En ces mêmes colonnes, François Vergne annonçait, dans le numéro de gageure 43 d'octobre 1993, la décision de lancer une version française de la brochure Suisse << SAFER SEX, Information pour les jeunes homosexuels >>.
Je prends sa suite pour vous présenter la sortie effective de << Garçons entre eux, Désir, Amour et Sexualité >>, rebaptisée et adaptée à la France.
C'est un événement, pour la première fois, un document complet, séduisant et précis existe en direction de jeunes homosexuels masculins et apporte une information aussi bien en matière de sentiments, de sexualité que de prévention des MST au premier rang desquelles le Sida. Le secret de cette réussite réside certainement dans le fait qu'elle a été écrite par des jeunes homosexuels. Il est à noter également que ce projet a vu le jour sans aides publiques mais par le travail et la volonté de quelques associations.
Une autre innovation et non des moindres est que << Garçons entre eux, Désir, Amour et Sexualité >> sera massivement et facilement disponible partout en France dès cet été. Les Kiosques Info Sida, les établissements gays, les associations, le 3614 NGS*Gage ainsi que la Presse hétérosexuelle et homosexuelle vont permettre de la diffuser gratuitement partout en France. Le quotidien régional La République du Centre et Libération se sont déjà fait l'écho de sa sortie et ont reproduit la photo de couverture ainsi que les moyens de se la procurer. Pour compléter ce dispositif, Garçons Entre Eux sera incessamment disponible en intégralité sur Internet en lecture ou en commande.
Notre collaboration avec l'Association des Jeunes Contre le Sida a seule rendu possible cette édition.
Jean Baptiste Bouin
Le Duplex et le Gage resteront ouvert tout l'été, comme chaque année.
Stendhal distinguait quatre amours. L'amour-passion, il ne nous en a rien dit. L'amour-goût, il est de couleur rose et n'accepte rien de désagréable. Rien n'y est passion et désagréable ; l'esprit, la délicatesse lui donne l'apparence d'une froide et jolie miniature. L'amour physique, est de ceux que l'on connaît à la piscine des Halles le mardi soir, lorsqu'on trouve un beau et frais nageur, qui fuit dans les cabines. On commence par là à 16 ans, à 20 ans pour les adhérents du MAG. Enfin, l'amour de vanité. On soupçonne qu'il est des plus répandu en France, où la passion fatigue et l'imitation repose. L'immense majorité des hommes, surtout à Paris, désire et a un amant à la mode comme on a une jolie voiture, comme chose nécessaire au luxe du jeune homme. La vanité, plus ou moins flattée, plus ou moins piquée, fait naître des émois. Quelques fois, il y a l'amour physique, et encore, pas toujours. On réserve son admiration pour les go-go dancers, en supposant qu'ils sont très bêtes. Admirer quelqu'un d'aimable serait se laisser voir inférieur : inférieur non seulement à ce qu'on admire, passe encore pour cela, mais même à notre voisin si ce voisin s'avise de se moquer de ce qui fait notre joie. De toutes façons, le français se croit l'homme le plus malheureux et le plus ridicule s'il est obligé de passer son temps seul. Or, qu'est-ce que l'amour sans solitude ?
Stendhal a omis de décrire ce que j'appellerais l'amour d'imagination : l'amour qui occupe toute l'âme, la remplit d'images toujours sublimes et la rend complètement insensible à tout le reste de ce qui existe. Le petit opuscule intitulé << Garçons entre eux >> l'aborde à sa manière, en évoquant le premier rêve du jeune homme : << Vous vous êtes allongés ensemble sur ton lit, vous avez parlé pendant des heures. De tout ce dont on peut parler. Et puis tu as commencé à le carresser tout doucement. Sans dire un mot. Tu ne pouvais pas faire autrement, tu devais simplement le faire. Et vous vous êtes sentis heureux. Après, vous étiez complètement épuisés et vous vous êtes tout de suite endormis.Tu étouffais presque de joie. Tu ne t'étais jamais senti comme ça... >>. On m'a demandé de commenter ce passage. Que puis-je ajouter ? La volonté des auteurs est de mettre à la disposition des jeunes homosexuels une brochure d'information les concernant, pour les aider à se protéger de l'infection par le virus du Sida. Les aider à jouir pleinement de leur sexualité, sans pour autant minimiser la gravité de cette maladie. Mais découvrir sa sexualité, c'est aussi découvrir l'amour. Et je m'exerce à retrouver cette confusion du premier pas. Les images qui accompagnent la brochure envahissent la pensée : est-ce cela le désir ? Le garçon qui est en couverture m'aimera-t-il ? Pourrais-je le rencontrer sur le 3614 NGS* Gage ? Appartient-il à l'un des groupes de jeunes homosexuels et bisexuels dont l'adresse est donnée à la fin de la brochure ? Un paragraphe du livret suggère : << pourquoi ne pas sucer les orteils et se lécher les pieds. Se caresser tendrement les oreilles, les tétons et les cuisses ? >> Tous ces détails entretiennent la rèverie de l'amour : quel plaisir serait-ce de s'instruire avec lui, quelle douceur d'être habile entre ses cuisses ! La cristalisation opère : en un mot, il suffit de lire une marque de lubrifiant pour vouloir l'acheter à ses cotés. C'est toute la magie qui émerge à la lecture de << Garçons entre eux, Désir, Amour et Sexualité >>, lecture recommandée par la rédaction de Gageüre.
Yves Roussel
Garçons entre eux. Désir, Amour et Sexualité, édité par l'AJCS et distribué par le Kiosque (6 rue Dante 75005 Paris ou 36 rue Geoffroy l'Asnier 75004 Paris).
Egalement disponible sur 3614 NGS*Gage
Conséquence d'un professionnalisme et d'une efficacité croissante du Comité d'Organisation, la Lesbian & Gay Pride 1995 a battu tous les records : près de 80.000 personnes dans la rue..
Ai-je mal compris ou était-ce bien là le principe retenu? J'en suis venu à en douter. Lundi 19 juin, super soirée disco au Queen, sous le fameux label << Lesbian & Gay Pride >> dont on sait qu'il n'est pas aisé d'en obtenir le droit d'usage. Rien à dire, une fête très réussie. Pourtant, j'entends encore un habitué vitupérer : << C'est n'importe quoi cette soirée, ils ont laissé entrer n'importe qui ! >>.Il est vrai que le taux de beautés était moins artificiellement élevé qu'à l'habitude.Pourtant, les portes du royaume n'étaient pas grandes ouvertes ce soir là, loin s'en faut. Le cerbère était à son poste et d'une griffe acérée triait sur le volet. Résultat : j'errai en vain à la recherche d'amis qui n'avaient pas été élus. L'un d'eux, heureux d'offrir à ses condisciples l'occasion de se détendre en période d'examen, avait promis: << C'est pour la Lesbian & Gay Pride, c'est la fête, tout le monde est bienvenu... >>. Refoulés. Il y avait deux filles, deux de trop. Plus ou moins au même moment, un groupe de filles, portant fièrement leur lesbianité, s'approche. Le cerbère s'apprêtait déjà à renvoyer sans ménagement d'où elles venaient ces effrontées qui, les idiotes, se présentaient à elle avec espoir, quand un responsable de la Lesbian & Gay Pride vint l'adoucir. Compromis : en raison de l'affluence, elles seront admises chez la Reine, mais pas avant une heure. Confiantes, nos lesbiennes obtempèrent et 60 minutes de flânerie sur les Champs plus tard, oh surprise, le gardien de céans reste intraitable: trop de monde. Etrange, je suis arrivé à la même heure et suis entré sans problème. Le quota de filles aurait-il été dépassé ? C'est vrai qu'une fille, c'est pas rentable: ça ne boit pas... J'étais quitte, pour ma part, à tenter de profiter de la << super-ambiance >> sans ceux avec qui je voulais faire la fête...
Vendredi 23 juin : on inverse les rôles, on garde le scénario, au Privilège. Je reçois un couple d'amies de Lille. Elles n'ont jamais mis les pieds dans une boite de filles. Je me réjouis de pouvoir leur en donner l'occasion. Direction donc le privilège, où une soirée << spéciale Lesbian & Gay Pride >> est organisée. La mention mixte n'était pas présente, mais quand on est dans le programme de la Lesbian & Gay Pride, fête contre toutes les exclusions... A l'entrée, un autre cerbère, mâle cette fois (gay-land cultive le paradoxe). A vrai dire, il m'a plutôt fait penser à Brutus, le molosse des Walt-Disney. Sans détour, il nous fait savoir que mon ami et moi ne pouvons entrer. J'essaye de lui expliquer l'exceptionnel de la situation, lui demande de consulter des clientes, m'abaisse à lui proposer de rouler une pelle à mon ami sous ses yeux pour nous distinguer d'éventuels mateurs (je n'ai pas osé lui proposer de faire mes preuves sur lui)... et là, une interrogation surgit à laquelle j'aimerais que les lecteurs répondent. Les boites engagent-elles systématiquement pour videur des trépanés ou bien sont-ils tous d'excellents acteurs feignant la stupidité pour couper court à toute discussion? Apparemment, le Privilège n'est pas au service de sa clientèle . Je cite le molosse: << ça ne regarde pas les clientes, c'est moi (pour rappel : un homme) qui décide >>. N'avait-il pourtant pas affirmé auparavant, à propos du << palo >> : << ça ne me changera rien, ce sont les clientes, elles n'ont pas envie de voir de tête de mec ? >>. J'avais pourtant l'impression que la nouvelle génération de goudous avait depuis longtemps dépassé cet état d'esprit là. Une habituée, que je pris à partie, me répond : << il fait son boulot, tu sais, moi je ne rentre pas au Queen non plus ! >>. On n'en sors pas... Perplexité : mes deux amies, qui étaient déjà du genre à crier au ghetto, repartent avec une image encore plus négative de la scène.
Quoi que vous puissiez penser après lecture de ce petit récit, je n'ai rien contre ces établissements. Ils ont leurs codes, leur mode de fonctionnement et, à mon avis, au nom du folklore, ils appartiennent à notre patrimoine culturel national... S'ils font le plein, c'est bien que les mentalités sont encore en harmonie avec eux. Personnellement, je continuerai à aller danser au Queen. Cependant, c'est un fait qu'ils représentent le lieu de l'exclusion par excellence. Donc, s'ils veulent faire partie de la fête, qu'ils s'adaptent à son esprit. On ne doute pas que la << Lesbian & Gay Pride >> prendra ses dispositions pour que l'an prochain, le paradoxe de leur association à cette semaine de fête ne ressurgisse pas. Sinon, son intégrité serait mise en question. Heureusement, il y avait les soirées associatives. Le bal musette, ça c'était une fête ! Et je soupçonne ceux qui la traite de ringardise de ne pas être capable de ne pas se prendre au sérieux. Quant à la soirée de L.S.D, elle était mixte. Peut-être qu'un jour prochain, l'exclusion par sexe, elle au moins, sera absente d'un lieu << mode >> de la scène. C'est déjà le cas aux Pays-Bas. On est toujours un peu à la bourre...
n.b: j'aimerais que des filles s'expriment sur la mixité et le fonctionnement des boites. Merci.
Philippe Broucque
Aujourd'hui, beaucoup de gens pensent que nous sommes dans une société égalitaire, tolérante et que l'homosexualité a cessé de poser problème. Alors pourquoi ne voit-on pas autour de soi deux filles ou deux garçons se tenir la main ou s'embrasser ?
Le problème est que notre société rend invisibles certaines discriminations. En défilant aujourd'hui, nous avons voulu rendre visible ce que notre société considère encore comme inacceptable.
Ce combat, nous le menons aussi tous les jours au Gage. Le Gage est une association d'étudiant(e)s homosexuel(le)s, un lieu de rencontre et d'échange pour ceux qui s'interrogent sur l'homosexualité. Si vous voulez mieux nous connaître, rendez-vous au bar le Duplex tous les mercredis à partir de 21h, ou écrivez-nous pour recevoir notre journal.
ou était-ce bien là le principe retenu? J'en suis venu à en douter. Lundi 19 juin, super soirée disco au Queen, sous le fameux label << Lesbian & Gay Pride >> dont on sait qu'il n'est pas aisé d'en obtenir le droit d'usage. Rien à dire, une fête très réussie. Pourtant, j'entends encore un habitué vitupérer : << C'est n'importe quoi cette soirée, ils ont laissé entrer n'importe qui ! >>.Il est vrai que le taux de beautés était moins artificiellement élevé qu'à l'habitude.Pourtant, les portes du royaume n'étaient pas grandes ouvertes ce soir là, loin s'en faut. Le cerbère était à son poste et d'une griffe acérée triait sur le volet. Résultat : j'errai en vain à la recherche d'amis qui n'avaient pas été élus. L'un d'eux, heureux d'offrir à ses condisciples l'occasion de se détendre en période d'examen, avait promis: << C'est pour la Lesbian & Gay Pride, c'est la fête, tout le monde est bienvenu... >>. Refoulés. Il y avait deux filles, deux de trop. Plus ou moins au même moment, un groupe de filles, portant fièrement leur lesbianité, s'approche. Le cerbère s'apprêtait déjà à renvoyer sans ménagement d'où elles venaient ces effrontées qui, les idiotes, se présentaient à elle avec espoir, quand un responsable de la Lesbian & Gay Pride vint l'adoucir. Compromis : en raison de l'affluence, elles seront admises chez la Reine, mais pas avant une heure. Confiantes, nos lesbiennes obtempèrent et 60 minutes de flânerie sur les Champs plus tard, oh surprise, le gardien de céans reste intraitable: trop de monde. Etrange, je suis arrivé à la même heure et suis entré sans problème. Le quota de filles aurait-il été dépassé ? C'est vrai qu'une fille, c'est pas rentable: ça ne boit pas... J'étais quitte, pour ma part, à tenter de profiter de la << super-ambiance >> sans ceux avec qui je voulais faire la fête...
Vendredi 23 juin : on inverse les rôles, on garde le scénario, au Privilège. Je reçois un couple d'amies de Lille. Elles n'ont jamais mis les pieds dans une boite de filles. Je me réjouis de pouvoir leur en donner l'occasion. Direction donc le privilège, où une soirée << spéciale Lesbian & Gay Pride >> est organisée. La mention mixte n'était pas présente, mais quand on est dans le programme de la Lesbian & Gay Pride, fête contre toutes les exclusions... A l'entrée, un autre cerbère, mâle cette fois (gay-land cultive le paradoxe). A vrai dire, il m'a plutôt fait penser à Brutus, le molosse des Walt-Disney. Sans détour, il nous fait savoir que mon ami et moi ne pouvons entrer. J'essaye de lui expliquer l'exceptionnel de la situation, lui demande de consulter des clientes, m'abaisse à lui proposer de rouler une pelle à mon ami sous ses yeux pour nous distinguer d'éventuels mateurs (je n'ai pas osé lui proposer de faire mes preuves sur lui)... et là, une interrogation surgit à laquelle j'aimerais que les lecteurs répondent. Les boites engagent-elles systématiquement pour videur des trépanés ou bien sont-ils tous d'excellents acteurs feignant la stupidité pour couper court à toute discussion? Apparemment, le Privilège n'est pas au service de sa clientèle . Je cite le molosse: << ça ne regarde pas les clientes, c'est moi (pour rappel : un homme) qui décide >>. N'avait-il pourtant pas affirmé auparavant, à propos du << palo >> : << ça ne me changera rien, ce sont les clientes, elles n'ont pas envie de voir de tête de mec ? >>. J'avais pourtant l'impression que la nouvelle génération de goudous avait depuis longtemps dépassé cet état d'esprit là. Une habituée, que je pris à partie, me répond : << il fait son boulot, tu sais, moi je ne rentre pas au Queen non plus ! >>. On n'en sors pas... Perplexité : mes deux amies, qui étaient déjà du genre à crier au ghetto, repartent avec une image encore plus négative de la scène.
Quoi que vous puissiez penser après lecture de ce petit récit, je n'ai rien contre ces établissements. Ils ont leurs codes, leur mode de fonctionnement et, à mon avis, au nom du folklore, ils appartiennent à notre patrimoine culturel national... S'ils font le plein, c'est bien que les mentalités sont encore en harmonie avec eux. Personnellement, je continuerai à aller danser au Queen. Cependant, c'est un fait qu'ils représentent le lieu de l'exclusion par excellence. Donc, s'ils veulent faire partie de la fête, qu'ils s'adaptent à son esprit. On ne doute pas que la << Lesbian & Gay Pride >> prendra ses dispositions pour que l'an prochain, le paradoxe de leur association à cette semaine de fête ne ressurgisse pas. Sinon, son intégrité serait mise en question. Heureusement, il y avait les soirées associatives. Le bal musette, ça c'était une fête ! Et je soupçonne ceux qui la traite de ringardise de ne pas être capable de ne pas se prendre au sérieux. Quant à la soirée de L.S.D, elle était mixte. Peut-être qu'un jour prochain, l'exclusion par sexe, elle au moins, sera absente d'un lieu << mode >> de la scène. C'est déjà le cas aux Pays-Bas. On est toujours un peu à la bourre...
n.b: j'aimerais que des filles s'expriment sur la mixité et le fonctionnement des boites. Merci.
Philippe Broucque
Vous êtes d'accord pour constater que l'égalité des chances de s'épanouir dans le respect de son orientation sexuelle n'existe pas encore entre ceux qui sont attirés par des personnes du même sexe et les autres.
Vous pensez que, par conséquent, il n'y a aucun mal à vouloir agir en tant qu'homosexuel(le) pour que les choses changent.
Contribuer à augmenter la visibilité est à la portée de chacun.
Vous croyez cela nécessaire :
Nous sommes un groupe de jeunes lesbiennes et homos qui nous proposons, à titre individuel ou au nom d'une association, de coordonner les énergies.
Contactez moi dès maintenant ou à la rentrée, lors des rendez-vous hebdomadaires du Gage au bar Le Duplex.
Philippe
J'adore les trémas, et tout autre signe de ponctuation peu commun (comme le tilde, par exemple). Le tréma comporte un nombre fou de possibilités : les deux points sont à la même hauteur ; le premier est plus haut que le second, ou l'inverse ; ils sont plus ou moins rapprochés... J'aime bien ces petits signes parce qu'ils rendent les mots différents. Ainsi, je préfère les "poëtes" aux "poètes" (c'était l'orthographe utilisée par Charles Baudelaire). Par ailleurs, peut-on imaginer un Noël sans tréma ? La ciguë est vraiment mortelle quand elle porte le tréma. Le "maelström" est extrêmement moins dangereux muni de ces deux gentils points qui temporisent sa violence ! En conclusion, peu importe comment s'écrivent les mots, du moment que la communication est effective.
d'Espagne, Thierry Lalande
Si l'on suit l'orthographe de l'Académie française, Gageure s'écrit sans tréma. C'est d'ailleurs ainsi qu'il s'écrivait dans les premiers numéros; à l'époque l'on préférait insister sur le coté "Gag" de l'association.
Et puis le journal s'épaissît et devînt un véritable relai d'information. Une nouvelle époque s'ouvrait; elle se concrétisa avec le numéro 19 et son tréma sur le U. Snobisme littéraire ou goût pour l'exotisme ? Les raisons restent obscures... Quoiqu'il en soit, ce tréma fût l'occasion d'empoignades musclées au sein du Conseil d'Administration entre les "pour" et les "contre", et l'on ne compte plus le nombre de Présidents renversés pour cause de <<divergence majeure sur la politique stratégique du titre du journal>> (entendez tréma ou pas). Ainsi, tréma causa trépas.
Durant les 41 numéros qui suivirent, cinq modifications se succédèrent : un coup le tréma disparaissait, un coup il réapparaissait. Parfois c'était plus vicieux encore : il était absent de la première page mais la L.R.P.M.T. (la Ligue Révolutionnaire Pour le Maintien du Tréma) réussissait sournoisement à l'introduire quand même en dernière page (ex. : le ndeg.45)...
Aujourd'hui, le tréma a disparu. Et c'est à sa mémoire et à celle de tous ceux qui ont contribué à ce journal, qu'aujourd'hui nous tirons un trait d'union avec eux et faisons un numéro spécial avec tréma. Et puis qui sait vraiment ? Aujourd'hui, les deux points ont disparu, mais le futur reste incertain, faisant dès lors apparaître trois points, ceux de suspension.
Frédéric Guizot
Lors de la marche du 24 juin 5.800 tracts ont été distribués dont 2.000 à l'attention des hétéros (ceux qui sont sur les trottoirs et se demandent << c'est quoi toute cette animation ? >>) pour leur expliquer le sens de notre marche. Nous pensons en effet que le Gage doit aussi participer à la prise de conscience par la société du mouvement homosexuel (cf texte page 6). En outre, nos autocollants (<< Etudiants de tous les pays, caressez vous >>) se sont arrachés.
Le Budget total consacré à cette semaine par le Gage est de : 12.800 F (6 fois le budget Gay-Pride 1994).
lecompte@email.enst.fr
jbbouin@imaginet.fr
20/04/1997, page actualisée par David Lecompte,
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