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Méthodologie

Méthodologie

L'Enquête presse gay (EPG) a été conçue par Pollak et Schiltz en 1985 (Pollak, Schiltz et Laurindo, 1986) et répétée depuis cette date de façon périodique. L'idée qui est à l'origine du projet consistait à s'appuyer sur la presse gay pour distribuer un questionnaire auto-administré auprès des homo- et bisexuels masculins vivant en France.

  • La question de la représentativité

Même s'ils sont difficiles à évaluer, l'enquête comporte à l'évidence des biais de sélection : tous les homo- et bisexuels masculins ne lisent pas la presse gay et tous les lecteurs ne répondent pas au questionnaire de l'enquête. Pour autant, l'enquête comporte des spécificités qui lui donnent un intérêt particulier, du point de vue de l'analyse des comportements sexuels et des risques liés aux pratiques sexuelles des gays.

Tout d'abord, il s'agit d'une enquête volontaire. Les répondants ont eux-mêmes découpés le questionnaire, l'ont rempli et envoyé à leur frais. Le seul remplissage leur a demandé une heure en moyenne. Généralement, le questionnaire est bien rempli (peu de non réponses) et de façon qu'il y a lieu de considérer comme sincère (peu de problèmes de cohérence interne des réponses données ont été diagnostiqués)2.

Ensuite, l'enquête porte sur l'échantillon de gays le plus important qui ait été collecté en France à ce jour (4753 homo- et bisexuels masculins en 2000). Elle cible sans doute mieux qu'aucun autre dispositif existant une population homosexuelle particulièrement exposée au risque de transmission du VIH et des MST3.

Enfin, l'Enquête presse gay a été reproduite depuis 1985, selon un protocole assez comparable. De ce point de vue, il faut noter que si les effectifs de l'enquête et le nombre de revues diffusant le questionnaire ont varié au cours du temps, la structure générale de la population des répondants est finalement restée relativement stable au fil du temps : il s'agissait toujours d'hommes très diplômés, le plus souvent urbains, qui s'auto-définissaient comme " homosexuels ". De nombreuses enquêtes menées à l'étranger (en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, aux Etats-Unis et en Australie) sont fondées sur des échantillons comparables et décrivent des comportements face aux risques assez similaires de ceux observés jusqu'ici dans le cadre des enquêtes presse gay.

Revenons à présent sur le questionnaire de l'enquête et les modalités plus précises de sa diffusion.

  • Le questionnaire de l'enquête presse gay 2000

Le questionnaire de l'enquête 2000 (joint en annexe) comporte plus d'une centaine de questions sur les thèmes suivants : modes de vie gays, acceptation et rejet de l'homosexualité, identité et trajectoire sexuelles, pratiques sexuelles, couple, pacs, prévention avec le partenaire stable et les partenaires occasionnels, dépistage et expérience de la séropositivité, connaissance et recours éventuel aux nouveaux traitements, santé psychologique, MST, vaccination.

Afin de permettre des analyses de tendance, les questions de mesure du risque ont toutes été conservées à formulation identique entre 1997 et 2000. Beaucoup d'autres questions devant permettre d'améliorer l'analyse ont, par ailleurs été ajoutées, sur le thème de la gestion des risques ou des modes de vie. La présentation effectuée dans ce rapport préliminaire se centre sur un bilan de l'état de la prévention et ne rend donc pas compte de la diversité des thèmes qui seront ultérieurement étudiés à partir des données collectées.

  • Les supports ayant assuré la diffusion du questionnaire

Pendant de nombreuses années, la diffusion du questionnaire s'est effectuée par l'intermédiaire d'un seul titre, le journal Gai Pied. Avec la disparition de ce titre, le plan média de l'enquête avait été modifié par Pollak et Schiltz et le nombre de titres avait progressivement augmenté. Dans le plan média de l'enquête que nous avons menée en 1997, 9 revues gays avaient été incluses. En 2000, le nombre et la nature des supports participant à l'enquête ont encore été accrus. En effet, la diffusion du questionnaire a été assurée par 20 revues gays. Huit d'entre elles – All Man, Fresh, Gay Video, Idol, Illico, Lettres gay, Men et Têtu avaient déjà participé à l'Enquête presse gay 1997 et 12 sont nouvelles – 100% Beaux Gosses, Emale, Factory, Garçons, Honcho, Hyzberg, Ibiza News, Lettre ouverte, Linkxtra, Pamplemousse, Projet X, et West & Boy .

Ces revues couvrent un large éventail de situations. Certaines touchent une zone géographique délimitée (que ce soit Paris ou une région), d'autres ont une couverture nationale (voire, pour quelques-unes unes, internationale). Le panel compte à la fois des revues érotiques et, d'autre part, des magazines plus centrés sur l'information. La plupart jouent cependant un important rôle de diffusion d'informations sur les activités et les soirées du monde gay. D'un point de vue méthodologique, ce choix d'intégrer un large éventail de publications dans le plan média vise l'objectif de toucher un public gay plus vaste et de diversifier le profil des répondants.

Outre l'accroissement du nombre de supports de presse ayant participé à l'enquête, la nouveauté de l'enquête 2000 a consisté à mettre le questionnaire à disposition non seulement sur le site Internet de l'InVS mais aussi sur celui de trois autres sites gays : citegay.com, gay.com et phospho.com. Cette mise en ligne permettait de tester la possibilité d'une utilisation ultérieure plus rationnelle et interactive d'Internet pour mener des enquêtes auprès des gays.

Enfin, des envois postaux – en nombre limité – ont été faits par l'équipe suite à des demandes faites lors d'appels téléphoniques. Il pouvait s'agir de répondants ayant trouvé le questionnaire dans la presse et souhaitant recevoir d'autres exemplaires pour leur(s) ami(s) ou parfois de structures qui souhaitaient recevoir des questionnaires pour les mettre à disposition de leur public.

  • Le calendrier de l'opération

La date de parution des questionnaires dans la presse gay s'est étalée de la mi-juin à septembre 2000. Cet étalement de la diffusion du questionnaire s'explique par le fait que les supports ont des périodicités très différentes : certaines revues sont hebdomadaires, d'autres mensuelles ou bimestrielles ; enfin, certains numéros ont été diffusés tout l'été 2000. Par ailleurs, dans la mesure où les titres ont assuré la fabrication et la diffusion d'un long questionnaire (4 pages en format A4 ou 8 pages en A5) en échange de la somme symbolique de 7000 F TTC par titre, il n'était pas possible d'imposer aux rédactions une date de parution trop précise.

Les premiers retours de questionnaires ont eu lieu dès la mi-juin 2000. Même si près de six mois séparent la date de réception du premier questionnaire de la date d'arrivée du dernier saisi (novembre), les effectifs sont en fait très concentrés sur trois mois - juillet (27% des répondants), août (24%) et septembre (39%) - qui totalisent à eux seuls 90% des questionnaires reçus. Par rapport au calendrier de l'enquête 1997, celui de l'opération 2000 a donc été avancé que de deux mois. Par ailleurs, l'influence potentielle que pourrait exercer ce décalage dans le calendrier est limitée par le fait que de nombreuses questions posées aux répondants portent sur leurs comportements au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête

 

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