RAGE
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Le 26 Novembre 1994, nous avons reçu Hubert Lisandre, psychanalyste et auteur d'un rapport sur le safer sex en milieu homosexuel. Nous voulions en savoir plus sur les moteurs de la prise de risque, moteurs qui ne peuvent apparaître dans une étude statistique.
C'est cette émission qui a été montée dans le document WWW que vous lisez. Les paragraphes résument rapidement le dialogue. Les fichiers son sont volumineux, en moyenne 600Ko, donc tenez compte du temps d'acheminement. Envoyez-nous vos remarques sur ce style de document.
Grâce au travail de Marie Ange Schiltz, nous apprenons que les homosexuels ont en majorité développé une stratégie d'évitement face à l'épidémie. On remarque de même, à travers ces études statistiques que 80% des personnes interrogées se protègent, mais aussi, il faut bien s'y résoudre, que ce chiffre stagne depuis 5 ans. Ce qui revient à dire que depuis 5 ans, il reste 20% d'homosexuels qui continuent à prendre des risques.
Cette non stratégie est définie ainsi :
Cette étude sociologique met en avant la prédominance des personnes gérant mal ou pas du tout le risque dans des classes socioculturelles défavorisées :
Mais aussi fait apparaître deux moments de rupture dans la vie des individus : l'entrée et la sortie de la scène de la vie sexuelle, c'est à dire :
Mais, toujours sans généraliser, d'autres facteurs de marginalisation interviennent :
Une des conclusions de l'étude de Marie Ange Schiltz est basée sur ce constat de stagnation de la mise en oeuvre des stratégies efficaces. Autant le cadre sociologique de ces personnes peut être esquissé, constaté, autant les causes et raisons profondes de ce comportement nous restent inconnues. C'est pourquoi nous avons demandé à Hubert Lisandre de venir éclairer notre lanterne. Hubert Lisandre bonjour, vous êtes psychanalyste au centre de psychologie clinique et vous êtes aussi l'auteur d'un rapport sur le Safer Sex Relation en milieu homosexuel destiné à l'Agence Nationale de Recherche sur le Sida.
En quelques mots, comment avez vous procédé pour cette étude ?
C'est difficilement croyable, mais etre séropositif, serait désirable.
Et pour nous l'expliciter vous avez tenu à repositionner la vision que nous avons du SIDA, entre autre sous le vocable de divine punition. Et en partant des racines bibliques, vous en avez décliné une analyse curieuse sur la notion du martyr/élu, n'est-ce pas osé comme comparaison du séropositif ?
Lorsque nous nous sommes rencontré vous nous avez confié des témoignages et j'ai été surpris par l'importance de la précipitation et de l'impulsif.
Quand on connait les souffrances des malades du SIDA, comment peut on encore oublier les précautions ?
Le héros va être sauvé, l'humain va mourir. Est ce un moyen de se positionner dans la société ?
Comment se fait-il qu'au moment de passer à l'acte nous rations quelque chose ?
Pourtant, les actions, les messages de prévention ne manquent pas. Ils sont en provenance des associations, des régions, de l'État ; en cinq ans le clou n'est toujours pas enfoncé ?
Les homosexuels sont-ils trop paranoiaques et craignent-ils les actions de l'État ?
Message d'un auditeur : l'orgueil des martyrs de la maladie
En cheminant sur le concept du martyr élu et désirable, vous faites un parallèle avec le statut de l'homosexuel.
Sans généraliser, peut-on dire que les homosexuels ont choisi de porter leur croix et sont-ils un terrain privilégié du concept d'élu séropositif ?
Puisque nous parlons d'actions extérieures, parlons de la communauté homosexuelle. Vous rappelez l'existence d'une loi homosexuelle, qu'elles sont ses composantes ?
Abordez vous le devoir de Sodomie dans le but de le supprimer ?
Si la sodomie est protégée pourquoi se focaliser dessus ? Prétendez-vous que la protection soit faillible ? Y voyez-vous aussi un acte manqué : glissement, rupture de préservatifs.
Un auditeur : "enfin quelque chose m'arrive !" On peux s'imaginer séropositif. Donc il y a bien désir.
Voici deux témoignages de stratégies faillibles, basées sur la confiance dans le savoir médical et ... et sur la relation d'argent.
Hubert Lisandre, maintenant que nous en savons un peu plus, que peut-on faire pour briser la barrière des 80% ?
Pour se protéger : parler. Développer des lieux d'écoute.
A la fin de votre rapport vous édictez quelques conseils; comment construiriez-vous les messages de préventions ?. Ambiguité.
A la suite de cette émission, nous avons réalisé un ensemble de messages de prévention qui intègrent les remarques du rapport de Hubert Lisandre. Vous pouvez les écouter là avec les commentaires de Hubert Lisandre et des auditeurs.
Vous pouvez vous procurer le rapport de Hubert Lisandre en cliquant ci dessous
:
Les homosexuels et le safer sex, Contribution
psychanalytique à la prévention du sida.
Rapport final de recherche à l'ANRS Juin 1994
Décision INSERM / ANRS : 92/DRS/V 89
Ou pour la modique somme de 50FF, au :
Centre Freudien des Homosexualités
Téléphone : 01 42 45 59 45
Hubert Lisandre
Laboratoire de Psychologie Clinique
Université Paris 7
URA 1478 : Psychanalyse et pratiques sociales de la santé
Equipe de recherche APSI :
Lilianne Feuillet
Chantal Wernoth
Copyright Gais et Lesbiennes Branchés,
1995, 1997
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