L'actualité en France

Le PaCS, un an après

A l'occasion du premier anniversaire de l'adoption du Pacte Civil de Solidarité, le magazine Têtu a sondé les français pour connaître leur perception de cette loi qui avait fortement divisé l'opinion l'automne dernier. Ce sondage a été effectué les 1er et 2 septembre 2000 par la Sofres auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus.

L'idée de reconnaître l'union de deux personnes qui peuvent être homosexuelles semble désormais être passée dans les moeurs. A la question «Le PaCS a été adopté par le Parlement il y a un an. Vous personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à cette loi» 70% de nos concitoyens répondent favorablement ou très favorablement.

Les français semblent aussi favorables à la répression de l'homophobie. 68 % des sondés se déclarent d'accord pour l'adoption d'une loi punissant les propos et les actes homophobes.

Par contre, l'idée d'autoriser les couples homosexuels à adopter des enfants se heurte encore à une très forte opposition. 70 % de nos concitoyens sont opposés ou tout à fait opposés à cette éventualité.

Ce sondage montre combien en une année, les français se sont fait à l'idée du couple homosexuel. Par contre, ils ne sont pas encore prêts à admettre que le couple gay puisse ressembler à une famille.

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L'Assemblée dresse le bilan du PaCS

A l'occasion du premier anniversaire de la loi, ses auteurs, les députés Patrick Bloche et Jean-Pierre Michel, sont chargés d'animer une mission d'information sur l'application de la loi sur le PaCS. Ils auditionneront les associations, groupes et personnes intéressés et présenteront aux Commissions concernées un bilan et d'éventuelles propositions d'ajustements si ceux-ci s'avéraient nécessaires.


Un homophobe devant la justice

Le député Joël Sarlot a comparu le 26 septembre dernier devant la 17ème chambre du tribunal de Grande Instance de Paris. Il était poursuivi par le SNEG, syndicat des entreprises gaies, pour les propos qu'il a tenu dans un courrier adressé à Michèle Demessine, secrétaire d'État au tourisme, à propos de la plaquette "Gay friendly France" diffusée par le bureau de tourisme français aux Etats-Unis (nos précédentes éditions).

Dans son courrier Monsieur Sarlot écrivait notamment «cette campagne qui, semble-t-il, a déployé d'importants moyens financiers, aurait même laissé entendre, à l'heure où le gouvernement applique précipitamment le PaCS, que l'homosexualité constitue une norme dans notre pays» et d'affirmer encore «je ne suis pas sûr que cet axe de promotion contribue à donner une bonne image de notre pays à l'étranger».

Le SNEG considère que ces propos tendent à inciter le ministère du Tourisme à refuser aux homosexuels qui vivent aux Etats-Unis un droit d'information aux innombrables possibilités touristiques de la France, eu égard à leur mode de vie. Le syndicat estime également que ces propos visent à entraver l'exercice normal de l'activité du tourisme en France d'entreprises commerciales gays qui ont choisi de cibler plus particulièrement la clientèle des homosexuels qui vivent dans notre pays ou à l'étranger, autant de faits réprimés par l'article 432-7 du code pénal.

Poursuivant son raisonnement, le SNEG considère aussi que cette correspondance consiste à instaurer une distinction entre les personnes physiques en raison de leurs moeurs ou de leurs préférences sexuelles. C'est donc une incitation à la discrimination, réprimée par l'article 225 du code pénal.

Pour soutenir ce raisonnement, le défenseur du SNEG a fait citer à la barre plusieurs témoins, dont la député RPR Roselyne Bachelot. Madame Bachelot a déclaré devant la Cour qu'elle n'était pas choquée par ce type de campagne car les pouvoirs publics connaissent l'existence d'une clientèle homosexuelle, et qu'il est normal de la cibler.

Même s'il reconnaissait que ce courrier «suintait l'homophobie», le substitut du Procureur de la République n'a pas requis de peine contre Joël Sarlot considérant que le délit de discrimination était difficile à établir.

La cour rendra son verdict le 24 octobre.


En Bref

Canal + s'offre un chroniqueur rose. Jean-Christian Reignier, ancien militant d'Act Up, intervient depuis la rentré dans Nulle part ailleurs pour aborder l'actualité sous un angle qu'il qualifie lui-même d'«homosensible».

Le président de France Télévision fait un discret come out. Dans un portrait que brosse de lui Isabelle Roberts pour Libération, Marc Tessier mentionne sans gène, mais avec beaucoup de retenue, celui qui partage sa vie, son «copain» comme il l'appelle.

Le BHV invente la liste de PaCS. A l'occasion du premier anniversaire de la loi instaurant le pacte civil de solidarité, le grand magasin parisien lance la liste de PaCS, sur le principe de la liste de mariage.

FQRD

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