L'actualité en France

 

Un nouveau président pour AIDES

La fédération nationale AIDES, qui regroupe 32 comités régionaux, change de président. Après sept années aux commandes de l'association, le très médiatique Arnaud Marty-Lavauzelle cède la place à Christian Saout. Il n'abandonne pas pour autant la lutte contre le sida, car il sera notament chargé des questions internationales.

La nouvelle équipe élue auprès de Christian Saout a tenu a réaffirmer son attachement à l'action fédérale en cours de redéploiement. Face aux nouveaux enjeux de la lutte contre le sida, la Fédération a décidé d'axer plus particulèrement son action autour de trois grands thèmes :

  • le droit des personnes
  • l'accès aux soins et l'information sur les traitements
  • la solidarité Nord-Sud

tout en renforçant le soutien méthodologique des comités dans leurs actions de proximité. Ces grandes lignes seront développées au cours des prochaines assises de l'association, qui se dérouleront en Octobre.

 

littérature
La mort de Julien Green

L'écrivain franco-américain est mort très discrètement au cours de la première quinzaine du mois d'août, à l'âge de 97 ans.

Son oeuvre prolifique - elle occupe huit volumes dans la collection de la Pleïade - est composée de plus de soixante ouvrages qui couvrent tous les genres littéraires, le roman, le théâtre, les essais. Il avait été élu a l'Académie Française en 1971.

Le plus impressionant de ses livres est sans conteste son journal intime. Entamé à l'âge de seize ans, Julien Green n'avait jamais cessé de l'alimenter de ses réflexions jusqu'à sa mort. Tout au long de son oeuvre, cet écrivain catholique a sans cesse été tiraillé entre son attirance pour les garçons et sa profonde foi en Dieu. Il s'est présenté devant son Créateur.

 

 

visibilité
Le salon de l'homosocialité 1998 n'aura pas lieu

Initialement prévue pour cet automne, l'idée de tenir un salon carrefour des modes de vie gais et lesbiens est abandonnée pour cette année.

La Sofiged, organisatrice de l'évènement, explique dans un courrier envoyé au début de l'été que faute d'avoir trouvé des sponsors pour assurer une partie du financement, le prix de location des espaces serait trop important. Une enquête de satisfaction réalisée à l'occasion du salon de l'an dernier montre que "les associations ne disposaient pas des fonds nécessaires pour régler les structures dans les mêmes conditions".

Dans sa missive, Charles Myara, président de la Sofiged, estime que "cette situation est la conséquence directe des difficultés que nous avons rencontrées au moment de la recherche de fonds pour la Lesbian & Gay Pride de juin". De nombreux acteurs de la vie gaie parisienne avaient remis en cause les manifestations de la LGP (voir nos compte-rendu).

 

mouvement
Campagne de protestation contre la MGEN

        Accompagner la femme ou l'homme de sa vie dans ses
derniers instants est toujours un drame. L'indemnité que le
cas échéant les mutuelles versent au survivant, ne remplace
pas l'amour perdu, mais permet d'éviter qu'au désespoir s'ajoutent des désordres financiers.
C'est pourquoi, lorsqu'un adhérent de la MGEN décède, celle-ci verse automatiquement au conjoint ou au concubin survivant une indemnité.
        A TOUS ? NON :
Pour la MGEN, vingt ans de vie commune n'y changeront rien: un compagnon ou une compagne du même sexe n'est pas considéré(e) comme un(e) concubin(e). Aucune indemnité n'est automatiquement versée au survivant.


C'est par ces premiers mots que le Centre Gai et Lesbien  de Paris lance sa pétition le 22 mars 1998. En quelques semaines, ce qui est malheureusement le lot quotidien des discriminations sociales subit par les gais et lesbiennes de France a entraîné une suite d'actions où de nombreux acteurs de la scène associative et politique ont pu exprimer leur talent, leur agressivité et leur sens de la diplomatie.

Pourquoi la MGEN ?
Est-ce sa vocation de mutuelle des fonctionnaires, est-ce le calendrier, ou sont-ce quelques propos mal mesurés, qui l'ont entraîné dans cette bataille. Il fallait sans doute un peu de tout cela pour que le coktail soit prêt à enflammer les passions. Et entre les tenants "du mariage sinon rien", les benis oui-oui et les justes milieu,  le terrain était idéal pour s'exprimer.

Qu'en reste-il ?
Probablement rien pour l'assuré ! La chambre des députés va examiner le Pacte Civile de Solidarité. L'ordre symbolique est en cause et c'est bien de lui dont il s'agit à chaque instant de notre vie. Ne laissons pas nos politiques plus ou moins sensibles seuls face à leurs engagements. Rappelons-nous que cela n'est qu'une étape vers l'égalité totale, l'équité en quelque sorte.

Pierre Léonard

 

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30/9/98 © Gais et Lesbiennes Branchés