L'actualité

Sur le front de l'information : Sida Info Service

Depuis plus d'un an, les laboratoires parisiens ont constaté une augmentation des gonococcies dont une particulière, l'anorectale, qui concerne les hommes. "Suivez mon regard" pourrait-on dire d'un ton accusateur. Au delà de la mauvaise plaisanterie, il faut se rendre à l'évidence : la vigilance baisse. La France Gaie et Lesbienne a interrogé Thierry Lesellier, directeur de la communication de Sida Info Services, sur l'information ou la sur-information autour du VIH.

Thierry Lesellier : « Avant d'aborder l'information relative à la prévention dans le milieu gai, il faut d'abord parler de quatre phénomènes constatés sur la ligne d'écoute de SIS :

  • il y a une baisse des appels des jeunes gais,
  • il y a une baisse de la connaissance de son statut sérologique - 30% inconnu en 97, 42% inconnu en 99, soit une augmentation de 24%
  • il y a une augmentation des prises de risques,
  • il y a une augmentation des demandes de renseignements sur les traitements préventifs - +51% entre 98 et 99

Ces quatres constats appellent plusieurs réflexions sur la baisse de vigilance des gais.

Avec le succès des trithérapies, la maladie est perçue comme chronique, le danger semble s'éloigner. Les traitements préventifs sont considérés comme des préservatifs du lendemain. Il y a un manque de communication inter-générationnelle dans la communauté gaie.

La prévention doit aujourd'hui s'adapter au contexte de l'existence des traitements. Le tout préservatif du début ne fonctionne pas, il est donc indispensable d'introduire de nouvelles informations dans la prévention. En parlant des trithérapies, il faut être plus pointu et sortir du sentier des bonnes nouvelles. La notion de charge indétectable, n'est pas synonyme de non tranmissibilité. Les effets secondaires, la lipo-distrophie, l'ostéonécrose,... sont très lourds. Il faut rappeler que les résultats des traitements préventifs sont inconnus et qu'ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme des préservatifs du lendemain, même s'il ne faut pas hésiter à se rendre aux urgences après une prise de risque.

Quant aux jeunes gais, ils n'ont pas connu comme les générations des 35-45 ans les années difficiles. Aujourd'hui les maladies opportunistes sont moins visibles et leur masquent l'existence de l'épidémie. Sida Info Service est bien placé pour répondre à toutes les questions que se posent les jeunes gais. Le téléphone, l'anonymat permettent de rentrer plus rapidement dans l'intimité. Mais on ne peux pas baser une campagne de préventation sur l'incitation à appeler Sida Info Service.» Pierre Léonard

Et pourtant, pourquoi pas ?

le numéro d'appel de Sida Info Service : 0 800 840 800
le site Sida Info Service : www.sida-info-service.org

 


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