L'actualité en France

Piratage

La rédaction de la France Gaie et Lesbienne a découvert avec stupéfaction dans le numéro 39 de la publication Hyzberg, la reproduction intégrale - fautes de frappe comprises - de certains
articles de son édition du mois de mars. Le responsable de ce périodique de la région niçoise n'a pas sollicité la moindre autorisation de reproduction.

L'association Gais et Lesbiennes Branchés, qui édite depuis 1994 La France Gaie et Lesbienne, condamne fermement ce geste indélicat et ces pratiques qui n'honorent pas ceux
qui s'y livrent. L'éditeur s'est engagé à publier ses excuses dans sa prochaine édition.


 

Le groupe Illico réorganise ses éditions

Fortement frappée par l'interdiction d'utiliser le titre Ex Aequo (nos éditions de 1999), l'équipe du groupe de presse de la rue de la verrerie avait entamé une réflexion sur l'organisation des titres qu'elle publie. Cette réflexion a abouti ce mois-ci avec la mise en circulation d'une nouvelle déclinaison de son titre phare, le journal Illico.

Grande innovation, Illico devient bimensuel. Le journal sera gratuitement distribué deux fois par mois dans le circuit gay parisien. Autre transformation : Illico change de look grâce à une nouvelle maquette plus colorée et plus dynamique, dans un format de papier plus grand. Ces nouveaux habits ont été taillés par Eric Beaupré et Marc-Antoine Serra de l'agence Waouh! Communication Enfin, Illico s'ouvre plus largement aux filles. Gwen Fauchois et Catherine Gonnard font leur entrée à la rédaction.

Pour autant, Illico ne change pas ses ambitions d'être « le généraliste gay et lesbien dont [le public] ne pourra pas se passer », comme le proclame la rédaction dans un éditorial de mars.


 

Homophobie : les socialistes présenteront leur projet de loi

Le bureau exécutif du Parti Socialiste a donné son accord pour que son groupe parlementaire dépose une proposition de loi contre l'homophobie. Patrick Bloche, l'un des auteurs du PaCS, a élaboré un texte qui sera déposé prochainement sur le bureau du président de l'Assemblée nationale au nom de tout le groupe.

Les dispositions de ce texte ne sont pas encore complètement fixées, mais on sait déjà qu'il sera de portée générale. Il ne se contentera pas de réprimer les seules injures en raison de l'orientation sexuelle, mais il essaiera de traiter de façon uniforme toutes les formes de discrimination recensées par la loi (à l'égard des handicapés,...) Son élaboration est particulièrement difficile, certains socialistes craignant que les nouvelles dispositions ne remettent en cause des libertés aussi fondamentales que celle de la presse par exemple.

Deux autres propositions de loi sur le même sujet attendent les députés (proposition Léotard et proposition Birsinger). La lutte contre l'homophobie sera le thème central de la Lesbian and Gay Pride de cette année (nos informations par ailleurs). Les députés disposeront de tous les éléments pour légiférer.


 

La Lesbian and Gay Pride 2000

Les marches sont devenues des rendez-vous incontournables de la visibilité homosexuelle. Le calendrier est désormais complet. On note que deux nouvelles villes seront traversées cette année par la vague rose : Nice et Angers.

27 mai 2000 Angers
3 juin 2000 Bordeaux
Montpellier
10 juin 2000 Nantes
17 juin 2000 Lille
Lyon
Rennes
Toulouse
24 juin 2000 Paris
1 juillet 2000 Marseille
8 juillet 2000 Nice

Le thème de l'édition 2000 est aussi fixé : les manifestants défileront pour affirmer que «L'homophobie est un fléau social ».

La LGP-Ile de France a demandé un rendez-vous au Premier Ministre pour lui présenter un livre blanc que les membres de l'association ont rédigé au cours de l'année. L'ouvrage esquisse les grandes lignes des actions à entreprendre dans les prochaines années pour faire avancer les droits des lesbiennes et des homosexuels. Selon ses auteurs, la première priorité est de mener des actions de prévention pour lutter contre l'homophobie. Parallèlement, ils souhaitent un renforcement du dispositif législatif, sans oublier la création de droits nouveaux autour de la parentalité.


 

Souvenir :
Le martyr gay reconnu

C'est une grande première. Lorsqu'ils ont instauré une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux Justes de France, les députés n'ont pas oublié de mentionner que les homosexuels avaient fait parti des victimes.

Jean Le Garec, auteur de la proposition de loi, a indiqué dans son exposé des motifs : «Dans la France de la guerre, que ce soit dans les territoires occupés par l'ennemi ou dans ceux qui étaient administrés par le gouvernement de Vichy, les juifs, mais aussi les tziganes, les homosexuels, les francs-maçons ou les communistes ont été les victimes des dispositions discriminatoires qui, par la suite, furent définies comme crime contre l'humanité dans le code pénal».

Dans le rapport qu'il a présenté devant la commission des affaires culturelles, Daniel Marcovitch a rappelé lui qu'«en France, entre 1940 et 1944, les juifs, comme les tziganes, les homosexuels, les communistes, les francs-maçons, les opposants politiques et syndicaux ou les minorités étrangères, étaient persécutés au nom ou avec la complicité de l'Etat français, avec le concours de ses forces de l'ordre et par des jugements de tribunaux légaux».

Ces affirmations, qui sont resté discrètes, n'ont pas échappé à l'association Ex Aequo, de Reims, qui depuis de nombreuses années se bat pour participer aux cérémonies du souvenir de la déportation. Dans un communiqué, son président, Sébastien Lambeaux se félicite : «c'est un pas important pour la reconnaissance des crimes à l'encontre des homosexuel(le)s et pour le respect de la mémoire de ceux qui ont été déportés pour homosexualité».


 

Jean-Benoît RICHARD

FQRD

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