Le projet
d'union gay progresse
La perspective de disposer bientôt d'un texte reconnaissant les
couples homosexuels et fixant leurs droits se précise. Bien évidement,
au fur et à mesure que le projet avance, les oppositions se font
de plus en plus vives.
Le gouvernement approuve l'examen du
PaCS
D'abord, on sait sur quel texte les députés auront à
se prononcer. Le 19 juin, dans une lettre à
Catherine Tasca, présidente de la Commission des Lois de l'Assemblée
Nationale, la Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, écrit que le gouvernement
est d'accord sur la discussion à l'automne du projet de PaCS.
Elle tranche ainsi en faveur du PaCS entre les différents
projets soumis au gouvernement dans des rapports (Hauser, Théry)
et la proposition de loi issue du Parlement. E. Guigou reste cependant
réticente à l'enregistrement du PaCS en mairie.
Chronologie
Ensuite, on dispose enfin d'un calendrier. Le 30 juin, le président
du groupe Socialiste à l'Assemblée Nationale a annoncé
à ses collègues que son groupe inscrirait le projet rédigé
par Jean-Pierre Michel et Patrick Bloche à l'ordre du jour du 9
octobre. Les deux auteurs ont été nommés rapporteurs.
Ils entameront dans le courant de l'été des auditions pour
recueillir tous les avis sur le sujet.
Jacques Chirac opposé au PACS
De son côté, le Président
de la République a exprimé à deux reprise sa nette
opposition au texte. Le 4 juin, il remettait la médaille de la famille
française à 29 mères de familles nombreuses. A cette
occasion, Monsieur Chirac a défendu le mariage en critiquant implicitement
les projets de partenariat, en mettant en garde contre "la banalisation
du droit au mariage".
"La République a le devoir non seulement de reconnaitre
et de défendre la famille dans notre société, mais
aussi de préserver de toute atteinte le droit qui la fonde au coeur
du code civil, je veux parler du droit du mariage" a déclaré
le Président.
"Il ne faut pas prendre le risque de dénaturer ce droit
ni de le banaliser en mettant sur le même plan d'autres réalites
humaines de notre temps, qui conduisent bien loin des valeurs fondatrices
de la famille" a-t-il poursuivi.
Le jour même de la Gay Pride, Jacques Chirac a renouvellé
ses critiques devant l'Union Nationale des Associations Familiales. "Quand
le don de vie est exclu, pourquoi le législateur irait-il étendre
des règles qui n'ont été posées que dans l'intérêt
de l'enfant ?" s'est-il interrogé.
Une majorité de français
favorable au projet
Les français ne partagent pas l'opinion du Président
de la République. Deux sondages montrent qu'une majorité
de français sont plutôt favorables à la reconnaissance
des couples gays. La première enquête a été réalisée
par BVA pour Radio FG au mois d'avril. Elle montre que 64% des personnes
interrogées sont "favorables à la création d'un
cadre juridique pour deux personnes qui cohabitent (amis, frères
et soeurs, concubins hétérosexuels ou homosexuels)".
Cette proportion monte même à 90% dans la tranche 18-24 ans.
Un sondage publié par l'Evènement du Jeudi le 18 juin confirme
ces chiffres.
Lecture de vacances
Le rapport élaboré par Irène Théry est désormais
disponible en librairie. Il a été publié par les éditions
Odile Jacob/La documentation française sous le titre "Couple,
filiation, et parenté aujourd'hui : le droit face aux mutations
de la famille et de la vie privée".
De son côté, le Sénat a mis en ligne le texte complet
des auditions menées par sa commission adhoc, qui s'était
réunie courant avril :
https://www.senat.fr/rap/r97-481/r97-481.html
Enfin, vous pouvez consulter dans nos documents le rapport étabi
par Jean Hauser, professeur de Droit, à l'intention de la Garde
des Sceaux.