mardi 27 avril 2004
Deux fédérations d’associations d’étudiants gais distribuent le 27/4 sur leurs campus un livret pour expliquer l’homophobie et les manières de la combattre.
communiqué de presse CAEGLIF-Moules Frites
La Marche des Fiertés LGBT (ex « Lesbian & Gay Pride ») est, chaque année,
l’occasion d’affirmer notre fierté d’être homosexuel-le, de revendiquer notre présence dans la société et notre statut de citoyen-ne à part entière : ayant les mêmes devoirs, nous devrions avoir les même droits, sur le seul principe de l’égalité.
Mais avant de devenir une « fierté », l’homosexualité est une honte :
honte de soi, parce que la société, notamment dans ce qu’elle a de plus visible - les
médias -, en renvoie une image dégradante, faussée et pervertie ; honte de soi encore, parce que certains de ses composants - comme les religieux - en assurent la stigmatisation.
Car être homosexuel-le aujourd’hui, c’est supporter un ensemble de propos et
d’actes homophobes : supporter, car les dénoncer reviendrait à s’exposer de nouveau ; c’est également être en marge de la société et à la limite des groupes sociaux reconnus, car ceux-ci vous rejettent ou, au mieux, vous assimilent à des malades qu’il faut soigner ; c’est grandir en silence dans cette position de marginal, sans repère positif permettant la construction d’une identité et d’une place dans la société, où, contrairement à ce que certains pourraient prétendre, l’orientation sexuelle est déterminante.
Certaines attitudes sont à ce point banales, que leur portée n’en est
aucunement mesurée : intégrée au langage quotidien, c’est toute une série de propos désignant de manière dégradante les gay et lesbiennes, constituée d’insultes et de plaisanteries douteuses, qui assure la naissance chez le/la jeune adolescent-e découvrant sa « déviance », un mal-être et une honte dont il/elle ne
parviendra pas toujours à se détacher.
Cette homophobie, explicite ou latente selon les milieux, que certains assureraient
limitée et sans conséquences, n’est en effet perceptible que par les personnes qu’elle vise : on reçoit sans protester, car on a dû « apprendre » à se taire… ce qui ne signifie pas qu’on oublie. Cela a des conséquences diverses, en fonction des individus, des agressions : les uns se forgeront une personnalité, alors que pour d’autres les conséquences psychologiques seront difficiles à surmonter.
C’est donc la société dans son ensemble qui est responsable de cette homophobie
plus présente que l’on ne le croit. Et c’est justement ce point précis qui nous a incité à initier cette « Première Journée Nationale de Lutte Contre l’Homophobie ». Nous
commençons par agir à notre niveau, c’est-à-dire dans le milieu étudiant, par diverses actions : campagne d’affichage, conférences, débats, expositions, ateliers… Nous avons été rejoint par Moules Frites - la fédération nationale des associations étudiantes et de jeunes lesbiennes, gay, bi et trans - afin d’assurer le caractère national de l’événement.
Conscients de l’importance de l’éducation pour rendre la lutte effective, nous
éditons pour l’occasion un livret d’informations :
Telles sont les questions auxquelles nous avons essayé de répondre, le
plus objectivement possible, en allant même parfois jusqu’à l’autocritique.
Il nous semble en effet primordial que chacun prenne conscience que c’est
avant tout de son comportement quotidien, délibéré ou non, que vient
l’homophobie. Nos camarades sont en effet les constituants de la société française de demain, mais aussi potentiellement les futurs parents d’homosexuel-le-s : il faut en effet souligner qu’aujourd’hui la famille, alors qu’elle devrait être le principal soutien, reste encore un grand obstacle à l’épanouissement des gay et lesbiennes.
le programme
de la journée de lutte contre l’homophobie : http://www.superficial-night.com/ho...
présentation de Superficial - CAEGLIF : http://www.superficial-night.com/
présentation du réseau Moules Frites : http://www.moules-frites.org/