Nantes
Nantes aux multiples visages...
Ils y ont leur château : eau dormante des douves, ceinture austère des remparts, blanche
dentelle du logis.
Jean y résidait l'été dans son manoir de pierres rouges. François repose dans la cathédrale sous son gisant de marbre. Anne lui a donné son coeur dans un écrin de filigrane qu'on conserve au musée Dobrée...
Conquérante, commerçante, elle arme ses vaisseaux et, pendant plus d'un siècle, cherche richesse en trafiquant du "bois d'ébène".
Ses rues s'ornent d'élégants hôtels aux voûtes blasonnées, aux balcons ouvragés.
Ses parcs voient fleurir l'hibiscus à l'ombre noire du magnolia. Honteuse, elle relègue ses négriers dans leurs somptueuses demeures sur une île de Loire où la Révolution viendra les prendre et les noyer.,.
Quatre rivières y confluent : la Sèvre, l'Erdre, le Cens et la Chézine. Toutes y
cherchent la Loire au cours majestueux - maritime déjà - où elles mêlent leurs eaux.
D'Ouest en Est, du Nord au Sud, quatre vertes coulées se partagent la ville traversant
parcs et jardins buissonnants, foisonnants, chatoyants au printemps. Avant la guerre, le
coeur même de la cité voyait s'entrecroiser leurs flots canalisés et enjambés de
frêles passerelles ...
Jacques Demy la révèla : secrète et vénéneuse comme ses bastringues du Quai de la
Fosse, baroque comme les angelots de plâtre du passage Pommeraye, rococo comme
l'impeccable ballet des serveurs en habit noir dans le décor de crustacés de 1a
brasserie La Cigale.
Royal de Luxe la sublima : promenant aux quatre coins des Amériques une de ses rues
sur le cargo Malquiadès, peuplant ses places de géants articulés, de Jeannes d'Arc au
tournebroche ou de pharaons en jupette...
... et la vie gaie à Nantes
Last modified: Thu May 9 23:58:42 MET DST 1996
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