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Bilan 2000

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Lesbian & Gay Pride Ile-de-France - Bilan 2000

Le Conseil

Le Conseil est l'une des deux instances décisionnaires de l'association LGP ÎdF. Il définit la stratégie politique de l'association et les revendications défendues par les manifestations qu'elle organise ; il décide également de la date et du parcours de la Marche, des méthodes de communication et d'autres initiatives de solidarité interassociative.

Rassemblant actuellement plus d'une trentaine d'associations régionales ou nationales qui ont souhaité s'investir dans l'organisation de la Marche de la Lesbian & Gay Pride, le Conseil s'est réuni une fois par mois depuis septembre 1999. Deux commissions permanentes sont formées au sein du Conseil : la commission politique et la commission inter-associative. Le Conseil élit un porte-parole, sur proposition de la commission politique, qui représente l'association dans les démarches politiques et auprès de la presse.

La commission politique

La commission politique a pour objectif d'élaborer le message politique de la Marche et ses revendications : elle propose diverses initiatives et orientations au Conseil, qui en délibère et décide, et elle met ensuite en oeuvre ces décisions. Comportant une dizaine de membres, elle s'est réunie environ une fois par mois, avec parfois des réunions intermédiaires en petits groupes. Grâce au courrier électronique, elle a pu fonctionné comme une commission permanente, capable de réagir rapidement à l'actualité.

La commission inter-associative

La Commission inter-associative (CIA) regroupe des associations membres du Conseil désireuses de mener des actions communes. Son principal objectif est d'oeuvrer à la solidarité entre les associations et d'assurer une meilleure visibilité gaie et lesbienne. Elle comporte une dizaine de membres et se réunit mensuellement afin de préparer des événements fédérateurs. Ces associations s'engagent pour l'année à soutenir les actions de la commission et à trouver au sein de leurs adhérentes et adhérents des bénévoles pour assurer le bon déroulement de ces événements. La CIA a ainsi organisé cette année le "Printemps des Associations" à l'Espace Voltaire, et subventionné la réalisation de chars associatifs pour leur permettre de défiler à la Lesbian & Gay Pride. Durant cette marche, elle a également pris en charge l'organisation de l'octroi et produit un ensemble de messages sur le thème de la lutte contre l'homophobie, qui ont été diffusés sur les chars associatifs et commerciaux désireux de soutenir cette action de médiatisation. Par ces actions, la CIA assure son indépendance financière et ne bénéficie d'aucune subvention publique ou privée.

Activités du Conseil

Le thème de la marche

Les réflexions menées au sein de la commission politique, et la considération du contexte national et européen (l'après-pacs, les directives de l'UE et les travaux du Conseil de l'Europe) nous ont conduit à privilégier les actions contre la discrimination. Ce choix a été confirmé par le Conseil dès le mois de décembre. L'originalité de notre approche était de combiner une approche globale (tous les motifs de discrimination) sur le plan juridique et une approche spécifique (la lutte contre l'homophobie) sur le plan social, alors que d'autres associations s'étaient prononcées, dès le mois d'octobre, pour une approche juridique et sociale spécifique. La formulation du thème a été adoptée par le Conseil en février : "l'homophobie est un fléau social". Ce thème a remporté une large adhésion.

Le Printemps des Associations

Cet événement consiste principalement en un salon annuel des associations gaies et lesbiennes d'île-de-France, accompagné d'un thé dansant. Cet événement n'avait pas eu lieu depuis l'Europride de 1997, pour laquelle une manifestation similaire s'était tenue sur la pelouse de Reuilly. Le Printemps des Associations est organisé par la Commission inter-associative qui en assure le risque financier, la logistique a entièrement été prise ne charge par les bénévoles des associations membres de la CIA. Ce salon et ce thé dansant, animé par des disc jockeys issus d'associations, se sont tenus le 2 avril dernier à l'Espace Voltaire (Paris, XIe) et ont rassemblé une cinquantaine d'associations exposantes. L'événement a remporté un vif succès auprès de la communauté gaie et lesbienne et accueilli près de 1000 personnes. Le bénéfice financier de cette opération a permis de subventionner des chars associatifs durant la marche et d'envisager la réalisation de nouveaux événements inter-associatifs tout au long de l'année.

Le Livre Blanc

Le Livre Blanc, a été rédigé la commission politique, entre décembre 1999 et avril 2000, et approuvé par le Conseil le 15 avril 2000. Ce document d'environ 80 pages est le résultat d'une réflexion collective ; le précédent Livre Blanc date de 1991. Il a ensuite été remis lors des rendez-vous, et présenté à la presse lors de la conférence de presse du 15 juin. Il n'a été peu cité par la presse, mais les interlocuteurs politiques de la LGP ÎdF ont exprimé leur intérêt pour ce document. Sa publication par une maison d'édition est à l'ordre du jour.

La Conférence

Annoncée pour le 27 mai à l'Assemblée nationale, qui nous avait accordéune salle, cette conférence devait permettre à la LGP ÎdF de présenter le Livre Blanc et à des personnalités invitées de faire prendre position sur nos revendications. Elle était préparée comme l'un des trois temps forts de l'année, avec le Printemps des Associations et la marche. La réservation de la salle a cependant été annulée par la présidence de l'Assemblée, qui l'a affectée à un autre usage. Malgré nos efforts, nous n'avons pas pu trouvé une solution de remplacement qui puisse être annoncée assez tôt à la presse, et nous avons préféré l'annuler. Son organisation début 2001 doit être envisagée.

Le dialogue politique

La commission politique a demandé des rendez-vous avec des parlementaires de tous les groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat; un dialogue fructueux a été établi avec la majorité plurielle ; nos demandes de rendez-vous avec François Léotard et Philippe Douste-Blazy n'ont pas abouti. Les élus rencontrés entre novembre 1999 et juillet 2000 sont :

  • Roselyne Bachelot-Narquin,
  • Robert Badinter,
  • Pervenche Bérès
  • Patrick Bloche,
  • Bernard Birsinger,
  • Robert Bret,
  • Dinah Derycke,
  • Adeline Hazan,
  • Guy Hascoet,
  • Robert Hue,
  • Jean-Pierre Michel,
  • Jacques Pelletier,
  • Jean-Luc Roméro.

Une autre série de rendez-vous, que nous avions projeté avec la société civile (associations, syndicats, etc.), n'a malheureusement pas pu être réalisée.

Enfin, une délégation du Conseil de la LGP ÎdF a été reçu dans trois cabinets ministériels : Justice (le 28 avril), Premier Ministre (le 10 mai), Emploi et Solidarité (le 23 juin, veille de la marche). Les deux premiers rendez-vous, auxquels participaient la Commission gaie et lesbienne des verts et Homosexualités et Socialisme, auront largement permis de préparer la réunion du 23 juin, qui s'est tenue dans la salle des accords de Grenelle, avec la participation d'une dizaine d'associations gaies ou lesbiennes et de lutte contre le sida.

Courriers et interventions politiques

Une soixantaine de courriers ont été envoyés au nom du Conseil. Outre nos demandes de rendez-vous (celles qui ont suivi l'adoption définitive du pacs ont été l'occasion d'exprimer nos remerciements à celles et à ceux qui ont joué un rôle prépondérant lors des débats parlementaires), nous avons adressé des courriers portant sur les points suivants :

  • la législation française contre la discrimination ;
  • la mise en place du pacs et les améliorations attendues ;
  • la reconnaissance mutuelle des différents statuts de couple en Europe ;
  • les directives européennes en application de l'article 13 TUE ;
  • la charte des droits fondamentaux de l'UE ;
  • les recommandations du Conseil de l'Europe ;
  • la situation des homosexuels en Autriche ;
  • les déclarations du sénateur Abadie.

La plupart des courriers ont été co-signés par le porte-parole du Conseil et par le président de l'association, seuls quelques courriers urgents n'ont été signés que par le porte-parole. À la suite vraisemblable d'un problème de boîte aux lettres, nous n'avons pas reçu de réponse à nos courriers avant le mois de janvier. Ce problème a été corrigé en cours d'année.

La communication

La commission politique s'est chargée de la rédaction des principaux documents à destination de la presse et du public. Elle a quasiment fonctionné dans les deux mois précédant la marche comme un comité de rédaction, ce qui ne lui a pas permis de mener à son terme le programme que le Conseil lui avait fixé (notamment les rencontres avec les syndicats de journalistes). Cette organisation devrait être améliorée.

  • communiqués de presse

  • dossier de presse

  • préprogramme (diffusé en mai) et programme (diffusé en juin)

Ces préprogrammes et programmes ont été distribués tardivement et manquaient d'informations provenant des associations, quelquefois par suite d'erreurs de transmission.

Le Conseil a publié une douzaine de communiqués de presse à l'occasion d'événements significatifs (pacs, directives européennes, la pétition Muselier, la marche, etc.). Les relations avec la presse (diffusion des communiqués) ont d'abord été assurées par la commission politique et par le conseil d'administration. Nous avons ensuite bénéficié d'un service de presse à partir du mois d'avril, qui a en particulier réalisé :

  • le communiqué de presse d'annonce de la marche

  • le dossier de presse

  • la conférence de presse

  • la gestion des interviews (LGP ÎdF, Sofiged)

Des interviews du porte-parole de la LGP ÎdF ou de son vice-président ont été réalisées avec la presse écrite (Illico, Le Parisien, France Soir, le Journal du Dimanche, Figaro Magazine, A nous Paris, etc), l'AFP, les radios et les télévisions le jour de la marche, et la presse Internet. Notre service de presse a essayé de rediriger le plus possible les journalistes vers des associations appropriées (SOS Homophobie, APGL, ARDHIS, MAG, etc.). Le dossier de presse, qui comportait une courte notice et les coordonnées d'un certain nombre d'associations, y a contribué. Cela n'a pas toujours été facile et devrait être mieux préparé à l'avenir.

Les coopérations nationales et internationales

Le Conseil a soutenu l'engagement de la LGP ÎdF au sein de la Coordination Interpride France en déléguant son porte-parole, qui a accompagné le président de l'association à ses réunions trimestrielles (Toulouse, Rennes, Paris, Bordeaux). Le thème suggéré par la LGP ÎdF, souvent élargi à l'ensemble des discriminations, a fait l'objet d'un consensus et a été en général repris par les autres LGP ÎdF.

Plusieurs membres du Conseil se sont retrouvé-e-s à l'Université d'été à Marseille et sont intervenu-e-s dans des forums ou des séminaires. En particulier, un séminaire réuni par ProChoix-Marseille aura permis une discussion sur l'organisation des LGP ÎdF et la place des associations.

La LGP ÎdF a continué sa coopération avec l'ILGA-Europe, en participant à sa conférence annuelle, à Pise en 1999, qui aura été marquée par l'élection d'Isabelle Cruette, membre de David et Jonathan, au Board de l'ILGA-Europe, ainsi qu'à un séminaire autour de l'ILGA à Marseille. Nous avons relayé les actions de l'ILGA-Europe en matière de politique européenne, en particulier à l'issue du séminaire de Vienne auquel le secrétaire de la commission politique a participé ; nous sommes également intervenus, à la demande de l'ILGA et de HOSI-Wien pour informer la présidence française de l'UE de la situation des homosexuels en Autriche.

Activités du conseil d'administration

Rapport moral présenté à l'Assemblée générale ordinaire du 18 septembre 2000

Le conseil d'administration constitué en début d'année incluait l'ensemble des membres de l'association. Plusieurs membres du Conseil d'Administration ont, pour des raisons diverses, progressivement abandonné leurs fonctions au sein de l'association, seuls trois personnes ayant terminé l'année et assuré l'ensemble des fonctions matérielles de l'association.

L'action du CA s'est donc concentrée sur les tâches les plus essentielles, laissant l'entière responsabilité des tâches pourtant importantes à d'autres structures, telles la Sofiged, le Conseil de la LGP et ses commissions.

Au crédit de l'action l'association cette année, il faut mettre la vraie réussite qu'a été la marche cette année (affluence, dossier presse) sans incident majeur. Pour l'avenir, il est nécessaire d'intégrer au CA des personnes prêtes à s'y investir et sans responsabilités extérieures majeures dans le monde politique ou associatif. Par ailleurs, le rôle du CA, qui engage sa responsabilité pour toutes les décisions prises par la LGP, doit être clairement défini, en particulier dans ses rapports avec le porte-parole du Conseil et avec la Sofiged.

La coopération LGP ÎdF / Sofiged

Des relations de travail étroites ont été établies avec la Sofiged, sans qu'elles aient fait l'objet d'un document contractuel. La Sofiged a contribué significativement à la réussite de la marche, en termes de logistique (podium), de communication (service de presse, programmes, affiches), de production (soirée officielle) et de partenariats conclus, en faisant preuve d'un professionnalisme appréciable. En tant que "maître d'oeuvre" de la communication elle a laissé la LGP ÎdF totalement libre de son expression ; inversement, la LGP ÎdF n'est pas intervenue dans le choix des partenariats qu'elle a conclus. L'idée de soumettre les partenariats et les inscriptions à la marche à une charte éthique avait été acquise, mais sa mise en oeuvre a été repoussée à l'année suivante.

L'organisation de la Marche

Les inscriptions

55 associations, 36 entreprises, 81 chars

L'ordre de marche

L'ordre de marche comportait le Gai Moto Club, le carré de tête, les associations lesbiennes, les associations de défense des droits humains (Ligue des Droits de l'Homme, présente pour la première fois, Amnesty International) suivies de SOS Homophobie et des associations lesbiennes et gaies. Dans le cortège, on notait la présence de plusieurs partis politiques (socialistes, communistes, verts et la LCR). Les associations d'étudiants ont été particulièrement remarquées (Mousse, Etudions gayment, DEGEL, IN & OUT).

Le point presse

Il s'est tenu dans la confusion dans un café de la place Denfert-Rochereau, servant à la fois de point de rendez-vous aux personnalités, de lieu d'interview pour la presse, de point de propagande ou de publicité pour d'autres ... Un dossier, comportant l'ordre de marche, les personnalités attendues, les déclarations de soutien et le texte des interventions pour le podium d'arrivée, a été remis à la presse.

Le carré de tête

Des personnalités de toutes tendances politiques ont participé à la marche dans le carré de tête. Pour la première fois, la banderole (trop petite) était portée par les personnalités. La mise en place a été laborieuse, sans réel service d'ordre (le service de presse a dû s'en charger). Comme les années précédentes, Jean-Louis Krivine (LCR), Dominique Noguère (LDH), Christophe Girard (Verts), Bernard Birsinger (PCF), Jean-Luc Roméro (RPR), Bertrand Delanoé, Patrick Bloche, Philippe Ducloux (PS). Jack Lang a fait une visite rapide avant le départ, puis est revenu dans l'après-midi pour regarder passer la marche. Roselyne Bachelot nous a fait part de ses regrets de ne pouvoir être à Paris le 24 juin. Alima Boumédienne, député au Parlement européen et Yves Contassot (Verts) étaient également présents. Nous regrettons qu'un incident ait opposé Jean-Luc Roméro à Pierre Bergé, lequel l'a agressé verbalement. Le Quai d'Orsay était aussi visible dans le carré de tête, ainsi que bien d'autres personnalités, notamment des élus régionaux. Par contre, peu de responsables associatifs s'étaient joints au carré de tête, ce qui a fait que la banderole était portée presque exclusivement par des personnalités politiques ; la LGP ÎdF était à peine visible (son vice-président au début, et son porte-parole, mais sans signe distinctif). Enfin, très peu de personnalités non politiques ont rejoint le carré de tête.

Le déroulement

La présence massive de spectateurs le long du parcours a rendu difficiles certains passages, aussi bien des chars que des manifestants avec leurs banderoles. De grands espaces vides se sont formés tout au long du parcours, et ont accentué une mise en route très longue au départ de Denfert-Rochereau. Une régulation de la vitesse des participants doit être étudiée.

Aucun incident ne nous a été signalé.

Les messages enregistrés

Les messages sur le thème de la lutte contre l'homophobie, produits par la CIA et enregistrés sur CD ou sur bande, ont été diffusés sur les chars associatifs et commerciaux qui le souhaitaient, ainsi que sur le podium.

L'octroi

L'octroi se tient chaque année durant la marche, il est organisé par la Commission inter-associative. Il prend place sur un point du parcours défini en accord avec le Conseil d'administration. Il était situé ainsi le 24 juin dernier au pont de Sully. Sa tenue a pu se faire grâce à l'aide d'une quarantaine de bénévoles, membres des associations représentées à la Commission inter-associative, ainsi qu'à deux animateurs qui, 6 heures durant, ont sollicité les manifestants à faire un don à leur passage à l'octroi. Quelques chars commerciaux (par exemple, le Scorp) nous ont soutenus par une annonce sur leur propre sonorisation. L'objectif de l'octroi est de collecter des dons auprès des manifestants et d'en reverser les bénéfices à parts égales à l'association LGP île-de-France et à Commission inter-associative. Ces recettes leur garantissent une partie de leur autonomie financière. Elles ont néanmoins été inférieures à celles de l'année précédente, en partie à cause d'une gêne occasionnée par un échaffaudage installé pour le tournage de la Lesbian & Gay Pride pour les besoins d'un film, ainsi que d'un mauvais emplacement de la sonorisation et d'une visibilité réduite des quêteurs.

Le podium

Techniquement satisfaisant, le podium a permis une animation sonore de la place de la Bastille, puisque les chars devaient éteindre leur sono à l'entrée. L'animation du podium n'ayant pas été prévue, elle a été confiée à Stéphane Martinet, ex-militant bien connu. Les discours se sont suivis, trop nombreux, longs et sûrement peu écoutés. Une autre formule devrait être envisagée. L'intervention d'Yves Ferrarini, directeur de Sida Info Service, a été suivie d'une minute de silence. Signalons le discours de Michel Tubiana, président récemment élu de la Ligue des Droits de l'Homme, qui porte avec force nos revendications.

Le bilan financier




Bénéfice 2000 = 35 906,60 F

Bilan financier non définitif ( pour cause de factures rendu tardivement ), édition définitive disponible au Conseil auprès de Jérôme

Le bilan politique

Peu après l'adoption du pacs, l'année aura vu le dépôt de cinq propositions de loi portant de façon plus ou moins large sur la lutte contre l'homophobie. À l'exception de celle de François Léotard, ces propositions de loi (des communistes, des verts et des socialistes à l'Assemblée, des socialistes au Sénat) ont été le fruit d'un dialogue soutenu avec les parlementaires. Chacune a ses mérites, parfois ses limites, mais elles témoignent toutes d'une volonté partagée et affirmée par les instances des partis politiques, du moins à gauche, de légiférer sur la question des propos discriminatoires. Néanmoins, le gouvernement nous a fait savoir qu'il n'entendait pas modifier la loi sur la liberté de la presse. Des dispositions significatives ont été adoptées sous forme d'amendement à des textes en discussion à l'initiative de Patrick Bloche et de Jean-Pierre Michel (loi sur l'audiovisuel, loi sur la présomption d'innocence).

Cependant, alors que les parlementaires que nous avions rencontrés n'avaient pas tous repris nos revendications portant sur la lutte contre la discrimination (notion de discrimination indirecte, d'aménagement de la charge de la preuve, de harcèlement moral, de protection des victimes), alors que les socialistes, ainsi que Jean-Pierre Michel, étaient réticents à l'inscription de l'orientation sexuelle dans la loi, le gouvernement annonçait que le projet de loi de modernisation sociale mentionnerait l'orientation sexuelle et reprenait au moins deux de nos revendications en matière d'emploi et de logement en étendant considérablement le dispositif anti-discriminatoire actuel. Les dispositions en matière d'emploi ont été reprises dans la proposition de loi N°2566, relative à la lutte contre les discriminations, de M. Jean Le Garrec, déposée le 13 septembre 2000, qui vient en première lecture le 12 octobre.

Malgré ces avancées, qui restent à confirmer, nos revendications en matière de pénalisation des propos discriminatoires sont toujours d'actualité. Désormais, avec la confirmation du PRG dans une lettre que nous avons reçue début septembre de Jean-Michel Baylet, ce sont quatre partis de la majorité qui soutiennent ces projets de loi. Nous avons la satisfaction d'avoir reçu le soutien explicite d'un membre du gouvernement, Dominique Voynet, ainsi que l'engagement du premier secrétaire du parti socialiste, que la proposition de loi socialiste "sera discutée avant la fin de la législature" (lettre de François Hollande du 27 juillet 2000).

Sans qu'une politique d'envergure de lutte contre l'homophobie n'ait encore été entreprise, des éléments encourageants sont à signaler. En matière d'éducation, l'initiative de Ségolène Royal a été menée à son terme et le nouveau ministre de l'Éducation nationale s'est clairement exprimé à propos de l'homophobie ; signalons aussi qu'il a insisté sur le sens de sa présence à la marche.

En ce qui concerne les directives européennes, bien que le gouvernement n'ait pas défendu notre point de vue, s'en tenant à l'approche plus orthodoxe et pragmatique de la Commission européenne, nous avons eu la satisfaction d'être soutenus par une majorité de députés français au Parlement européen (en fait, par la majorité du Parlement européen). D'autre part, deux recommandations d'importance historique ont été adoptées par le Conseil de l'Europe en juin et en septembre, grâce aux efforts de l'ILGA et de ses membres, notamment de l'APGL qui a été auditionnée à l'automne dernier.

La marche a été l'occasion de nombreux messages de soutien :

  • Ligue des Droits de l'Homme
  • CNAFAL
  • UGICT-CGT
  • Dominique Voynet, ministre de l'environnement
  • Parti communiste français
  • Philippe Séguin
  • Jean-Luc Roméro, Franck Giovannucci, Florent Longuépée, Vincent Roger, Philippe Lohéac
  • Roselyne Bachelot-Narquin
  • Le Manifeste contre le Front National
  • Droits et Libertés dans les Églises
  • Parti socialiste (Adeline Hazan)
  • Parti socialiste
  • Groupe socialiste Assemblée (Jean-Marc Ayrault)
  • Mutuelle des étudiants

Les échos de la marche et de nos revendications dans les médias ont été satisfaisants. On constate, dans le prolongement des années précédentes, un traitement plus sérieux, moins anecdotique, moins folklorique.

René Lalement, porte-parole du Conseil
Christian Spadone, vice-président du conseil d'administration
Jérôme Munier, trésorier
Rose Cosson et Rémi Rouyer, secrétaires de la Commission inter-associative.


Activités de la Sofiged

Depuis sa création en 1996, la SA SOFIGED, a pour objet principal d'organiser les événements festifs et la logistique de la Lesbian & Gay Pride à Paris. Elle met en lumière la communication générale du tissu associatif homosexuel grâce à ses rapports privilégiés avec l'Association LGP et sa commission politique en particulier.

En se fixant pour mission principale le soutien aux associations, la défense des intérêts des manifestations liées aux Lesbian & Gay Pride, la SOFIGED agit en véritable entreprise citoyenne au service d'un mouvement social, dont elle partage les valeurs et dont elle respecte chaque année les prérogatives.

L'édition 2000 de la LGP à Paris a été un succès pour la SOFIGED. D'abord, grâce à la proximité établie entre ses collaborateurs et les membres de l'association ; ensuite grâce à la qualité des travaux communs pour ce qui concerne notamment la publication et la diffusion du magazine et la tribune du podium à l'issue de la marche.

La SOFIGED qui édite l'ensemble des documents liés à la marche, pré-programmes, programmes, affiches, a particulièrement soigné cette année la communication en s'attachant les services d'une société de presse, qu'elle a engagée pour offrir aux associations une tribune efficace, digne de leurs revendications et respectueuse de leur diversité. En éditant un dossier de presse de qualité, nous avons permis aux journalistes de disposer d'un outil de travail rapide mettant en lumière les principaux axes des revendications.

En matière de promotion des événements, la SOFIGED a refondu son site Internet, remis à disposition un service audiotel et passé des annonces dans la presse nationale : cette activité a représenté 17 % des charges de l'édition 2000 !

Edition, promotion, logistique sont des activités onéreuses et la SOFIGED tire ses revenus d'actions commerciales comme les partenariats ( coproduction ) ,le sponsoring (visibilité) et la vente d'espaces publicitaires. Si certains partenaires sont fidèles aux engagements citoyens qu'ils ont pris en participant pleinement à la LG Pride, comme la SNCF ou PIPER HEIDSIECK depuis 4 ans maintenant, nous pouvons noter l'émergence de nouvelles entreprises, notamment dans l'Internet avec YARPS.

La réalisation de la soirée officielle a été également partagée avec une société partenaire et celle-ci a connu un succès sans limite.

Les leçons que nous tirons de cette édition concerne sans doute les partenariats qu'il va falloir développer, notamment sur Internet, en offrant à tous un espace de liberté et la garantie d'une audience attentive.

Propriétaire des marques, la SOFIGED entend garantir à tous ceux qui participent à une LGP toutes les conditions nécessaires pour que leur liberté de parole puisse s'exercer pleinement et qu'aucune dérive carnavalesque ne prenne le devant des revendications sociales et des slogans politiques. A cet égard, nous devons signaler que nous engageons des poursuites contre les utilisations frauduleuses des marques et que nous tenons notre rôle, celui-là même qui a animé la création de cette entreprise, dont les principaux fondateurs se portent fort aujourd'hui de poursuivre cette voie.

Charles MYARA, Président de la Sofiged

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Last modified: Tue Oct 2 21:08:38 MET DST 2001