sa part du manque !

Décompression au patio :

Il faut du temps pour prendre ses marques au milieu de 450 gais et lesbiennes, ah oui bi et trans, réunies dans un lieu si fermé et ouvert à la fois. Tellement ouvert qu'il faut fumer à l'intérieur. Rappeller vous les tintins, ce qui vous ont le plus marquer sont ceux qui par extraordinaire vous ont resservi les quelques règles du théâtre de Molière dont l'unité de lieu. Je pense par exemple aux bijoux de la Castafiore, objectif lune. Ne serions nous pas dans cette même mise en scène, involontairement acceptée, à l'instar de couple si vicieux : désir/crainte ?

 

La soirée a été marquée par le bal des mariés organisé sous la houlette de l'association des gais-mustette. tchatchatcha, tango dance à deux, valse, toutes les dances qui insidieusement vous permettrons de vous rapprocher de l'être désiré. 

Reportage texte et photos : Pierre Léonard

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