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Sida : des chiffres qui stagnent

Les derniers chiffres concernant le sida en France ont été publiés par l'Institut National de Veille Sanitaire le 20 novembre. Ils ont été collectés par les médecins inspecteurs de la santé publique et se fondent sur les déclarations obligatoires de la maladie. Hélas, ils montrent que la situation n'évolue pas beaucoup depuis quelques années.

Sur la période 1998-2000, l'InVS constate que le nombre de nouveau cas de sida reste constant. Il y a environ 800 nouveau malades par an. Le ralentissement observé au deuxième semestre 1996 s'est interrompu. Ce sont surtout les sida contractés par contamination au cours de rapports hétérosexuels qui progressent et qui représentent 40 % de nouveaux cas. Par contre, la proportion de cas de sida issus de contamination lors de rapports homosexuels est en baisse, et ne représente que 30 % des nouveaux cas.

Nombre de décès du sida, par semestre de décès, pour les trois modes de contaminationCette enquête épidémiologique confirme l'effet des trithérapies : le nombre de décès dus au sida est au plus bas depuis le début de l'épidémie. Pour autant, il ne faut pas crier victoire, car les chiffres montrent aussi la limite des nouvelles molécules : il y a toujours 300 décès par an.

Mais l'enquête de l'InVS met en évidence un phénomène plus alarmant. Lorsque leur maladie s'est déclarée, plus de la moitié des nouveaux malades ignoraient leur séropositivité. Cela montre qu'il existe une part très importante de la population qui se croit à l'abris du virus, qui ne se protège pas, et qui ne pratique pas de test de dépistage.

Encore une fois, rappelons que ces chiffres concernent les nouveaux cas de sida déclaré. Ils ne reflètent pas les séroconversions. Or, avec les nouveaux traitements, l'entrée dans la maladie est de plus en plus hypothétique. Aussi, pour mieux appréhender le sida, les épidémiologistes ont demandé la déclaration de la séropositivité. Les associations de lutte contre la maladie, et les associations de défense des Droits de l'Homme ont bataillé pendant quatre ans pour que le ministère de la santé mette en place un mécanisme qui respecte totalement l'anonymat et qui ne puisse pas être assimilé à un fichage des séropositifs. Une solution semble avoir été trouvée. Elle devrait entrer en vigueur dans le courant de l'année 2001. Jean-Benoît RICHARD


le rapport de l'InVS est consultable en ligne : https://www.invs.sante.fr/publications/sida2000/sida2000.htm


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Sur le front de l'information : Sida Info Service

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