Université d'été
euroméditerranéenne des homosexualités



28 et 29 Juillet : Pique-nique nocturne aux calanques
et dernière journée de travail




Ils sont partis...


Cette nuit, sous la pleine lune, 150 pingouins et pingouines étaient rassemblés là, bavardant, papotant, baisouillant, à grand renfort de sandwiches, de rosé, etc.

L'après-midi du 28, chacun avait pris à son heure le chemin de la calanque naturiste de Sugiton, à 30 minutes de marche de l'UEEH, pendant que l'intendance s'organisait.
"Ganymède" arrivait du Frioul, blanc voilier arborant un pavillon arc en ciel, et mouillait dans la calanque vers 19 heures, les va-et-vient en Zodiac assuraient l'approvisionnement à terre sous les applaudissements.
J'espère que l'an prochain "Voiles et Croisières en Liberté" s'associera à l'UEEH, car ce convoyage a été une acrobatie par manque d'équipiers aguerris.
Associé à cette aventure, je n'ai pu suivre les séminaires et débats de la journée du 28, essentiellement consacrés au SIDA.

Comme les photos de nuit ne sont pas possibles, vous ne verrez donc rien de ce rassemblement dans la calanque, premier du genre à être officiellement au programme de l'UEEH.
Vu l'émerveillement des participants pour le lieu, nul doute que cela devienne un standard des festivités.
Un choeur improvisé nous a chanté quelque chose, tout le monde (ou presque) s'est baigné sous la lune, déambulant tout nu, car l'air comme l'eau étaient chauds.
La majorité des lesbiennes étant parties à une soirée organisée pour elles en ville, certains n'ont pas résisté à l'appel de la nature, de la lune et des sens, voire de quelque dieu ancien, en se livrant sur place à des ébats publics.
Il faut d'ailleurs remercier Poseïdon, qui nous a offert une mer exemplaire et une brise discrète.

Ce matin, le temps est un peu triste, il faut finir le nettoyage et rembarquer les poubelles. A vrai dire chacun a fait un effort dans la nuit. Les premiers habitués naturistes, arrivés pour la journée, nous aident à ramasser quelques mégots ou gobelets, la calanque laissée propre les enchantent.
Nul doute que notre envahissement redouté se termine par une image très positive de notre savoir-vivre et de notre respect pour les lieux, nous serons désormais les bienvenus.


Nous quittons Sugiton, jusqu'à l'année prochaine...



Une fois le voilier ramené à Marseille, nous voilà repartis pour une journée de travail.

Les séminaires de l'après-midi s'organisent.
Je passe un moment avec le séminaire trans-générations, où il faut bien dire que le plus jeune a au moins 30 ans, ce qui calme nos illusions militantes.
C'est néanmoins l'occasion de constater que l'image des gays et lesbiennes plus âgés s'est modifiée, qu'elle devient un modèle social, pyramide des âges et papy-boom obligent. C'est un constat qui mérite développement.
On constate également que l'accès à la sexualité pour les jeunes reste difficile, et parler de leur sexualité encore plus. Quand aux relations mineurs-majeurs, c'est de nos jours un chiffon rouge, et on conclut qu'hors d'un cénacle de gens sereins et raisonnables, c'est un débat impossible.
Le fossé entre nos générations reste délicat à combler, il semble que l'histoire des mouvements ou la culture soient de bons vecteurs, cela intéresse les plus jeunes.


Le séminaire trans-générations


Le séminaire sur les sans-papiers a rassemblé aujourd'hui le plus de public. Des intervenants qualifiés, dont une représentante d'ARDHIS, font état des différentes législations en la matière, des incongruités administratives rencontrées (comme la Roumanie, actuellement considérée comme "sans problèmes de Droits de l'Homme", donc n'ouvrant pas droit à l'asile, bien que les gays et lesbiennes y soient pourchassés), ou de cas à soutenir, comme l'ukrainien Youri Maroussitch.


Le séminaire sur les exclus sans papiers, ou demandeurs d'asile, avec ARDHIS.

Les queers continuent leur atelier, tentent des "performances", improvisent avec l'unique soutient d'une vidéo.


L'atelier "queer", et sa vidéo.




Gérard Pelé explique les campagnes de prévention pour les gays et lesbiennes

Le séminaire sur la communication du SIDA vers les gays est animé par Gérard Pelé, de la Direction Générale de la Santé, et toutes les campagnes passées sont expliquées et analysées.
Devoir communiquer sur ce thème a obligé les institutionnels à ouvrir les yeux sur la réalité, mais les gaffes et les réticences restent visibles, il y a encore des progrès à faire, surtout vu le fléchissement actuel des comportements.





Le grand amphi des Forums se remplit pour le débat

Le Forum de ce jeudi soir est consacré à "communauté, communautarisme, universalisme et intégration républicaine".
Mme H fait une interruption ludique. Ce soir, elle se fait initier sur l'autel par des lesbiennes.

Un flamand rose bariolé offre des dattes fourrées sous le regard étonné d'un provençal de la LCR...
...Tandis que Mme H se fait "initier" par les lesbiennes new-age, sous le regard hilare de Geneviève Pastre et Jacques Fortin.


Le débat reprend, assez décousu, avec beaucoup d'idées variées et quelques écarts, notamment une empoignade verbale sur la Gay Pride et son organisation.
Certains préfèrent le mot de mouvement, le mot communauté est rapproché de groupes ethniques ou religieux.
Jean Le Bitoux rappelle que ce ne sont que des mots, et qu'il ne faut pas se laisser piéger par ce qu'il considère comme un faux-débat, de nature à entraver le vrai travail qui reste à faire.


Jean Le Bitoux, entouré de l'historien Chevaux, de Gogo, Verte Fontaine, et leurs amis.


Le groupe queer improvise une "performance" en cours de débat.

Enfin les Gays Musettes rassemblent tout le monde en fin de nuit, occasion de danser et bavarder encore...


Donald SUZZONI

à suivre ...

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