Association des étudiant(e)s gai(e)s |
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Edito
Le Gage a une révélation à faire au monde. Après de longues investigations laborieusement menées par plusieurs générations de gageux dans le cadre de leurs activités associatives, nous sommes formels : l'homosexualité n'existe pas. Eh oui, il n'y a pas deux sexes qui se ressemblent. Bon, d'accord, pour ce qui est des sexes féminins, on a moins de données. On m'objectera qu'il y a bien les jumeaux, mais le cas ne s'est pas présenté.
Quoi, après seulement quelques mois d'exercice, le président a déjà pété les plombs ?
C'est vrai : vous pouvez attribuer cet humour de mauvais goût, si on peut appeler ça de l'humour, à un disjonctage. Mais y'a de quoi!
Ca y est, le dialogue d'entendants - expression politiquement corrigée - a repris!
D'un côté ceux qui crient leur haine du communautarisme, formule incantatoire, obsession plutôt que concept. Prisonniers de l'idéologie universaliste républicaine, ils n'observent aucun recul vis-à-vis d'elle, mais la constituent en absolu sans envisager qu'il y a peut-être là une donnée culturelle par laquelle ils sont agis.
De l'autre, des terroristes de la pensée qui nient le droit d'un homosexuel à critiquer le mouvement homosexuel, traitent de réactionnaire toute personne dénonçant les risques de dérives communautaristes et qualifie de faux débat tout questionnement sur celles-ci ou sur les stratégies identitaires.
Nos normes culturelles rendent le vécu du désir homosexuel globalement plus problématique que celui du désir hétérosexuel.
A la clé, un mal-vivre dans de nombreuses existences où le désir non-mixte occupe une place centrale.
Tous s'entendent pour regretter cet état de fait, mais certains usent toute leur énergie à critiquer les dangers des actions menées pour lutter contre cette norme. Les autres ne conçoivent pas que l'on remette en cause leur démarche.
Or, l'homosexualité n'existe en tant que différence que relativement à la norme. Se revendiquer de cette différence, pire, se constituer en peuple en lutte contre l'oppression d'une population hétérosexuelle, ce n'est pas tant lutter contre la norme, qu'y apporter sa pierre. Nous avons tous été des homophobes. Et quel mérite aujourd'hui à ne plus l'être quand on se dit soit même homo ?
Une démarche volontariste est certainement possible, qui libère réellement le désir, en le libérant de toute gangue spécificatrice. Reste à la définir et là, chaque mot a son importance.
C'est peut-ètre la porte étroite, mais c'est celle que personnellement je choisis. J'appelle de mes voeux, toutes les discussions qui travailleront à l'ouvrir plus largement. En attendant, étudiants de tous pays, caressez-vous et qu'on n'en parle plus !
Philippe Broucque
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