Les homosexuels face au
SIDA : Enquête 1995
Regard sur une décennie
d'enquêtes, Mars 1998
L'intérêt
de l'enquête réside dans sa répétition.
Certes, l'échantillon n'est pas controlé, mais d'année
en année, on a pu suivre l'évolution de l'adaptation
au SIDA chez les homosexuels. Surtout, on a pu repérer des
groupes qui avaient plus de difficultés que d'autres à
s'adapter, repérer les stratégies éventuelles
que les personnes adoptaient et qui n'étaient pas conseillées
par les messages de prévention.
On avait une image qui n'était pas automatiquement ce que
l'on attendait dans les ministères et dans les associations
de lutte contre le SIDA. Par exemple des stratégies de
protection basées sur l'usage des tests de dépistage,
entre deux partenaires séro-négatifs et qui ont
abandonné le préservatif.
Cela a permis d'arriver à une commuication plus souple et
moins impérative.
Les
enquêtes, par leurs aspects publics (diffusion des
questionnaires, diffusions, présentation et discussion des résultats),
ont sensibilisé, aiguillonné le milieu homosexuel sur
l'importance de la prévention.
Un
des résultats de ces enquêtes, ..., j'ai voulu étudier
le couple en le comparant au couple hétérosexuel. J'ai
pris des données qui pouvaient être a peu près
comparables, et je me suis demandé quelle est la spécificité
des homosexuels par rapport au couple, puisque c'est une question
qui se pose auctuellement, et leur spécificité dans
leur engagement de concubinage.
Ce qui caractérise la vie d'un homosexuel, par rapport à
un homme hétérosexuel, c'est la proportion de célibataire
qui est toujours grande. Ce qui a augmenté régulièrement
depuis 1985, c'est la cohabitation en relation ouverte. Lorsqu'ils
sont en couple, un taux important (50%) d'hommes, acceptent
l'ouverture de leur couple vers des partenaires extérieurs.
Ce qui n'est pas du tout le cas pour les hétérosexuels.