L'actualité
à l'étranger
Allemagne
La
nouvelle coalition gouvernementale promet des
améliorations
Une ère nouvelle s'ouvre outre-rhin. Le
pays change de chancelier et d'orientation politique
à partir du 27 octobre. Une coalition composée
de socio-démocrates (SPD) et d'écologistes
(Die Grünen) et menée par Gerhard Schröder
remplacera Helmut Kohl et les conservateurs à la
tête de l'état fédéral. Les deux
partis se sont entendus sur un programme de gouvernement qui
prévoit d'introduire de nouveaux droits et une
meilleure protection pour les homosexuels.
Sans conteste, la mesure la plus importante et la plus attendue par les gays sera la reconnaissance des couples homosexuels. Un récent sondage réalisé par Infraplus-Dimap à la demande du magazine gay "Queer" montre que 62% des allemands y sont favorable, voire très favorables. La forme que prendra cette reconnaissance n'est pas encore totalement définie. Il doit y avoir arbitrage entre les deux factions de la nouvelle majorité qui ne partagent pas tout à fait la même vision. Dans leur programme électoral, les Verts allemands souhaitent un véritable mariage pour les homosexuels. Les socio-démocrates préfèrent, eux, parler d'un "Lebenspartnerschaft" - un partenariat de vie.
Il est question aussi de renforcer les lois sur la discrimination en raison du sexe, de l'origine, de la race, ou de l'orientation sexuelle et d'introduire dans l'arsenal législatif fédéral des dispositions qui permettraient une meilleure protection des demandeurs d'asile en raison de leur sexualité et des couples binationaux.
Ces promesses d'amélioration sont très attendues, car la situation est loin d'être brillante, notament en Bavière. Les destinées de ce Land sont aux mains des conservateurs depuis longtemps. Ils ont adopté dans les années 80 une série de lois très protectrices. Au nom de ces dispositions, un canadien a été expulsé en septembre au motif qu'il est séropositif. Signalons aussi la croisade du sinistre Paul Gauweiler, élu munichois, qui n'a eu de cesse de faire fermer tous les saunas gays de sa ville et qui fait harceler régulièrement les bars gays par la police.
Grande-Bretagne
OutRage! zappe
l'enterrement d'un homophobe
Des militants homosexuels du groupe OutRage! ont troublé le 15 octobre une messe à la mémoire de sir David English, décédé au début de l'été. Le défunt était le rédacteur en chef du réputé Daily Mail, et était connu pour son homophobie, largement exprimée à travers les colonnes du journal qu'il a dirigé de longues années.
A l'issue de la messe, célébrée en l'église Saint Martin in the Fields de Londres, cinq membres d'OutRage! ont déployé des banderolles, accusant Sir English d'être un "casseur de pédés", d'"hair les homos".
Tony Blair, Margareth Thatcher, et d'éminents membres de l'opposition parlementaire asistaient à ce service funéraire. Ils n'ont rien perdu de la scène.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à consulter le site d'OurRage! :
Etats-Unis
Les sites internet
gay en deuil
Aux alentours du 16 octobre, la grande majorité des sites internet gays américains ont arboré une homepage noire, pour rendre hommage à la mémoire de Matthew Shepard que ses parents enterraient.
Ce jeune étudiant de 22 ans, qui vivait et étudiait dans le Wyoming sans cacher son homosexualité, est mort le 12 octobre des suites de ses blessures causées par un tabassage monstrueux. Il a été la victime de deux jeunes hommes et deux jeunes femmes, qui l'ont kidnappé, volé, battu à mort puis abandonné attaché à une barrière, où on l'a retrouvé le lendemain matin. Simplement parce qu'il était homosexuel.
Ce crime odieux a ému une grande partie de l'Amérique. Le Président Clinton a commenté et proposer que le Congrès étende la qualification fédérale de crimes de haine (commis pour raisons de race, religion ou origine nationale) à l'orientation sexuelle, au genre ou au handicap.
Cet acte inqualifiable montre bien le degré de haine non seulement latente mais réelle dans cette société. Faut-il rappeler que si certains états américains ont des lois anti-haine ("hate crimes"), ce n'est pas le cas du Wyoming, dont le gouverneur n'est pas persuadé de la nécessité d'une telle mesure.
25/10/98 © Gais et Lesbiennes Branchés