An Urban Fairytale
Au moment où le suicide endémique du jeune gai terrifie quelques militants désoeuvrés, une jeune réalisatrice anglaise, Hettie MacDonald, sort le film épatant et gai de la rentrée. Beautiful Thing, d'après une pièce de théâtre du jeune Jonathan Harvey, est un régal en fin de mois d'août après un été particulièrement éprouvant pour les nerfs des cinéphiles.
C'est une comédie, qui suit l'éveil des sens et des sentiments de deux jeunes voisins, Jamie et Ste, ordinaires teenagers anglais des années 90. Jamie vit seul avec sa mère, insousciant, dans son petit monde renfermé. Ste qui est le souffre-douleur de son père et de son frère a une expérience moins souriante mais, en contrepartie, possède une vision plus réaliste du monde qui l'entoure - la cité propre et neuve pour classe moyenne multiethnique de Thamesmead, en banlieue londonienne.
Beautiful Thing n'est pas un film à l'eau de rose, encore moins un film militant rose, mais réussit toujours à trouver un ton juste et attachant, pour raconter cette relation naissante, presque banale, belle. On suit les pulsions, moments de doutes, inquiétudes, peurs des conséquences, hésitations, moments de tendresse, passage à l'acte et coming out pas à pas.
L'entourage, âge des héros - 16 ans - oblige, joue un rôle particulièrement important : la famille, les voisins immédiats, les habitants du quartier.
Sandra, la mère, une battante self-made women, n'est pas longtemps dupe des goûts de son fils, et quand la chose sera dicible se rangera totalement derrière son rejeton.
Leah, la jeune voisine black déconnectée, réincarnation de Mama Cass, chanteuse du groupe Mamas and the Papas dont les morceaux kitsh scandent les moments forts, n'est jamais loin et influence le cours des choses.
Sandra, déjà très protectrice et maternelle envers Ste en tant que jeune voisin pas gâté côté familial, devient encore plus tendre et protectrice envers l'amant de son fils.
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