Europe
Le Conseil Européen associe l'ILGA à ses
travaux
Depuis le début de l'année, l'international Gay and Lesbian
Association a acquis une position consultative devant les institutions
européennes. "L'ILGA est une association active et représentative
dans son domaine de compétence", a expliqué le secrétaire
général du Conseil de l'Europe dans un courrier annonçant
la bonne nouvelle. "Ses membres ont un éclairage spécifique
à apporter dans toute discussion sur les discriminations en général,
et plus particulièrement sur les discrimination à l'égard
des séropositifs et des malades du sida".
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Steffen Jensen, membre danois du bureau de l'association, s'est félicité
de cette décision, qui fut longue à venir."La première
demande de reconnaissance de l'ILGA date de juillet 1988" a-t-il
rappelé dans un communiqué. "Elle avait été
rejetée en 1990 car notre activité n'était pas directement
liée au programme de travail du Conseil de l'Europe". C'est
seulement en mars 1995 que l'ILGA a fait une seconde tentative de demande
de reconnaissance, qui a fini par aboutir. |
Pour autant, l'ILGA a toujours entretenu des relations étroites avec
les institutions européennes. Grâce à leur lobbying,
dès 1981, la Cour Européenne jugeait qu'une interdiction
totale de l'homosexualité constituait une violation de la Convention
signée entre les Etats membres. L'ILGA est également à
l'origine de la décision de la Commission de déclarer la
différence d'âge de consentement entre homosexuels et hétérosexuels
non conforme à cette même Convention.
Plus récemment, l'ILGA s'est lancé avec succès
dans une campagne de lobbying pour que les pays candidats à l'entrée
dans l'Europe adaptent leurs législation et décriminalisent
les actes entre homosexuels adultes consentants. Cette campagne a provoqué
des réformes en Lituanie, Albanie, Moldavie, Roumanie et Macédoine.
Ce statut consultatif vient récompenser de nombreuses années
de travail. Associer de près les homosexuels à la construction
européenne, est un gage de constitution d'une société
meilleure, qui reconnaisse à chacun le droit de vivre ses désirs
en toute liberté. - JBR
ILGA - International Lesbian and Gay Association
81 Kolenmarkt, B-1000 Brussels, Belgium
Phone/Fax +32-2-502-2471, E-mail: ilga@ilga.org
https://www.ilga.org
l'ILGA publie une lettre
mensuelle que nous archivons régulièrement
Grande-Bretagne
7 homosexuels poursuivis
pour des raisons d'un autre âge
On croyait les anglais libéraux en matière de moeurs.
Le tribunal de Bolton, dans la banlieue de Manchester, a démontré
le contraire le mois dernier, en poursuivant pour outrage à la pudeur
sept personnes qui avaient couché ensemble, dans l'intimité
de leur domicile, sans violence et sans contrainte, et qui avaient eu l'imprudence
de filmer leurs ébats.
Les 7 de Bolton, comme on les appelle désormais, ont été
poursuivis aux termes du Sexual Offences Act de 1967, qui réprime
les relations homosexuelles entre plus de deux personnes. Ces poursuites
ont provoqué une vive émotion dans les rangs des militants
anglais qui se sont rapidement mobilisés "pour qu'ils ne
soient pas poursuivis pour des faits qui n'ont fait aucune victime, et
qui ne leur auraient valu aucune poursuite si leurs partenaires avaient
été des femmes". Les militants de Stonewall et le
groupe OutRage! de Peter Tatchell ont joué un rôle majeur
dans la campagne de défense des inculpés. A leur appel, deux
cents personnes ont manifesté devant la mairie de Manchester, et
une centaine ont participé quelques jours plus tard à une
retraite aux flambeaux devant le palais de Westminster.
Terry Connell et Craig Turner, deux des inculpés, en compagnie de
Chris du groupe militant Stonewall (photo OutRage- DR)
De nombreuses personnalités sont aussi intervenues en faveur
des inculpés. Les évêques de Worcester et d'Edimbourg
ont demandé à ce qu'ils ne soient pas emprisonnés.
Brian Iddon, député de la circonscription de Bolton, a écrit
au juge pour demander sa clémence. De leur côté, les
avocats des prévenus ont reçu 300 lettres de soutien de groupes
de défense des droits de l'Homme du monde entier. Même Amnesty
International s'est saisi de l'affaire et envisageait d'adopter les sept
de Bolton comme prisonniers de conscience s'ils étaient emprisonnés.
Le jugement rendu le 20 février est tout en nuances. Les prévenus
sont reconnus coupables, mais n'écopent que de peines avec sursis
ou de travaux d'intérêt général pour les plus
jeunes. "Nous sommes satisfaits que les inculpés n'aient
pas été emprisonnés même s'ils n'auraient jamais
du être poursuivis" a déclaré John Hunt d'OutRage!.
"Cette affaire montre que la communauté gay reste vulnérable
en cas de chasse aux sorcières déclenchée par la police.
Les vieilles lois peuvent être évoquées à tout
moment. C'est un avertissement contre l'apathie et l'auto satisfaction"
a-t-il conclu, "nous ne devrions jamais penser que l'égalité
des droits est inévitable, et que la fin de la discrimination est
au coin de la rue". - JBR
Vous retrouverez
tous les communiqués d'OutRage
et d'autres photos sur leur site
https://www.outrage.cygnet.co.uk/bolton7.htm